Prologue

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Une averse battait le toit de l’auditorium de Saint-Clair, de grosses gouttes fouettant verticalement les fenêtres qui donnaient sur la cérémonie de rentrée. La salle empestait l’odeur de la pluie et les chaleurs du mois de septembre la rendaient étouffante. Tous accompagnés de parapluies qui formaient de dangereuses flaques au sol, les parents des élèves regardaient leurs enfants monter sur la grande scène qu’ils avaient également connue quelques années plus tôt. C’était une tradition qui ne se perdait pas à Saint-Clair, que chaque classe soit appelée sur le podium dans le but de recevoir leurs livres. Mais la vraie raison derrière ce système s’avérait simplement être le fait de se montrer. De savoir qui appartenait à quelle famille, noble ou très riche, ça avait toute son importance. Et les parents des enfants attendaient chaque année ce moment avec impatience, découvrant qui avait engendré un parfait petit bourge ou une énergumène. Bien que la noblesse se perdit dans une société gouvernée par le capitalisme et la surconsommation, l’argent gardait tout son pouvoir. Il avait toujours dominé le monde et les plus fortunés d’entre eux se voyaient adulés : les “Richess”. Un nom qui, prononcé dans la plupart de ces bouches, insistant toujours sur le “s”, ne leur donnait qu’encore plus d’ampleur.

Si la dernière génération d’entre eux avait conquis le pays, tous les regards s’étaient déplacés sur leurs enfants dès leur entrée à Saint-Clair. “Badaboum”, que nous réserveraient-ils ? Si certains se souvenaient parfaitement des écarts des précédents, le secret restait bien gardé. Encore une fois, l’argent avait triomphé et la chère école pouvait dire un grand merci aux Ibiss de l’avoir soutenu dans ces pires moments. La deuxième famille la plus influente, tenu par Chuck Ibiss en personne, lui avait fait bien remonter des pentes. Sans son aide, qui sait ce que l’établissement serait devenu ? Voilà une idée qui entachait à la réputation de Saint-Clair, l’élite pinçant les lèvres dès lors qu’on leur rappelait ces événements.

Des grondements firent trembler la salle et ce qui sembla être le bruit d'un éclair n’en était pas réellement un. Le claquement avait éclaté si fort qu’il fit taire le millier de personnes qui résidait dans l’assemblée. Bouches ouvertes et yeux agrandis, ils focalisèrent tous leurs attentions sur la scène.

Un grand garçon aux cheveux châtains, portant une simple chemise blanche sous une veste en jean Levis, fixait intensément ses pieds. Il avait la tête tournée d’une manière étrange, comme si on l’avait dévissé. Il la releva et passa doucement sa main sur sa joue meurtrie, écarlate de la gifle qu’il s’était pris. Derrière lui, un petit gloussement sortant d’une magnifique fille aux cheveux mauves s’éleva dans la salle et un autre garçon qui avait pourtant l’air inoffensif, s’accapara d’un énorme sourire.

Les chuchotements commencèrent alors de plus belle sous les grands coups de tonnerre qui se déchaînaient à l’extérieur, tandis qu’une paire de grands yeux verts pommes foudroyèrent la blonde qui avait commis cet affront :

  • Est-ce que tu sais seulement qui je suis ? gronda-t-il d’un air hargneux.
  • J’en ai rien à foutre, cracha-t-elle à ses pieds, lui arrachant un bracelet doré de ses mains.

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