53. Le fantasme douché
Jonas
Le jour se lève et j’entends les oiseaux chanter. Ils ont l’air en forme, eux, c’est bien. Moi, par contre, je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux, je veux encore profiter de la chaleur de ce corps voluptueux pressé contre le mien, de ce sein bien rond dont le téton semble vouloir s’extirper de mes doigts, de ces fesses plantureuses pressées contre mon ventre. Il faut dire qu’une nouvelle fois, la nuit a été à la fois très bonne mais aussi un peu agitée. Comment pourrait-il en être autrement quand on a une femme comme Pénélope dans les bras ? Elle est vraiment mon idéal et je ne vois pas comment je pourrais trouver mieux ni même vouloir chercher mieux. J’ai essayé, mais jamais l’osmose n’a été la même. Jamais je n’ai trouvé une femme qui soit capable de tant m’exciter, de tant partager de plaisir avec moi, de tant combler tous mes désirs et toutes mes attentes, mais aussi d’aussi bien me comprendre, de partager mes délires, d’apprécier mon humour et de partager cette complicité qui nous caractérisait à l’époque.
Je finis par ouvrir un œil lorsque je la sens bouger contre moi et se mettre à onduler contre mon érection qui ne manque pas de saluer chaque réveil en sa compagnie. C’est pour moi le moment le plus difficile de nos étreintes car j’ai à la fois une folle envie de me laisser aller à céder à la tentation de lui faire l’amour, comme ça, sans protection, et le besoin d’être un peu sérieux qui se rappelle à moi et qui nous conduit à continuer à nous protéger dans notre relation qui, malgré le contrat signé, est exclusive et quasi quotidienne. Et je sais comme ça l’excite aussi vu la façon dont elle sait jouer avec ces sensations en se frottant parfois tellement que mon membre se retrouve tout humidifié et qu’il suffirait d’un simple coup de rein pour profiter à nouveau de cette plénitude d’un rapport au naturel.
— Bonjour ma Nono. Tu sais ce que j’aime chez toi ? C’est que tu n’es jamais rassasiée, souris-je alors qu’elle soulève la jambe pour me faciliter l’accès à son intimité trempée.
— Je crois bien que tout est ta faute, Johnny…
— Moi, je crois que les torts sont partagés, rétorqué-je alors que mon excitation monte en flèche quand je me sens commencer à la pénétrer légèrement et qu’elle pousse un petit gémissement.
J’ai l’impression que je vais enfin laisser mon cerveau se débrancher, que nous allons enfin réaliser ce fantasme qui prend de plus en plus de place dans mon esprit mais malheureusement pour nous, la réalité de ce monde dur et sans pitié se rappelle à nous lorsqu’un klaxon retentit dehors. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Pénélope bondit hors du lit et se précipite à la fenêtre pour voir qui arrive. Elle se retourne presque en panique alors que je suis resté allongé sur le lit et même la vision de mon membre tout tendu ne semble pas la faire redescendre.
— Qu’est-ce qu’il se passe ? commencé-je avant que mes neurones ne se reconnectent. Merde, on n’est pas à Paris… Je… Il est tard, non ?
— Suffisamment tard pour que ma soeur arrive avec sa smala pour le brunch, oui… Il faut croire que les vaches et les moutons sont moins efficaces comme réveil que les camions poubelles et autres joyeusetés de la Capitale.
Le soleil vient éclairer ses courbes magnifiques et j’avoue que je n’arrive toujours pas à vraiment comprendre ce qu’elle me dit et ce qu’elle raconte. Cette silhouette plantureuse, sans angle droit mais toute en douceurs est une merveille de la Nature et elle ne se rend pas compte de l’effet qu’elle me fait, à quel point elle me subjugue par sa beauté car elle me tire violemment sur le bras pour me faire redescendre sur le planète Terre.
— Hé ho, Johnny ! Tu veux que Gaspard te voie à poil, peut-être ? Ou que les parents apprennent qu’on couche ensemble ? Bouge-toi !
Là, même si j’ai toujours envie de lui sauter dessus, ce qu’elle dit percute enfin ma conscience et je saute à nouveau au pied du lit. Je regarde autour de moi pour trouver une solution de sortie puis souris en repensant à un souvenir de notre adolescence.
— On refait le coup de la salle de bain ? pouffé-je en l’attrapant par les hanches. Tu penses que je peux m’y cacher le temps que tu gères la situation et qu’ils s’en aillent sans être entrés dans la pièce ?
— Bien possible. Ce sera plus confortable que sous le lit, j’imagine, rit-elle.
Un coup d'œil dans le couloir pour m’assurer que la voie est libre et je fonce dans la salle de bain en face de la chambre de mon amante. Cela me rappelle en effet des souvenirs car il y a des années, pour ne pas me faire prendre par le père de Pénélope qui l’avait entendue gémir, j’avais réussi à m’y cacher… Cela s’était joué à peu de choses mais c’est la seule cachette à laquelle je pense là, tout de suite.
Je ne sais pas trop quoi faire maintenant que j’y suis et m’assois d’abord sur le rebord de la baignoire, mais ce n’est pas très confortable. La salle de bain est plutôt petite et j’ai du mal à me trouver une place pour patienter en toute discrétion. Je finis par m’asseoir à même le sol, sur un tapis de bain tout doux, le dos contre le côté de la baignoire et je réfléchis à quelle excuse je pourrais bien inventer si quelqu’un me trouve ici. Je n’en vois aucune et préfère me concentrer sur les bruits de la maison afin de savoir ce qu’il se passe. J’entends Pénélope et sa famille parler sans réussir à distinguer les mots échangés. C’est un peu étrange. Je devrais être stressé qu’on me découvre mais la situation m’amuse plus qu’autre chose. Je ne suis plus adolescent et au pire, si on me voit, notre secret n’en sera plus un. J’y survivrai.
Après un temps qui me semble avoir duré une éternité et vu le silence qui s’est installé, je pense que je suis sauvé mais alors que je vais me relever, j’entends un bruit dans les escaliers. Mon cœur s’accélère malgré moi et je reste sur le qui-vive jusqu’à ce que la porte de la salle de bain s’ouvre. Je manque de pousser un cri, surpris par cette intrusion mais je suis vite soulagé en constatant qu’il ne s’agit que de ma Nono à moi qui entre, tout sourire.
— Et alors, la voie est libre ? Je vais pouvoir m’échapper ? Tu as réussi à écarter le danger ? lui demandé-je alors qu’elle referme la porte derrière elle.
— Je crois que nous avons quelque chose à terminer d’abord, non ?
— Quelque chose à terminer ? Tu veux dire qu’on est vraiment tranquilles, là ?
Je me relève et elle vient se lover contre moi en glissant immédiatement sa main dans mon caleçon pour se saisir de ma virilité.
— Je veux dire que je doute qu’on vienne me déranger pendant que je prends une douche… Alors autant en profiter, non ?
Et sans faire plus de manière, elle baisse mon sous-vêtement et me pousse pour que j’entre dans la baignoire. Je ne la quitte pas des yeux alors que ses vêtements rejoignent le mien et elle enjambe à son tour le rebord pour se coller contre moi. Je sens une de ses mains se glisser contre mon flanc et tout à coup, un jet d’eau pas si chaude que ça se déverse sur nous. Je sursaute un peu mais j’oublie vite cette fraîcheur quand la bouche de ma sirène se plaque contre la mienne et que son corps se joint au mien.
— J’aime la façon dont tu profites de ta douche, chuchoté-je en laissant mes mains parcourir ses courbes si sensuelles.
J’agrippe ses fesses et je l’admire redécouvrir mon corps. Ses doigts traînent sur ma barbe, descendent dans mon cou, caressent mon torse avant d’aller empaumer mon sexe qui a retrouvé toute sa vigueur. Je profite de l’ouverture pour me baisser un peu et j’attrape un de ses tétons entre mes lèvres, ce qui provoque un petit gémissement de sa part et surtout une forte contraction sur ma virilité qu’elle se met à caresser vivement. Nous sommes pris d’une même frénésie et je l’aide à se retourner afin de me retrouver dans son dos. Immédiatement, elle se cambre en s’appuyant contre le mur et j’agrippe ses hanches alors qu’elle n’attend pas plus et s’empale sur moi. La sensation est si forte, si intense que je ne peux retenir un râle de plaisir.
L’eau chaude continue à couler sur nos deux corps imbriqués et commence alors une étreinte qui semble la transcender autant que moi. Ses fesses viennent buter contre mes jambes et je me penche pour enserrer ses seins alors que je vais et viens en elle. C’est à peine si elle retient ses gémissements et nous nous déchaînons à la recherche de la jouissance la plus forte possible. Lorsque l’orgasme me fauche, j’étouffe un cri en collant ma bouche dans son dos et je suis ravi de la sentir se contracter sur ma verge qui se déverse en elle. Je suis même obligé de la soutenir pour éviter qu’elle ne s’effondre tellement ce plaisir a été exceptionnel.
— Wow, finis-je par murmurer en me reculant un peu pour lui permettre de se redresser. Dis-moi qu’on recommencera comme ça…
— Quoi donc ? Le plan sous la douche ou la tentative d’offrir un petit-fils ou une petite-fille à tes parents ?
— Ne me dis pas que tu n’as pas adoré me sentir en toi comme ça, soufflé-je, soudain un peu inquiet à l’idée de ne pas avoir mis de préservatif.
Toujours sous l’eau, mes mains caressent son corps et glissent sur sa peau douce alors que je la dévore toujours des yeux.
— Je n’ai jamais dit ça, je suis sous contraceptif et clean, pas de problème de mon côté. On n’en avait juste pas discuté en amont…
— Si je te dis que tu es la dernière femme avec qui je l’avais fait sans protection, tu me crois ? Je ne suis pas sous contraceptif, mais ça devrait aller, non ? souris-je avant de l’embrasser à nouveau.
Elle ne me répond pas mais noue ses bras autour de mon cou, ce que je prends comme un accord de sa part, même si la féministe qui sommeille en elle ne s’est pas engagée sur une nouvelle fois. Nous terminons notre douche de manière beaucoup plus douce et sensuelle, profitant de ce moment de complicité pour nous laver l’un, l’autre, nous savonner, nous caresser tant et si bien que mon désir commence à renaître, mais Pénélope, plus sérieuse que moi, s’échappe de la baignoire et se couvre d’une serviette de bain avant de venir m’envelopper et me frictionner avec une autre. Nous retournons ensuite dans sa chambre où je me rhabille et je profite que la maison se soit vidée pour quitter celle qui me procure tout ce plaisir, non sans l’avoir encore bécotée sans modération.
Arrivé chez moi, la chance semble m’avoir quitté car mes parents sont aux aguets et m’alpaguent dès que j’ouvre la porte.
— Tiens donc, un revenant ! Tu n’es pas un peu vieux pour faire le mur ? me demande mon père.
— Parce qu’il y a un âge pour ça ? Ne me dites pas que vous avez passé la nuit à m’attendre quand même !
— Comment s’appelle l’heureuse élue ? enchaîne ma mère. Tu nous dois au moins quelques infos.
— C’est juste une fille du coin, on est restés en contact et elle n’a pas résisté quand elle a su que j’étais dans les parages. Je n’en dirai pas plus ! ajouté-je en espérant que ça suffise à calmer leur curiosité. Je ne vais pas non plus vous dire combien de fois et dans quelles positions on a baisé !
— Ton vocabulaire, voyons ! soupire ma mère tandis que mon père m’observe en silence. Du coin très proche, en plus, puisque ton vélo a dormi à la maison.
— Je suis plus sportif que vous ne le croyez, dites donc ! Elle peut en témoigner, d’ailleurs, pouffé-je en essayant de m’échapper.
— Hum… N’hésite pas à l’inviter à déjeuner à la maison, hein ? Qui sait, d’une nuit sportive peut découler quelque chose de plus sérieux.
— C’était juste une bonne baise, Maman, je te l’ai dit ! rigolé-je en grimpant les escaliers quatre à quatre.
Je ne leur laisse cette fois pas le temps de répondre et ferme la porte de ma chambre. Pas sûr que j’ai vraiment réussi à les convaincre mais je ne regrette pas la nuit que je viens de passer et la douche qui s’en est suivie. Je n’ai qu’une hâte, recommencer encore et encore. C’est une véritable addiction mais je n’ai aucunement envie de la stopper.
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