75. Remontrances

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PDV de Jeff

J'entends frapper. A cette heure-ci, ce n'est pas normal, les recrues sont en cours ainsi que les instructeurs.

— Entrez !

Dylan entre, je me demande bien ce qu'il a pu faire. Depuis un bon moment il se tient à carreau, hormis sa rébellion pour aider Ely. Il n'y a rien à dire.

Il ne parle pas et me tend un papier. Je le fixe tout en lui disant.

— Et où est-elle ?

Je vois dans son regard que la réponse ne va pas me plaire du tout.

— Elle est partie, je n'ai pas réussi à la retenir.

En même temps que je lui adresse la parole, j'envoie un message à la sécurité. Malgré un système très performant, Ely a déjà réussi à disparaître de tout écran de contrôle. Je leur donne l'ordre de fouiller tous les véhicules qui franchiront la sortie.

Il ne manquerait plus qu'elle se retrouve toute seule dans la nature, elle est si fragile.

— Tu ferais mieux de me dire que tu l'a laissée filer, retourne en classe nous réglerons ce problème plus tard. Tu ne t'en sortiras pas comme ça Dylan !

La porte claque, Dylan n'a pas apprécié la remontrance mais moi je suis encore plus énervé que lui.

J'allume les écrans de surveillance pour la localiser. Je me note que, vues ses fuites incessantes, j'incorporerai à son bracelet une puce de géolocalisation que je lui remettrai lorsqu'elle sera mienne. Mais cette question n'est pas à l'ordre du jour.

Elle veut jouer à cache-cache, on va jouer, aucun souci. Elle peut compter sur moi. Ce jeu devrait être assez divertissant.

Je commence à faire défiler les images, pas d'Ely en vue. Après une bonne heure de recherche sur mes écrans, je dois avouer que je pensais la retrouver beaucoup plus vite, je la vois pénétrer entre des buissons. C'est bien le dernier endroit où j'aurai été la chercher, merci à la technologie qui me simplifie beaucoup la vie.

Je prends des liens de cuir dans ma poche. On ne sait jamais, je pourrai en avoir besoin. Ils sont beaucoup moins doux que ceux qu'utilisait Fred sur elle. Je dois la reprendre, le temps du laisser aller est terminé.

J'arrive enfin au passage qu'Ely a pris, je pense que je la trouverai rapidement maintenant.

Lorsque je l'aperçois, elle est assise par terre son visage entre ses genoux. Je m'approche sans faire de bruit pour la surprendre.

Je saisis ses cheveux que j'enroule autour de mon poing, lui relève la tête en lui tirant dessus. Elle sursaute de peur, très bien c'est ce que je voulais. Qu'elle réalise que ça aurait pu être n'importe qui.

— Ely, tu devrais savoir que j'ai horreur des personnes qui n'assument pas leurs erreurs. En t'enfuyant, tu as une nouvelle fois franchi cette limite. Tu sais ce que ça veut dire.

Je la regarde droit dans les yeux, je sais que mon regard la déstabilise. Elle essaie de le fuir mais je raffermis ma prise.

— Oh miracle, tu viens de te rappeler que j'existe après presque 3 semaines ! dit-t-elle sarcastiquement.

Je tire sur ses cheveux encore plus, je commence à voir des larmes perler aux coins de ses yeux. Ma petite mère je te promets que tu vas regretter amèrement de m'avoir provoqué. Sans relâcher sa tignasse, je lui murmure doucement à l’oreille.

— Ecoutes-moi bien, je ne me répéterai pas, tu as exactement 15 minutes pour te présenter dans mon bureau. Je te laisse le soin de trouver pendant ce temps, soit une badine, soit des orties, à toi de choisir. Vu que je te laisse le choix de l'objet pour te punir, je déciderai du nombre de coups en fonction de ton choix. Tu devras me demander à genoux de te punir. Crois moi, petite ingrate, je reprends ton éducation en main.

Elle ne me répond pas juste pour m'agacer. Elle essaie de me tenir tête, je la connais elle le fait exprès.

Je tire encore un peu plus.

— AAÏEEEEEEEEE

Je continue, elle est vraiment têtue quand elle s'y met, tout cela pour ne pas s'avouer vaincue.

Je ne dis rien, j'exerce toujours une traction sur son cuir chevelu, elle va céder avant moi, elle peut en être sûre.

Au bout d'une dizaine de minutes, elle finit par dire la phrase que je voulais entendre.

— Oui, Monsieur.

Au moment où elle prononce “Monsieur”, je vois qu'Ely a repris sa position de soumise. Mais, pour le moment, je veux qu'elle me prenne pour son colonel. La preuve de sa soumission fait réagir mon sexe. Refroidis tes esprits Jeff, tu dois la punir, pas la satisfaire.

— C'est colonel et non Monsieur. Ne m'oblige pas à revenir te chercher, tu n'aimerais pas ce qui suivrait.

— Oui, colonel.

Bien, une bonne chose de faite. Il semblerait qu'Ely comprenne qu'elle doit se plier de nouveau à mes ordres.

Je retourne dans mon bureau pour préparer ma salle qui me sert à sévir les élèves indisciplinés. Je trouve un bâillon boule, pour faire taire cette peste, des menottes que je relierai au crochet. J'installe tout mon arsenal sur la petite table, elle comprendra rapidement qu'on ne joue pas avec moi.

De plus, je n'ai pas oublié son manque de respect de tout à l'heure lorsqu'elle m'a volontairement tutoyé pour me faire encore plus enrager.

Après avoir préparé tout le petit matériel dont j'aurai besoin, je retourne étudier la paperasse. Je me demande comment Fred s’en sortait, il y en a tellement.

PDV d'Ely

Il m'a vraiment fait peur lorsqu'il m'a saisit les cheveux tout à l'heure, je ne l'avais pas entendu arriver.

Pendant tout son petit speech, je l'ai provoqué volontairement pour le pousser dans ses retranchements. Le colonel est resté égal à lui-même, d'un calme olympien, je me demande comment il fait.

Mais depuis qu'il m’a annoncé que je devais trouver l'instrument de ma punition, j'en mène moins large. J'ai bien compris que je ne pourrai pas m'y dérober. Ely, tu as vraiment joué avec le feu. Après cette pensée, je me dis que ce sont mes fesses qui seront dans cet état tout à l'heure.

Tu voulais un homme à poigne, tu l'as, alors cesse de te plaindre.

Je réfléchis rapidement, j'ai le choix entre une badine ou des orties. Le deuxième choix est rayé de la liste rapidement. J’ai subi, cependant, une véritable torture mentale au moment du choix.

Je casse rapidement une branche assez fine comme mon ancien Maître me l'avait appris.

A ce souvenir, je n'arrive pas à retenir mes larmes. C'est de sa faute si je vais subir cette punition, s’il avait été là, il aurait ignoré mon comportement. Il aurait compris ma tristesse. Pourquoi c'est lui qui m'a abandonné ?

Ely tu te contredis, tout à l'heure tu lui reprochais d'être trop laxiste mais maintenant que tu es devant la réalité recherchée, tu te lamentes. Tu ne sais vraiment pas d’où tu en es ?

Je jette un œil à ma montre, il ne me reste que 5 minutes. Un élan de courage me traverse, je fonce au bureau du colonel pour ne pas être en retard.

Toc toc

— Entre !

J'entre dans la pièce, je vois qu'il s'est changé. Il est en jean et chemise blanche, les manches sont repliées jusqu'au coude. Il est vraiment sexy dans cette tenue. Mes yeux le contemplent, il a son sourire sadique comme à chaque fois, il se rapproche doucement.

— A genoux. Avant de commencer la punition, nous devons parler tous les 2. Nous allons tout reprendre depuis le début. Peux-tu me dire pourquoi tu étais en retard ce matin ?

Hors de question que je me mette à genoux, il peut toujours rêver.

J'ai à peine le temps de terminer ma pensée, que je me retrouve le bras dans le dos. La pression sur mon bras me fait tellement souffrir que je finis par prendre la position.

Je continue à ignorer sa question, après tout, lui c'est bien permis de le faire pendant 3 semaines. Devant mon silence il reprend.

— J'ai tout mon temps Ely, tu te fatigueras avant moi.

D'un geste, il met mes mains en croix. Il me fait décoller les fesses des talons pour que la position soit vraiment inconfortable.

— Si je te vois poser tes fesses sur tes talons, je vais chercher des orties.

Je tremble à l'évocation de cette punition, tellement c'est insupportable. Je comprends au bout de quelques minutes, que je dois répondre, la position étant à la limite du supportable.

— Pas envie de courir, je préfère dormir. Les cours sont tellement ennuyeux, mon colonel.

— Oh tu m'as habitué à mieux ! Cependant, tu aurais mieux fait de courir, car demain matin réveil à 5 heures pour un footing d'1 heure. Je vais t'apprendre à courir pour être à l'heure. D'ailleurs, je te déconseille d'être de nouveau en retard au cours. Suis-je clair ?

— Oui, colonel.

— Pourquoi as-tu été insolente avec ton professeur de mathématiques ?

— C'est tombé sur lui c'est tout, il n’y en a pas un pour relever l'autre.

— Ely, puisque tu es si forte, tu vas me préparer mes prochains cours de la semaine que je dispenserai à ta classe, on verra si tu fais mieux.

J'ai l'impression qu'il joue avec mes nerfs.

— Mais...

— Pas de mais, tu assumes, point final. D'ailleurs en parlant d'assumer, comment se fait-il que tu aies fui au lieu de m'affronter ?

— J'ai...J'ai eu

— On ne va pas y passer la journée, alors ?

— Un élan de pure folie.

— Et, en plus, tu continues à te prendre ma tête. J’exige la raison exacte Ely, me dit-il sévèrement.

— Je savais que j'avais abusé, j'avais peur de la punition.

— Nous y voilà, Ely, avec ta lâcheté, la seule chose que tu saches faire au lieu d'assumer. Tu comprendras que je n'ai pas trop apprécié ta petite escapade, j'ai d'autres chats à fouetter que de te chercher.

Malheureusement, une nouvelle fois une parole m'échappe.

— Je ne vous ai rien demandé.

— Oh ! Quel élan de politesse, tu viens de me vouvoyer. Je te félicite, j'ai cru que je devais reprendre ton éducation à 0.

A l'énumération de mes fautes, je vois que la liste est vraiment longue. Je décide d'apaiser un peu la chose en m'excusant.

— Je vous prie de m'excuser, mon colonel.

— Bien, assez parlé, entre tes retards, ton insolence, ta fainéantise, tes sarcasmes, ton manque de politesse et, encore, je pourrais encore allongé la liste, tu comprendras que je dois sévir sérieusement, relève toi et va t'installer en position d'attente avec l'instrument de ta punition entre les dents dans la salle de sanction. Tu peux rester habillée. Je viendrai te punir quand je jugerais que tu as eu assez de temps pour réfléchir. Je ne veux pas te voir bouger d'un seul millimètre.

— Oui, colonel.

Je viens de comprendre que le colonel ne rigole plus, il a repris son rôle d'instructeur intransigeant. Je me disais que ce n'était pas du tout bon pour moi.

Mais pourquoi a-t-il attendu aussi longtemps ? Était-il dans le même état d'esprit que moi ?

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