70. Lâcher prise
PDV du Maître
Je jette un œil à mon écran de surveillance une bonne demi-heure après avoir laissé Ely dans ses réflexions, il faut bien qu'elle finisse par comprendre que je ne veux que son bien.
Et là c'est le choc, je vois Ely se débattre dans tous les sens. Une nouvelle fois, elle crie, pleure.
Je me dirige rapidement pour la détacher avant qu'elle ne se blesse. Il faut que j'arrive à la faire parler avant qu'il ne soit trop tard.
— Ely, je suis là.
Je m'approche doucement en lui parlant et en faisant attention qu'elle ne se blesse pas dans un mouvement de surprise.
Je lui détache lien par lien, elle retrouve de la stabilité, je la blottis dans mes bras. Elle me repousse sans ménagement, je la serre plus fort. Elle se débat, hurle, me mord. Je ne la lâcherai pas, je n’en ai aucunement le droit. J'étais loin de m'attendre à cette réaction en la punissant de la sorte.
Je ne la punirai pas pour ce qu'il vient de se passer. Elle subira seulement la sanction qui était prévue avant cette scène horrible.
Elle finit par se relâcher et se blottit dans mes bras.
Je la cajole, lui dit des mots doux.
— Pourquoi faites vous tout ça alors que vous m'avez fait comprendre que vous ne vouliez plus de moi ? me crie t-elle.
Je suis surpris par les mots que je viens d'entendre.
— Je n'ai jamais prononcé ces paroles.
Je reste calme malgré le bouillonnement intérieur que je subis.
— Mais...Mais je vous a... avv... avez dit
— Arrête de te torturer, je t’ai seulement laissé du temps pour que tu réfléchisses à ton comportement. Je le fais régulièrement avec mes soumises, non seulement pour que la soumise puisse se calmer, et, que moi je ne punisse pas sous le coup de la colère. Il est très rare que je punisse sur le fait.
— Vous... Vous... voulez dire que je peux rester votre soumise.
— Oui, Ely, d'ailleurs lorsque tu m'auras expliqué ce qui s'est passé dans cette tête, tu subiras ta punition.
— Mais, je...
Je ne la laisse pas terminer et reprends.
— Un bon Maître punit les erreurs de ses soumises ou récompense ses progrès. Si je ne le fais pas après ce qui s’est passé tout à l'heure, je ne serais pas un bon Maître pour toi. Cependant avant, je veux que tu me dises pourquoi tu en es arrivée à cette conclusion de rejet de ma part.
Je vois Ely, blanchir, les suffoquements s'estompent. Elle essaie une nouvelle fois de me fuir mais c'est mal me connaître. J'attendais ce geste de rejet de sa part. La serrant encore plus contre moi, je lui chuchote.
— Ely, je sais que tes démons sont en train de refaire surface, il faut que tu t’en débarrasses pour pouvoir enfin avancer. Quoi que tu aies fait, je ne te jugerai jamais, je n'en n'ai pas le droit, par contre je t’aiderai à l'accepter.
Elle soupire. Je ne relève pas ce comportement, nous ne sommes plus dans ce rôle de dominant-soumise mais j’interviens beaucoup plus comme son confident.
— J'ai tué Sophie, je l'ai appelée pour qu'elle me rejoigne, je me sentais seule, mon père avait encore oublié mon anniversaire.
Elle s'arrête, je la laisse se reprendre. Mais les paroles ne viennent pas, elle s'effondre une nouvelle fois. Je décide de laisser tomber pour le moment. Ce qui est sûr c’est qu’avant la fin de semaine prochaine je saurai de gré ou de force ce qui s'était passé. En tant normal, j'aurai regardé son dossier mais après tout ce qui s'est passé je voulais l'apprendre de sa propre bouche.
Pour l'aider à évacuer sa souffrance, s'éloigner de tout ce foutoir qui est dans sa tête, je décide de passer à la sanction.
— Tu vas recevoir 5 coups de ceinture pour ton insolence de tout à l'heure. Crois moi, je suis indulgent au vu de la situation. Si tu es sage pendant ta fessée, je te récompenserai.
Elle retrouve de la vigueur, ses yeux se sèchent.
— Oui, Maître.
— Tu connais le protocole des punitions, ou tu souhaites un rappel ?
— Non merci, Maître, je le connais.
— Je ne vais pas t’attacher, je veux que tu maîtrises ton corps. Je t’interdis de bouger et d'émettre un seul bruit.
Je sais par expérience que lorsque la soumise se concentre sur ses ressentis, elle oublie tout le reste. Au moins, elle pourra échapper aux pensées de sa triste enfance pendant ce laps de temps.
— Merci Maître de me faire confiance.
— Tu as fait un pas vers moi en commençant à te confier, j'en fais donc un également.
— Merci, Maître.
Je saisis la ceinture qui était au crochet sur le mur du bureau.
— Mets ton torse sur le bureau.
— Oui, Maître.
Je relève sa jupe et descend son string lentement. Elle frémit au contact de mes doigts. Même si ce type de vêtement n'est pas réglementaire dans ces lieux, je l'exige dans mon appartement.
Je lui caresse le haut des cuisses puis remonte sur ses fesses, je les malaxe pour les préparer à la fessée qu'elle va recevoir. Je descends ensuite un peu plus bas où je constate que sa moiteur est déjà à son apogée. Mon sexe se tend également à cette idée. Ely, tu me fais perdre tout mon contrôle !
Je me ressaisis, n'oublie pas que si tu souhaites la garder, il faut que tu restes le Maître exigeant que tu es devenu.
Je lève mon bras pour lui infliger le premier coup. Je vois son corps se recouvrir de chaire de poule, signe que malgré la douleur, son sexe réagit.
— Merci Maître de me punir, je vous prie de m'excuser pour mon comportement inapproprié face à vous.
Les excuses qu'Ely vient de me faire me font ressentir un bien être et retrouver ma place. Elle ne demande que ça, que tu sois sévère avec elle.
Le déroulement de la punition s'effectuera de la même façon pour les 4 coups restants.
Je suis vraiment fier d'elle. Malgré les marques qu’a laissées la lanière de la ceinture, Ely n'a pas bronché une seule fois. Encore mieux, elle m'a remercié et s'est excusée de son mauvais comportement.
— Je suis fier de toi, tu es pardonnée. Saches cependant que je veux que l'on revienne sur le point qui a fait dégénérer la séance. Ensuite, je te récompenserai comme il se doit.
Elle se raidit, devient rouge comme une tomate, une gêne s'installe de nouveau dans son comportement. Je ne vois pas ce qui la pousse à ne pas révéler ses pensées.
Devant son nouveau silence, je commence à lui caresser le haut des cuisses, puis mes doigts glissent entre les lèvres de son sexe qui sont trempées. Elle gémit, je retire mes doigts, je ne lui donnerai pas de plaisir tant qu'elle ne me dira pas ce qui l'a met si mal à l'aise.
Elle exprime le mécontentement de sa frustration, je reprends avant qu'elle ne se referme de nouveau. Je la retourne vers moi pour fixer ses jolies prunelles.
— Ely, il n'y a aucune honte, le sexe fait parti de ton corps, quoi qu'ait été ta pensée, je la trouverai non déplacée.
— De de mon humiditééééééééééééé qui... qui... qui...qui devait fo... fo... former une auréole sur le drap. Dit-elle en bégayant.
Elle rougit une nouvelle fois face à sa gêne. Je la câline pendant qu'elle se cale un peu plus contre moi, mes doigts reprennent le même chemin que quelques minutes plus tôt.
— Tu peux jouir quand tu veux.
Je continue mes va et viens avec mes doigts, ses muscles se contractent sur mes doigts, l'orgasme est proche. Elle explose dans une jouissance époustouflante.
Je la prends dans mes bras, au moment où ses jambes lâchent et la porte jusque dans ma chambre afin de la déposer dans mon lit.
Ely commence enfin à lâcher prise, pourvue qu'elle continue dans ce sens. Maintenant qu'elle a commencé à ouvrir son coeur, je dois veiller à ce qu'elle ne le referme pas.
Demain sera un autre jour, Ely retrouvera sa classe sous la direction de Jeff. Je pense que, vue leur caractère, je n'ai pas fini de voir des étincelles entre ces deux là...
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