Chapitre 7 ~ Charly
Après avoir fini ma conversation avec Elijah, je monte les escaliers rapidement, le cœur lourd, pour m'enfermer dans ma chambre. Je comprends qu'Elijah est triste, en colère tout à la fois, mais cela me rend morose. Comme à mon habitude, lorsque je suis bouleversé, j'ai besoin d'engourdir mon cerveau avec du son. Pour me ressourcer, m'apaiser, je prends mon IPod déjà raccordé aux écouteurs sur ma table de nuit. Je m'allonge sur mon lit, pare mes oreilles et lance « J'aimerais tellement » de Jena Lee et ferme les yeux pour m'imprégner les paroles.
Avant la fin de la chanson, les larmes aux yeux qui ne cherchent qu'à couler. Je sursaute, au même moment lorsque j'entends la porte de ma chambre claquer. Je vois devant moi Elijah, les traits de son visage me montrent qu'il passe par plusieurs émotions à la fois. Ses yeux rouge vif resplendissants captent mon attention. Je sens mon loup, les regarder par les miens, il grogne de satisfaction sans même s'en rendre compte. Le rythme d'une nouvelle musique un plus mouvementée me ramène à moi, je me relève pour m'asseoir, me recule afin de me coller contre la tête de lit et enlève les écouteurs de mes oreilles. Je pose par la suite mon lecteur à sa place sans prendre la peine de l'éteindre.
— Pourquoi particulièrement moi ?
— Quoi ? je lui demande complètement perdu et choqué par cette question. Je ne comprends pas, pourquoi tu me demande ça ?
— Jules vient de me dire que tu as toujours voulu le dire à tes proches, surtout à moi, pourquoi ? me précise-t-il.
Et là, je comprends... Il faut que je lui dise toute la vérité. Mes sentiments a son égard, notre « connexion », cette légende que mon père nous a raconté... Tout ! Je prends une bonne inspiration. Je me décale un peu sur mon lit, pour lui laisser une place et tape à côté de moi. Et c'est parti...
— Viens t'asseoir, je pense que nous en avons pour un moment, si tu veux que je t'explique tout dans les moindres détails.
— Ok, me répond-il, avant d'avoir pris quelques secondes pour réfléchir.
Il s'avance un peut plus, commence à monter sur mon lit tel un félin et s'allonge. Puis se tourne vers moi avec sa tête posée sur une main. Du coup, je m'installe comme lui, c'en est même déstabilisant qu'il soit aussi proche de moi. Nous qui n'avons jamais été aussi prés l'un de l'autre.
— Bon, comme tu le sais, j'ai toujours été attiré par les mecs...
Il grogne, comme s'il était un tant soit peu jaloux. Je souris malgré moi.
— Hm !
— Ne commence pas, Eli.
Elijah se met sur le dos en soupirant et s'excusant. Il place ses mains derrière sa tête tout en me demandant de continuer, et me promettant de l'écouter et ferme les yeux. Je le regarde durant quelques secondes silencieuses et reprends donc mon petit récit lorsqu'il les réouvre pour regarder le plafond.
— Donc je disais, j'aime les mecs et ça depuis toujours je crois. Mais depuis environ 6 ans, je suis amoureux d'une personne, mais trop timide et de peur que mon statut soit découvert aussi, je pense, j'ai gardé pour moi ces sentiments.
Je lui dit ça en le regardant, mais lorsque je dis que je suis amoureux, il tourne la tête et attend la suite, mais je suis possédé par ses yeux gris magnifique, dont une infime teinte rouge s'y est incrustée.
— Et donc ? me demande-t-il, en me coupant dans mon admiration totale.
— Hein ? Oh oui pardon. Je, euh, comment dire... Je... je m'arrête de parler, et soupire.
Je m'installe sur le dos pour regarder le plafond. J'ai toujours cette crainte d'être rejetée par lui. Je décide de continuer dans ma lancée, la gorge nouée.
— Tu es cette personne Eli. Je ne t'ai jamais rien dit, car ma famille m'a obligé à garder le secret, parce qu'ils craignaient que... Qu'au vu de ton statut j'en bave et que mes chaleurs arrivent plus vite qu'il ne le faudrait ! Et surtout que ça pose problème avec des personnes à l'extérieur de notre cercle et aussi à la meute. Mais pas seulement parce que je suis un oméga, mais parce que je suis le seul et que les choses ou les personnes uniques sont soit persécutées, soit mises de côté.
Je me réinstalle sur le côté afin d'avoir une visibilité sur ce jeune homme que j'aime tant, avant de reprendre là ou je m'étais arrêté.
— Le soir de ton anniversaire, devant la boîte, tu m'as fait paniquer, quand j'ai compris que nous pouvions tous les deux communiquer par la pensée peut importait notre forme. Je suis parti comme un voleur et je m'en excuse, mais je suis allé vite retrouver mes parents pour leur dire ce qu'il s'était passé. Et mon père m'a révélé une vielle légende qu'il avait trouvé après que... Je ne sais même pas comment appeler ce moment-là...
— Tu n'as qu'a me le raconter, ce sera plus facile pour que je comprenne.
— Okay... hmm, alors en fait pour faire court, il y a, à peu près de cinq ans, comme tous les jours, tu es venu à la maison, nous nous sommes croisés et... comment dire, euh nos loups, se sont comme appelés et connectés, enfin un truc comme ça.
— D'a-ccord, et selon ton père cela signifie quoi ?
Je me racle la gorge et reprends.
— Que nous... je bégaye d'angoisse. Que nous sommes âme sœur enfin nos loups du moins ! Après cet événement, mon père a fait des recherche et a découvert une vielle légende disant qu'un Oméga trouvera son Alpha âme-soeur. Ces deux pourront communiquer par la pensée peut importe la forme, mais pas seulement. Il était écrit que son oméga déjà unique en son genre sera doté de certains pouvoirs, mais il ne sait pas lesquels et ne connaît pas plus de détails.
Même en étant installé dans notre position du début face à lui depuis quelques minutes, je ne m'étais même pas rendu compte qu'il s'était replacé ainsi lui aussi. Je sens mes joues chauffer, je déglutis, le regarde dans les yeux.
— Voilà, tu en sais maintenant autant que moi et je crois même avoir répondu à ta question.
Et maintenant j'attends, nous ne nous lâchons pas du regard. Malgré le fait que je sache que nous sommes fait l'un pour l'autre, j'ai peur de sa réaction. Elle peut soit être une surprise pour moi et ultra positive, soit bien au contraire être complètement négative, m'attrister et me détruire émotionnellement. Plus les secondes passent qui me paraissent des minutes à la limite des heures, plus j'angoisse.
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