62. Au Moulin, on s’y aime sans fin
Malcolm
L’air est un peu frais en ce début de soirée. J’observe les papillons qui virevoltent autour de moi et m’amuse à les voir se poser sur mes bras ou mes jambes lorsqu’ils me méprennent pour une fleur. C’est fou le nombre d’entre eux qui remplissent le ciel. Leurs ailes multicolores dessinent des arabesques magnifiques sous mes yeux que je suis obligé de plisser en raison de la lumière basse du soleil couchant. Le petit bruit de l’eau qui coule à proximité est toujours aussi enchanteur et cet endroit autour du moulin que je considère un peu comme notre repaire est vraiment paradisiaque.
Je suis arrivé bien en avance sur l’heure de notre rendez-vous avec Jade et j’en profite pour préparer tout ce qu’il faut pour qu’on puisse passer notre temps à s’aimer sans nous occuper des contingences du quotidien. J’ai aéré la pièce, nettoyé les lieux et je nous ai préparé une collation afin qu’elle puisse reprendre des forces après son petit tour en vélo. J’espère qu’elle a réussi à se débarrasser de Liz qui la colle, semble-t-il. Je l’aime bien, la jolie blonde, mais il faut qu’elle comprenne qu’elle n’a pas à nous protéger, que nous sommes assez grands pour le faire et que nous avons aussi besoin d’intimité. Je la soupçonne de vouloir secrètement se joindre à nous lors de nos étreintes mais ce n’est pas prévu. Elle ferait mieux de se faire une raison.
Au vu de la température, j’installe le petit réchaud à énergie solaire dans la pièce et dispose les deux rondins de bois qui nous servent de chaises autour. Immédiatement, l’air se réchauffe et la douce lumière qui s’échappe de l’appareil donne une ambiance chaleureuse et tamisée à l’endroit où nous avons prévu de passer la nuit. Je m’installe à la porte et observe le chemin qui serpente en dessous de moi, entre la forêt et la mer en contrebas. Je suis ravi de voir que Jade est en train de pédaler un peu plus bas et qu’elle fournit un bel effort pour venir me rejoindre.
Je me lève pour l’accueillir et immédiatement, elle lâche son vélo qui tombe dans l’herbe et se jette dans mes bras. Je la saisis et sens ses jambes se nouer dans mon dos alors que je passe mes mains sous ses fesses pour la soutenir et la serrer contre moi. Nos lèvres se trouvent naturellement et j’ai la folle impression qu’avant son arrivée, je n’étais pas complet et que je le suis devenu quand nous avons rétabli cette connexion quasi mystique entre nous. Je crois que, depuis qu’elle est entrée dans ma vie, je sais ce que c’est qu’avoir trouvé son âme sœur. Jade exprime la même impatience dans ses baisers que celle que je ressens. Ses doigts caressent ma barbe et sa bouche se montre gourmande. J’adore quand elle me mordille ainsi légèrement les lèvres et la tension qui se crée toujours immédiatement entre nous est déjà palpable.
— Bonjour Chérie, ça va ? Pas trop fatiguée par la route jusqu’ici ? demandé-je en la reposant au sol.
— Ça va, je suis surtout heureuse de te retrouver, me répond-elle en déposant ses lèvres dans mon cou. Et toi, comment tu vas ?
— Je suis le plus heureux des hommes car j’ai la chance d’avoir retrouvé ma dulcinée, je suis le plus excité des habitants de l’île car je suis avec la femme que j’aime, et en même temps, je ne peux m’empêcher de trouver cette nuit un peu étrange car c’est sûrement la dernière qu’on passe ensemble avant notre départ. C’est fou, non ?
— Fou, je ne sais pas… mais je vois de quoi tu parles. C’est… Disons qu’il vaut mieux se focaliser sur toi et moi, seuls, plutôt que sur tout le reste.
— Toi, moi et le petit être que tu caches dans ce si joli ventre qui s’arrondit ! rétorqué-je en posant ma main dessus. Tu sais que je n’arrive toujours pas à croire que toi et moi, on va être parents ? Qu’un petit miracle est en train de grandir en toi ?
— Ça se concrétise un peu dans ta tête en me voyant grossir à vue d’œil ? rit Jade. Parce que si, effectivement, c’est dingue, je peux t’assurer que devant mon miroir, tous les jours, la réalité est de plus en plus concrète.
— J’ai l’impression que tu ne grossis pas, c’est juste que tu développes tes magnifiques courbes et les rends encore plus sensuelles !
Je crois que je la dévore littéralement des yeux et j’apprécie en effet ses formes encore plus développées que d’habitude, bien mises en valeur par sa petite robe fleurie qu’elle porte avec une grâce et une beauté si attirantes.
— Mes pantalons vont te contredire, mon Chéri, rit-elle en plaquant le tissu sur son ventre. Ou alors, Liz les lave à l’eau trop chaude, mais franchement, j’ai un doute, là, tu vois.
Moi, je n’ai aucun doute et je vois clairement la bosse formée par le renflement de son ventre d’habitude si plat. C’est fou ce que c’est excitant et je glisse ma main dans son dos pour baisser la fermeture éclair.
— Je peux voir ce que ça fait au naturel, sans robe pour dissimuler le plus intéressant ?
— Bien sûr, excellente idée, murmure-t-elle en reculant d’un pas avant de laisser tomber sa robe à ses chevilles.
Comment fait-elle pour m’époustoufler ainsi à chaque fois ? Je ne peux m’empêcher de la trouver magnifique et je m’approche de son corps presque entièrement nu. Seule une petite culotte recouvre ses fesses, mais je peux admirer le reste autant que je le souhaite. Je passe ma main sur ses seins sans la quitter du regard avant de descendre rapidement sur son ventre sur lequel je pose la paume de ma main pour le lui caresser.
— Tu crois que je peux le sentir bouger ? demandé-en la caressant, multipliant au maximum les contacts entre sa peau et mes doigts.
— Non, je ne crois pas. Je n’ai pas encore eu cette impression pour ma part, en tout cas, mais j’ai hâte, et j’espère que ça ne te fera pas trop flipper !
— Honnêtement, ça fait longtemps que je n’ai pas été aussi excité. Je nous avais préparé un petit dîner, mais je crois qu’il va y avoir un peu de retard pour le service.
— Je crois que ça me va, j’ai beaucoup d’appétit, ces derniers temps, chuchote Jade à mon oreille en déboutonnant mon pantalon.
Je la laisse faire et m’en débarrasse avant de la soulever dans mes bras pour l’entraîner jusqu’à notre petit lit douillet. Je sens contre mon torse la pointe de ses tétons dressés aussi bien par l’air frais que par son excitation et la dépose gentiment sur notre couche pour la nuit.
— Tu es la Déesse de la nuit, celle qui illumine ma vie. Et là, je n’ai qu’une envie, t’aimer sans limite jusqu’à ce que tu aies joui.
Je m’installe entre ses jambes et lui retire son sous-vêtement avant de passer mon bras sous sa jambe et de venir goûter à son intimité déjà bien humide.
— Mon dieu, Malcolm, gémit Jade en glissant sa main dans mes cheveux. Tu vas me prendre pour une folle, mais je crois que tes poèmes m’excitent autant que tes caresses.
Je souris dans ma barbe et insère un doigt en elle avant de saisir son clitoris entre mes lèvres. Elle se cambre immédiatement et pousse un premier cri qui me surprend par son intensité. On dirait que le fait d’être enceinte la rend encore plus sensible à mes caresses que je poursuis quelques instants jusqu’à ce qu’elle passe ses mains sous mon menton pour m’aider à me redresser.
— Chérie, ne me dis pas que tu viens déjà de connaître l’extase ? On vient juste d’entamer la première phase, celle qui est censée te faire décoller, Et non celle qui va venir te combler, soufflé-je dans son oreille en m’allongeant à ses côtés.
— J’ai le corps en ébullition, Malcolm, je ne crois pas que tu te rends compte, je… Bon sang, j’ai l’impression d’être excitée comme jamais dès que je pense à toi, soupire-t-elle en attrapant ma hampe entre ses doigts. Donc… tout le temps, en fait.
Nous entamons alors une petite session de masturbation mutuelle et, sans un mot, je la sens qui adapte ses mouvements à ceux que j’applique en elle, avec mes doigts. Si j’accélère, elle fait de même, si je ralentis, elle suit le mouvement. C’est à la fois très sensuel et particulièrement excitant, surtout que nous n’arrêtons pas de nous embrasser et que la vivacité de sa langue contre la mienne me rend complètement fou de désir.
— Cet amour que je te voue, il n’y a rien de plus doux, il est miraculeux, il me rend heureux. J’ai besoin de me sentir en toi, que tu t’ouvres pour moi, et que je vienne à nouveau visiter, cet endroit source du miracle qu’on a tous les deux créé.
Je l’attire sur moi et adore sentir ses mains parcourir mon torse alors qu’elle se redresse et montre toute son impatience en venant s’empaler sur mon sexe dressé sans ménagement. Je pose mes mains sur ses hanches et la position me permet de vraiment pouvoir constater à quel point son ventre s’arrondit déjà. J’ai l’impression qu’elle m’utilise pour son plaisir et l’idée d’avoir réussi à la mettre enceinte m’excite plus que de raison. Lorsqu’elle vient nicher sa tête dans mon cou et se coller totalement à moi, j’empoigne ses fesses et lui donne des coups de reins afin d’aller et venir avec puissance en elle. Elle gémit sans retenue alors que ses cheveux tombent en cascade sur mon visage.
— Je t’aime, Jade, mon cœur bat la chamade. Je ne peux plus retenir ma jouissance. Je suis en transe, parviens-je à énoncer entre deux profonds coups de butoir en elle qui la font crier comme jamais.
Quand mes mains s’emparent de ses seins et viennent s’amuser avec ses tétons et quand elle me sent me déverser de tout mon sperme si fertile en elle, c’est le signal pour qu’elle se laisse aller à une formidable extase. Ces instants sont magiques et la communion que nous ressentons est exceptionnelle. Nous en profitons sans retenue et nous laissons les vagues de plaisir nous emmener vers des rivages inconnus pour beaucoup je pense.
Lorsque nous parvenons à reprendre un peu nos esprits, je continue à caresser son corps et mes lèvres se portent naturellement vers ses tétons que je téte doucement. A nouveau, Jade gémit doucement et finis par me repousser, souhaitant visiblement reprendre un peu de souffle et d’énergie avant de recommencer.
— Tu imagines que dans peu de temps, ce sera un bébé qui te tétera avidement. J’ai la chance de pouvoir en profiter aujourd’hui, je t’aime et t’aimerai à l’infini.
— Si on arrive à s’enfuir, oui… Il faut qu’on y parvienne, Malcolm, j’en ai marre de me cacher, je veux qu’on puisse vivre et nous aimer normalement.
— Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. Bientôt, nous pourrons nous aimer sans crainte de perdre notre liberté. Et cette nuit, je te promets une chose. Je vais tout faire pour te faire oublier tes peurs et tes craintes. Cette nuit, on va juste s’aimer, comme si tout était normal, comme si c’était la première fois que l’on se retrouvait. Cette nuit, c’est juste toi et moi, juste nous, deux adultes qui sont fous l’un de l’autre et qui s’aiment.
Et c’est ce que je m’emploie immédiatement à faire en reprenant mes caresses et mes baisers auxquels elle répond avec la même folle intensité. Faire l’amour à la future mère de nos enfants, franchement, je ne sais pas ce qu’il y a de mieux au monde.
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