Le chant de l’elfe
L'elfe chantonnait.
Les esclaves et les hommes du convoi s'étaient réveillés au chant enchanteur de la belle elfe, qui semblait avoir changé depuis la nuit dernière. L'ondine trouvait que l'elfe avait une belle voix, mais comme tous êtres du peuple des six Océans, ils étaient arrogants et vaniteux. Il n'y avait qu'eux qui possédaient la plus belle voix d'Emerysia.
Isyl fusilla du regard l'elfe qui eut un visage suffisant, avant de se mettre à chanter un vieux chant d'ondins. La jeune femme aux cheveux de l'océan écarquilla les yeux en écoutant les paroles qui étaient de l'ancien nymphéa. Il n'y avait plus beaucoup d'ondins qui fredonnaient de vieux chants sauf peut-être les sorcières de sang pour incanter leur magie.
La journée se passa dans un calme, juste embaumer par le chant cristallin de l'elfe, qui semblait ne pas pouvoir s'arrêter. Les gardes et les autres esclaves n'avaient pas l'air d'être ennuyé par le même chant sauf Isyl, qui avait envie de noyer l'elfe. Puis, l'idée d'utiliser sa magie d'eau la ferait perdre encore de l'énergie et cela faisait un moment qu'elle n'avait pas mangé. Le fait de délirer de nouveau en manque d'eau ou de faim, ne lui donna pas envie alors elle se mordit la lèvre jusqu'au sang en maudissant l'esclave.
Se fut en fin d'après-midi, que l'elfe s'arrêta et que le pan de tissu les recouvrant dévoila une marchande juchée sur son cheval, qui apparut du côté de l'ondine. Le sourire revenait sur le visage renfrognée d'Isyl. Lukà lança un long regard vers l'ondine, avant de se tourner vers l'elfe.
- Cesse ton chant, sinon je te coupe la langue. Ordonna-t-elle, d'un ton cinglant. Nous approchons des Nains, et je ne veux plus aucun mot avant qu'on vous le dise. C'est clair ?
Certains esclaves se recroquevillèrent de crainte, d'autres hochèrent la tête comme Isyl, puis l'elfe eut un sourire mauvais. Et elle se remit à chanter de plus belle, sous le regard choqué de l'ondine et de la marchande.
Cette fois-ci, le chant n'était pas le même et Isyl le reconnut bien trop tard. L'orc du convoi souleva Lukà par la gorge de son cheval et l'envoya voler dans un des points d'eau dans un gros bruit d'éclaboussure. Plusieurs mains agrippèrent Isyl, qui se mit à hurler de rage en voyant des silhouettes sombres fonçaient sur le corps de la demi-drow disparaissant dans les tréfonds des marais.
La nuit tomba peu à peu sous les cris et les pleurs d'Isyl tandis que l'elfe continua à chantonner de bon cœur.
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