56. Ely provoque
PDV d'Ely
Je me dirige vers mon cours afin de ne pas être en retard. Je repense à l'humiliation que je viens de subir. Heureusement que ce qui s’est passé dans ce bureau ne sera jamais divulgué.
Le lieutenant qui nous enseigne l'anglais arrive et nous fait entrer. Il vérifie que je suis bien à ma place. C'est bon, je ne suis plus une gamine.
Il distribue les interrogations en précisant que les notes sont classées de la plus haute à la plus faible. Bien évidemment, je ne suis pas la première.
Mais, plus les copies défilent, plus je me sens mal, mon tour arrive enfin car c'est la dernière copie.
— J'ai gardé la meilleure copie pour la fin, 2/20 à une interrogation sur le cours !
Au ton de sa voix, mon manque de travail ne passe pas inaperçu.
— Tu feras signer ton interrogation par le lieutenant qui s'occupe de ta section, le colonel et ton tuteur. De plus, tu es collée samedi pour recommencer ton interrogation. Bien entendu, elle comportera tout le programme depuis le début de l'année. Pour la classe, votre interrogation devra être corrigée pour le prochain cours, je les ramasserai pour vérifier. Maintenant, nous pouvons commencer le cours.
Son cours se fait intégralement en anglais mais je ne comprends strictement rien. Je finis par m'endormir sur la table tellement s’est passionnant.
Je suis réveillé par un bruit insupportable. Je me redresse, c'est le lieutenant Jeff qui est juste devant moi. Je le vois un sifflet à la main, c'est ce bruit qui m'a réveillé. Sa mine sévère me ferait presque peur mais j'en n'ai plus rien à faire de lui. Ils m'étouffent tous à être toujours derrière mon dos.
— ELY, SUIVEZ MOI DANS MON BUREAU !
Je me lève et nous sortons de la classe.
Il est loin d'y avoir mis les formes ce cher lieutenant. Par conséquent, je ne lui réponds pas car je sais très bien que ça l'insupporte et moi je m'en amuse.
— La réponse c'est pour aujourd'hui ou pour demain.
— Pour demain, ça pose un problème Jeff !
Je le provoque volontairement en le tutoyant et en l'appelant par son prénom. De tout façon, il me punira et, si je peux échapper au gode, c'est une très bonne option.
— Très bien.
Il vient de répondre en gardant son calme. Et bien, j'ai l'impression que le provoquer le déride ce lieutenant.
Il continue à avancer sans me regarder en pensant que je le suis, mais depuis qu'il est reparti après notre échange, je n'ai pas bougé. Je souris face à ma nouvelle provocation.
Il finit par se retourner pour je ne sais quelle raison.
— Dépêches toi de venir me rejoindre immédiatement !
J'applaudis son nouvel ordre.
Il devient rouge de colère, son visage se crispe un peu plus. Il se rapproche de moi à grande enjambée et me saisit le bras avant de nous diriger vers son bureau.
Une fois arrivée, il me lâche, retire la chaise qui était devant son bureau et s'installe dans son fauteuil, Il me laisse planté là en m'ignorant debout juste devant lui.
Je ne sais pas depuis combien de temps je fais le piquet mais mes jambes me font mal et j'ai l'impression que ma vessie va exploser. Lui remplit des papiers comme si je n'étais pas là, il n'a pas levé la tête une seule fois pour voir ce que je faisais depuis que nous sommes ici.
Je commence à me balancer d'un pied sur l'autre. Puisqu'il m'ignore moi aussi, je ne tiens plus, je sors donc sans lui demander la permission.
J'ai à peine tourné la clenche pour pouvoir sortir qu'il m'a déjà attrapé le bras. Son regard noir me transperce, il se contrôle, mais les traits de son visage expriment tout le contraire. Mon envie pressante se fait de plus en plus urgente.
— Je ne voulais pas vous déranger, j'ai besoin d'aller aux toilettes, s'il vous plaît, Lieutenant.
Le Lieutenant ne me répond pas et me montre une porte, ça doit être les toilettes. Enfin j'espère car je ne vais pas pouvoir me retenir bien longtemps.
Il ne m'a toujours pas adressé la parole depuis que je l'ai provoquée. Bon j'avoue, j'ai vraiment abusé. Mais eux ne se sont pas gênés pour fouiller dans mon passé et me pousser au fond du gouffre. Je souris de ma pensée : la vengeance est un plat qui se mange froid.
Je prends mon temps, au moins je me repose un peu. Etrange, le lieutenant Jeff que je connais, aurait déjà frappé pour me faire part de son courroux mais là rien. Du coup, j'en profite.
Je finis par retourner dans le bureau, je le vois observer sa montre. Il inscrit quelque chose sur une feuille. Du coup, je me replace comme tout à l'heure mais un peu plus près pour voir ce qu'il écrit. De plus, voir ce qu'il fait va me distraire car le temps commence à être long. J'aperçois la liste de mes erreurs mais je n'ai pas le temps d'en voir plus qu'il repousse plus loin la feuille.
Sans un regard pour moi, il recommence à travailler. Si je m'assois, il ne va même pas s'en rendre compte, y en a marre à la fin !
Sans faire de bruit je m'assois mais ce qui est étrange, c'est que le lieutenant arrive auprès de moi, il me relève sans aucune douceur.
Son regard croise le mien, il me défie de recommencer. Je sens sa colère passer au travers de ce regard, malgré tout ça il se retient. Il ne m'adresse toujours pas la parole et se replonge dans ce qu'il faisait.
PDV du lieutenant
Après avoir reçu le texto du professeur d'anglais me demandant de passer au sujet d'une élève, je me dirige donc vers la classe. D'ailleurs, heureusement que je n'avais pas cours, pour gérer ce souci.
Et, là, à ma grande stupeur, c'est pour Ely une nouvelle fois ! C'est quoi son problème, une fois tout va bien, une autre fois elle se fiche de nous.
Je fais signe aux autres élèves de sortir en silence. Je sors mon sifflet qui me suit toujours partout ; pour un réveil en douceur elle va en avoir un. Je m'approche doucement pour créer l'effet de surprise et je souffle le plus fort que je peux.
Elle sursaute et a le réflexe de se boucher les oreilles avec ses mains. Elle se redresse rapidement et se décompose en me découvrant devant elle.
Je l'emmène comme convenu avec son professeur d'anglais pour qu'il puisse faire rentrer sa classe et continuer son cours.
Lorsque je lui exige de me suivre, elle ne me répond pas alors qu'elle sait que ça m'insupporte. Nous sortons de la classe et je lui indique de me suivre, elle me répond en me manquant de respect, en me tutoyant et en m'appelant par mon prénom, alors, là, Ely tu vas me le payer. On ne me l'avait jamais faite celle-là.
Je me retourne car je n'entends plus de bruit derrière moi, et là cette peste est restée là où on a eu notre altercation, donc, devant sa classe, et le pire c'est qu'elle sourit. Je vais me la faire, personne ne me traite de cette façon. Fred je te préviens que je vais la prendre sous ma coupe, elle ne va pas continuer à nous mener en bateau.
Je lui donne l'ordre de me rejoindre, mais elle ne bouge pas et, à la place, se moque de moi. C’en est trop, je me rapproche d'elle, l'attrape par le bras.
Jeff calme toi, ne la punit pas sous le coup de la colère, tu risquerais de le regretter, réfléchit plutôt à une lourde sanction.
Je la plante donc devant mon bureau en faisant mine de l'ignorer mais mes caméras m'aident à la surveiller.
Je marque toutes les infractions qu'elle a commises depuis le cours d'anglais, histoire d'éviter d'en oublier car elles sont nombreuses.
J'envoie un message à Fred pour lui demander de me rejoindre, je lui explique brièvement que c'est une fois de plus Ely qui fait des siennes. Il me répond qu'il finit son heure de cours et qu'il passera ensuite.
Son intention de fuir se révèle être une envie pressante mais sa provocation ne fait que rallonger sa liste qui est déjà bien longue. Je constate qu'elle a bien pris son temps aux toilettes, certainement pour se reposer, je le rajoute également. Elle va payer pour toutes ses erreurs, elle peut en être sûre.
Et la dernière des dernières, madame s'assoit par terre en pensant que je ne m'en rendrai pas compte. Je la relève donc sans aucune délicatesse, mon regard lui fait comprendre d'arrêter son cirque.
Je bous à l'intérieur de moi. Si c'était ma soumise, je lui aurais déjà administrée une bonne fessée mais de toute façon elle ne m'aurait jamais provoquée de cette manière. Fred est amoureux d'elle, du coup il n'est pas assez ferme.
Je vais proposer à Fred de reprendre son éducation à zéro et lui rendre lorsqu'elle sera devenue docile. Aucune soumise ne me résiste ! S’il accepte, Ely va regretter son insolence, ça c'est clair.
Toc, Toc.
— Entrez !
Le colonel entre d'un pas rapide, son visage n'augure rien de bon. Je sens qu'il est autant en colère que moi.
Je saisis le bras d'Ely pour l'emmener dans une pièce à côté pour qu'elle n'entende pas notre conversation. Je veux que Fred prenne sa décision sans aucune pression.
— Voici la liste de ses erreurs en seulement 2 heures. On ne peut pas continuer comme ça, elle va droit à l'échec, sans parler de ses notes, qui sont une réelle catastrophe, ce matin elle a obtenu un 2 en anglais.
— Je ne sais plus quoi faire, si seulement j'avais une solution...
Je vois Fred en plein désarroi, perdu. Je crois que c'est la première fois qu'il est abattu comme ça à cause d’une femme.
Je saute donc sur l'occasion, en plus je pourrai me venger pour aujourd'hui, car, s’il m'accorde son éducation, son comportement de ce matin elle le regrettera très, très, longtemps.
— Je pense avoir la solution à ton problème, tu es amoureux d'Ely. Du coup, tu as plus de mal à sévir. Je te propose donc de reprendre son éducation depuis le début et de te la rendre quand elle sera docile. Bien entendu, c'est toi qui décide mais sache que ce qu'elle a fait en début d'après-midi est inadmissible. Par contre, si tu me confies son éducation, je ferai ce que je veux d'elle, si je décide de l'emmener au club, tu n'auras rien à dire. Je peux lui imposer de te donner également du plaisir, juste pour la frustrer car je sais qu'elle, aussi, est tombée amoureuse de toi.
Fred reste sans expression, il pèse le pour et le contre. Cependant, il tique à me confier Ely.
Devant son silence, j'insiste pour avoir sa réponse.
— Que décides-tu, Fred ? Sache que ce que je te propose est pour votre bien à tous les deux. Jamais je ne lui ferais de mal, sauf pour la punir lorsqu'elle le mérite, tu sais comment je fonctionne avec mes soumise depuis le temps.
— Justement, tu es réputé pour être un Maître dur. Je veux...
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