Chapitre 3 - Patience et espoir
Les jours, les semaines et les mois passent sans que je n'ose faire un seul geste explicite envers Thor. Oh ce n'est pas l'envie qui me manque. Les plus audacieux que j’ai fait, c’est de le prendre par l'épaule tel un camarade ou le toucher lorsque l’on est sur les équipements de musculation.
Mais, gentiment, le destin m’offre une ouverture.
Thor se froisse un muscle alors qu'il aide au terrassement de la future piscine qui se situera dans un ancien hangar. Il m’appelle et me demande si je peux lui masser l’épaule et lui mettre un cataplasme chauffant. Je l’installe sur la grande table dans l'atelier de Sam qui est vide de tout occupant. Le plateau de cette table ainsi que ses empiètements sont en chêne massif, ils peuvent allégrement soutenir ses cent kilos. Après avoir étalé un futon, Thor s'allonge. J'enduis mes mains d'huile de massage. Je commence par des effleurages circulaires et longs avec la paume de mes mains sur l'ensemble de son dos. Peu à peu, son corps se relâche. Doucement, il s'assoupit. Après quelques frictions et compressions sur ses épaules endolories avec mes avant-bras et mes mains, j’exécute un lissage du haut de ses épaules jusqu'au début des fesses du bel endormi.
À plusieurs reprises, l'échine de Thor frissonne sous mes gestes. Je me penche sur son corps abandonné et j’embrasse sa joue. Sa barbe blonde et douce forme de petites boucles. Thor se réveille tranquillement et s'assied sur la table. Il ne se rend pas compte que son boxer est bien rempli. Je prends son visage entre mes mains huileuses et le dévore de baisers tendres. N'en pouvant plus, Thor colle sa bouche sur la mienne. Nous nous embrassons longuement. Sa bouche maladroite suit le rythme que ma langue lui impose. Nos baisers deviennent une ronde de langues gourmandes et de lèvres gloutonnes. Mes mains glissantes finissent leur massage sur ses pectoraux duveteux et développés :
─ Prends tes affaires et viens ! Suis-moi ! Lui intimé-je en saisissant sa grande main.
Sans un mot, il m’emboîte le pas. Nous traversons la cour et rapidement, nous grimpons les marches de l'escalier en colimaçon qui mènent à mon antre. Nous arrivons en haut quelque peu essoufflés par cette course effrénée. Je le renverse sur le lit et finis de le déshabiller. Je me mets, moi aussi dans le plus simple appareil et le rejoins. Je prends l'initiative de notre corps à corps. Thor gît sur le dos et se laisse embrasser, caresser, renifler et lécher.
Son corps a une couleur laiteuse et ses poils pubiens sont blonds clairs. La peau de son pénis et de ses bourses est aussi claire et rosée. Son prépuce est long alors que son sexe est court et épais. Ses roustons sont gros et lourds. J’ai un grand plaisir à le regarder allongé sur le dos, les yeux fermés et la bouche entrouverte. Il est tellement sexy et excitant. Ses appâts sous mon regard sont une torture pour ma volonté. J’ai un tel désir que je pourrais déflorer sa rondelle comme un sauvage. La force musculaire et la puissance de son corps semblent en dualité avec son attitude lascive et passive. Ce sont des sensations que je n’ai jamais vécu avec un autre homme. Je me sens viril et tout puissant à ses côtés. Il est si vulnérable. Écarter fermement ses cuisses musclées, lécher son anus, remonter à ses couilles et les prendre à pleines mains, décalotter sa bite dure d’ours, saisir son gland dans ma bouche, c’est comme marquer mon territoire. Thor est à moi. Je suis le découvreur de son anatomie. Je veux être son propriétaire. Jamais je n’ai été dans un tel état de possessivité et de convoitise débordante. Pourtant je sais qu’il faut me réfréner. Thor est un géant fragile. Je n’ai pas eu le temps de faire plus de dix succions sur sa belle queue claire, qu'il éjacule dans ma bouche. Il est rouge de confusion jusqu’à la moitié de sa poitrine. J’avale sa semence au goût plutôt salé et remonte le câliner. Ma bite est prête à cracher à la moindre caresse.
Malo m’emmène dans sa chambre. Il fait exactement les gestes que j’attends depuis notre première rencontre. Je croyais que physiquement, je ne lui plaisais pas. Il est au-dessus de mon corps anesthésié de peur et de désir. Je découvre sur son torse presqu'imberbe, une myriade de grains de beauté qui continue sur son large dos musclé. Une étroite et jolie ligne sombre et poilue part de son nombril et descend rejoindre ses poils pubiens noirs de jais. L'étendard de son désir est monté et même très bien monté. La vue de ses aisselles noires et poilues m’excite au plus haut point. Il en exhale une odeur naturelle mélangée à son parfum citronné qui grise mes narines. Malo s'agenouille entre mes cuisses et promène sa langue sur mon sexe. D’un seul coup, il le fait totalement disparaître dans sa bouche. En quelques secondes, son savoir-faire et mon inexpérience me font jouir :
─ Je suis désolé ! Murmuré-je honteux d’avoir joui si vite.
─ Il ne faut pas être désolé, me répond Malo entre deux baisers amoureux qu’il dépose à la remontée de mon ventre. J'ai aimé ça. Je crois, que toi aussi.
Malo s'attarde sur mes mamelons enflés par le désir. J’émets quelques petits râles de contentement. Après un moment de repos à se câliner et à s'embrasser, Malo m’emporte vers la douche. Son sexe est toujours en érection : il est resté sur sa faim. Il pose ma main sur sa bite désirante, afin de m’indiquer la pression idéale et me donner le rythme approprié. Ce qui devait arriver, arrive.
Nous nous savonnons et nous shampouinons l’un l’autre. Malo m’essuie :
─ Je remettrais bien ça si tu veux !
─ Euh ! Je ne sais pas. Si tu veux, lui dis-je un peu déstabilisé.
─ Je plaisante, me dit-il en entrecroisant ses doigts avec les miens et en m’embrassant longuement.
Après s'être habillés, Malo me demande :
─ Quelque chose ne va pas ? Tu as l’air un peu ennuyé.
─ Peux-tu fermer les yeux ?
─ C’est fait !
─ C’était ma première fois avec un garçon. N’ouvre pas les yeux, je t’en supplie. Je suis un peu perdu.
─ Aide-moi à m’asseoir car je vais garder les yeux fermés.
─ Je ne sais pas quoi faire ni comment être.
─ Nous avons tout notre temps pour être au diapason.
─ Mais si je ne sais jamais faire l’amour ?
─ Fais ce qu’il te convient. Au fur et à mesure, je te donnerais des indications. Je suis déjà tombé amoureux de toi. Si tu préfères que nous soyons des sex friends discrets, afin que les autres ne le sachent pas, on peut faire ça. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de quoi que ce soit.
─ Je ne sais pas. Être des sex friends discrets, me convient mieux pour le moment. Et puis, je ne sais rien faire en matière de sexe. Je n’ai jamais réussi même avec des filles. J’ai peur de ne pas t’apporter ce dont tu as envie.
─ Je comprends, l’on va être des amants secrets. Je peux le faire. Mais ne dis plus que tu ne sais rien faire. Tu es très sensuel et sexy quand tu fais l’amour. J’ai bien aimé. Nous allons apprendre à nous connaître érotiquement parlant. Ne te déprécie pas. D’accord ?
─ D’accord, Malo.
─ Si maintenant, tu te sens mal à l'aise avec le fait de dormir à mes côtés, je peux demander à Sam de te loger dans un des appartements finis.
─ Oh non, non, non ! Ça va aller ! Je veux bien continuer à dormir avec toi.
─ Si tu veux des câlins ou plus, tu pourras me le demander ou même me l'écrire sur un post-it. Je n'irais pas vers toi, j'aurais trop peur de faire preuve de coercition. J'ai encore des interrogations, mais elles peuvent attendre. Même si je suis déjà amoureux de toi, je comprends très bien que tu n'aies pas les mêmes sentiments à mon égard. Je serai toujours là pour toi aussi longtemps que tu le désireras. Tu ne me dois rien. Tu dois faire ce qui te convient. Soies qui tu veux être.
─ Pourquoi me dis-tu tout ça ? Tu me dis que tu ne veux pas me mettre la pression, mais je me sens vraiment gêné.
─ Et mince ! Je m'y suis pris comme un malotru. Je t'aime certainement mal.
─ Moi, je ne suis pas sûr. Je sais juste que tu m'as plu dès ta descente du train. Mais j'ai peur que ça ne soit pas aussi sincère que tes sentiments. Trop superficiel. Peut-on aimer juste en commençant avec une apparence ?
─ Oui. Presque tous les amours commencent comme ça. Nous ne sommes pas des ennemies to lovers. Ne t'en fais pas, si tu m'aimes un jour, je serais heureux, sinon je m'en remettrais car je ne suis pas du genre à mourir d'amour : j'ai des responsabilités familiales et amicales qui me feront toujours avoir les pieds sur terre. Me répondit-il en souriant tout en me serrant dans ses bras.
L'on dit que l'amour est rarement un fleuve tranquille. Vais-je apprendre à pagayer pour rejoindre Malo dans des eaux plus calmes ?
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