Chapitre 1

12 minutes de lecture

Planète Cyrius, année 251, jour deux après l’effondrement de l’Empire

*

  • Monsieur Duke ? pardonnez-moi d’interrompre vos pensées.

Le méca-libre releva la tête.

  • Liane Fergusson vous prie de bien vouloir l’excuser pour le contretemps. Encore quelques minutes et elle vous recevra. Voulez-vous passer dans la salle de détente ou préférez-vous attendre ici ?

Duke sourit à la jeune méca qui se tenait devant elle.

  • Modèle séduisant, » songea-t-il.

Il inclina du chef, retira son haut-de-forme, se leva et la remercia de l’invitation.

  • Je vais attendre ici, Madame.
  • Très bien.

Duke remit son chapeau et se rassit dans le fauteuil de la salle d’attente tandis que la jeune méca disparaissait derrière une porte. De toute évidence, le couvre-chef de Duke vissé sur son crâne dont la coiffe lui recouvrait la moitié du front, dont les bords droits étudiés pour prolonger son regard perforant, avait été pensé, ingénié pour lui et lui uniquement. Son apparence elle-même était une mise en scène, un coup de maître, un trait de pinceau millimétré d’un artiste excentrique. Duke se parait d’une toile presque transparente épousant le haut de son corps, col toujours relevé de quelques centimètres seulement, un fil d’or tressé cintrait ses hanches et retenait son pantalon sombre enlaçant ses jambes fines. Ses chausses pailletées d’éclats argentés concentraient toutes les attentions. Son visage droit aux pommettes légèrement découpées inspirait un certain niveau de raffinement.

Il était fort à parier qu’un Ciriusien techno-professionnel, ayant une expérience dans la géométrie faciale, aurait pu estimer ancienne sa date de fabrication, peut-être due à l’intensité de son regard calibré d’iris d’une noirceur pure, ou alors à sa manière si particulière de réfléchir : paupières relevées et pupilles figées au centre de ses yeux.

Duke, prototype méca manufacturé dans les ateliers de la société MécaGen, bénéficiait d’une structure mentale unique et jamais industrialisée, un prodige doté de fonctions psychiques capable de sonder les pensées. À l’époque, il fut présenté au salon interplanétaire Méca de Cirius, son modèle unique avait obtenu le prix de l’innovation pour ses caractéristiques exceptionnelles, inconnues jusqu’alors. Bien que ses mécanismes et performances technologiques soient nouvelles et fascinantes, l’instance suprême MécaTech, grand ordonnateur de discipline dans les domaines mécaniques du système, interrompait la production du modèle Duke, prohibait les composants animant ses facultés cérébrales, et enfin, interdisait les recherches autour de la psychique robotique. Un débat d’experts fit rage à cette époque, les uns prétendaient que Duke, cette aberration devait être détruite, les autres, soutenaient que le spécimen Duke serait un excellent méca-libre à étudier.

Les autres eurent raison et Duke fut affranchi quelques années plus tard, bien entendu après avoir équipé ses fonctions neuronales de modules émotionnels obligatoires à l’obtention de son statut de méca-libre.

Duke porta son intérêt sur les décorations en relief subtiles, sur les couleurs volontairement passées immergeant son esprit dans un bain de nostalgie particulière, issue d’une autre époque colorée au feutre Impériale. La table basse moderne devant lui accueillait des consoles diffusant en sourdine des contenus politiques. Le silence des lieux lui paraissait étudié.

Ses yeux se figèrent.

Si on l’étudiait dans ce moment d’attente ? dans ces lieux d’aisances propices à se laisser aller à la nostalgie d'un Empire déchu. D’une manière subtile, il déplaça son regard sur les éléments du décor, sondant les espaces sombres, relevant les emplacements adaptés à la dissimulation d’appareils d’espionnage. Rien de détectable à priori, enfin, rien sans la contribution de ses ultras sens que Duke se refusait d’activer, surtout pas ici, dans le sanctuaire sacré de la Junte révolutionnaire de Cirius.

Duke, nerveux, retint un sursaut lorsque l’hôtesse apparut sur le seuil de la porte.

  • Veuillez me suivre, Monsieur Duke. Liane Fergusson a pu se libérer de ses obligations, elle vous attend.

Il suivit l’hôtesse d’une remarquable élégance. Ils débouchèrent sur une pièce immense surplombée d’un dôme aux vitres transparentes harcelées par les flammes de Citaire. La luminosité délicatement retenue par les filtres intégrés aux verres dominait les ombres, tout en douceur. Une table cristalline invitait à la fascination par sa démesure et ses reflets d’or, les chaises disposées autour s’espaçaient avec la régularité d’un paysage.

Duke vit une femme, de dos et face aux vitres parois arrondies. Le méca-libre percevait sa voix sans en comprendre les paroles. Il s’avança, d’un pas minutieux, s’efforçant de déranger le moins possible la cheffe de la Junte révolutionnaire en communication.

Les mêmes questions sans réponses, entêtantes, poursuivaient de le tarauder. Pourquoi un détective, certes, bénéficiant d’une petite notoriété nichée au sein des privés de Cirius, intéressait Liane Fergusson ? Duke, l’enquêteur privé, qui intervenait sur des affaires autour des thématiques familiales, sociales ou parfois économiques pour certains dossiers, qui n’était ni de près ni de loin impliqué dans les histoires politiques, avait été convoqué par la femme la plus puissante du système. Pourtant, cette humaine bénéficiait de tous les réseaux de recherches, d’espionnage, d’information, des ressources illimitées, l’accès aux dernières technologies, entourés des meilleurs spécimens humains et mécas. Sa sérénité habituelle le déserta, comblé par des pics d’angoisses.

  • Duke Duo, n’est-ce pas ? interrogea Liane Fergusson.

— Oui, bonjour Madame… Pardonnez-moi, je ne connais pas votre titre actuel.

— Appelez-moi Madame, j’ai beaucoup de défauts mais pas celui de la mégalomanie, tout du moins, je prends garde à effacer ce trait bien humain de ma personnalité. Installez-vous en face, prenez cette chaise je vous prie, sourit-elle.

Le méca-libre prit place, tandis que Liane se dirigea vers le bout de la table.

— Vous vous demandez ce que vous faites ici je présume ?

— Oui, votre convocation, votre injonction, corrigea-t-il, immédiate m’a inquiété.

— Je vais être très directe, elle tira une chaise et s’assit.

Duke, impassible, perçut le craquement d’une articulation, sûrement le genou se dit-il, elle était donc bien humaine.

— Vous connaissez, comme l’ensemble des populations de Citaire, l’établissement du nouveau régime, de l’ordre révolutionnaire et de la regrettable disparition des époux Impériaux ?

Duke réfléchit un instant avant d’acquiescer.

— Sachez que je représente l’autorité pour l’ensemble des individus humains et mécas des mondes, que nous sommes impliqués dans les préparatifs d’un gouvernement central et démocratique. Ce qui me laisse peu de temps pour me consacrer à d’autres tâches. Je dois m’entourer de personnels de confiance.

Elle le toisa un instant et reprit.

— Quitte à déléguer des responsabilités importantes à certains collaborateurs. La situation économique et financière est catastrophique, le désarroi des populations, privés de gouvernance claire, dans cette période de transition se ressent partout sur Citaire. Nous avons décidé d’organiser les premiers états généraux de la révolution où seront conviés les représentants des capitales des mondes, les grands acteurs économiques, les représentants mécas et les anciens gouverneurs Impériaux. L’objectif étant d’éviter des tentatives contre-révolutionnaires, des divisions et des insurrections de factions planétaires. L’agitation est présente dans tous les organes dirigeants de l’ancien Empire, et ceux, malgré nos promesses, malgré notre soutien. Nous étions rassemblés autour du combat contre l’ancien régime, désormais, les divisions se confirment.

Liane Fergusson se réserva un moment de silence et reprit :

— J’ai découvert récemment par des canaux secrets qu’au sein même de mon organisation, se trouve, que j’ai moi-même et à mon insu autorisé, le développement d’une faction dissidente, néfaste à la poursuite de notre révolution libre et de l’établissement de la première république de Citaire.

Il y eut un silence.

— Monsieur Duke, j’ai la réputation d’être une personne d’autorité, inflexible et impitoyable. Je ne laisserais personne s’opposer à notre mouvement. Dans quelques minutes, quatre personnes vont s’installer en face de vous. Chacun d’eux est l’un de mes fidèles collaborateurs, connu pour leurs implications dans les préparatifs de la révolte populaire, dans le déclenchement de l’étincelle de la révolution, dans les liens médiatiques qu’ils ont entretenus pour relayer notre message, dans leurs soutiens techniques et financiers dans l’établissement de notre flotte de méca à durée limitée.

Elle dégaina une arme de poing qu’elle déposa sur la table de verre.

— L’un d’entre eux est un traître, un dissident, qui a fourni des informations classifiées, des positionnements militaires et des plans détaillés au feu Empire. Ce félon étend son influence en vue de diviser et d’instaurer une contre-révolution indépendantiste. Monsieur Duke, vous avez exactement une heure pour les interroger, les confronter et me fournir le nom de ce traître.

La femme au visage sculpté pour gouverner posa la main sur une console et dit :

— Je relève la procédure d’exception à l’encontre de Duke Duo, il est désormais autorisé et pour une durée d’une heure à activer ses facultés psychiques exceptionnelles.

Duke ressentit une impulsion, un verrou venait de se libérer dans le tréfonds de ses composants.

Elle ôta sa main de l’appareil et plongea ses yeux acier dans les pupilles figées de son vis-à-vis.

— Nous mettrons à votre disposition tous les moyens nécessaires pour accomplir votre mission. Dans une heure, je procéderai au jugement et à l’exécution de celui que vous aurez démasqué. En cas de faillite, je prendrai toutes les dispositions vous concernant.

Elle tapota l’arme posée devant elle.

Duke saisit la menace et réfléchit à une vitesse ahurissante. Devait-il protester ? lui dire qu’une enquête de cette envergure n’avait aucune chance d’être résolue en une heure, qu’il fallait analyser les informations, les recouper, lire les rapports, mener les interrogatoires, se rapprocher des amis et des familles, les placer sous surveillance, les suivre, les interroger, les confronter, les intimider, les menacer, les torturer. Non, inutile trancha-t-il. Perte de temps, cette femme avait déjà décidé. Seule option, réveiller d’un sommeil de plusieurs décennies ses perceptions psychiques uniques. Il en avait l’autorisation formelle.

La porte s’effaça. Trois hommes et une femme entrèrent, sans un sourire, sans un salut, sans autre chose que des visages barbouillés de sérénité que la peur démaquillait.

Le compte à rebours était lancé. Une heure.

— Présentez-vous, ordonna la cheffe des révoltés, noms et responsabilités, vite, ne perdez pas une minute, commencez, ordonna-t-elle en désignant l’homme installé le plus à droite.

— Je suis Telmak Rostel, dit-il avec empressement, responsable de la branche communication du mouvement. Impliqué dans l’élaboration des réseaux intellectuels, littéraires, holographiques, et de journalismes révolutionnaires. J’ai, depuis dix ans, contribué à animer l’ambiance contestataire dans les milieux populaires en mettant en scène les révélations à charge contre l’Empire, en réunissant les innombrables témoignages d’abus de pouvoir, de malversations, de détournements de biens communs, en dénonçant les enlèvements d’opposants révolutionnaires …

Bien que Duke ait braqué ses yeux entièrement noirs sur Telmak, sa voix ne lui parvenait pas, ses paroles sourdes et inaudibles ne franchissaient pas le barrage de ses tympans. Un voile l’isolait du parasitage des ondes sonores. Les seuls sons « visibles » provenaient de l’intérieur de sa boîte crânienne. Duke projeta son esprit dans celui de l’homme. Il perça son front, assiégeant cet univers cérébral, véritable cafouillis de couleurs, de souvenirs pixélisés. Il s’enfonça terriblement en avant, fracturant les portes sans semonce, surprendre ses pensées pour s’y délecter, les tordre, les presser pour en extraire l’essence de l’information.

« Faux », conclut le détective. Entre l’esprit et les paroles, la matière de l’information subissait une révolution complète. Un exact opposé. Cet homme était responsable de l’enlèvement de ses propres camarades pour accabler l’Empire, il manipulait les médias, mentait outrageusement en vue de salir l’ordre établi.

Il se retira de son cerveau avec la précipitation d’une lame que l’on extrait de la chair.

— Êtes-vous un traître ? l’interrompit Duke. Sans même entendre la réponse, il se transcenda dans le crâne de l’homme.

Il découvrit la reconstitution d’une scène floue, éphémère, évaporée, des sons, des voix lointaines.

Nous serons en mesure de poursuivre cette créature et de la brûler… après les… états généraux… Duke reconnut un bruit sec, un son déjà entendu récemment, puis il s’extirpa de l’enfer de l’esprit humain.

Il leva la main pour interrompre la diarrhée verbale de l’homme.

Un silence assourdissant, contracté, intense, aspirant air et lumière explosa dans la pièce.

Duke conservait ses paupières levées et se tourna vers la femme.

Elle sut immédiatement que cette improbabilité psychique la frapperait bientôt. Elle commença et subit le même traitement, la même question, et Duke découvrit la même scène.

Le méca-libre répéta l’opération cérébrale sur les deux derniers hommes abasourdis, hébétés, violés.

— J’ai terminé Madame, prévint Duke, les sujets peuvent disposer.

La cheffe de la Junte, dubitative, les chassa d’un mouvement de la main, sans une parole, dédaigneuse.

— Avez-vous le traitre ? demanda-t-elle, d’une voix ferme.

— D’après mon horloge interne Madame, il me reste dix minutes, je dois réfléchir.

Duke fixa la paroi éclaboussée des rayons de Citaire et s’immergea dans de profondes réflexions. D’après ses investigations mentales, les quatre suspects, les sujets, avaient participé à la même scène, les mêmes souvenirs, les mêmes paroles menaçantes contre Liane Fergusson. Sans parvenir à situer ce souvenir commun dans le temps et dans l’espace, il estimait récent, les contours des décors demeuraient distincts, les couleurs sans vivacité ne ternissaient pas. Entre le premier homme et la femme, il avait noté des incohérences entre les mots mémorisés et entre la disposition du décor. Il crédita ces écarts sur le compte de la manière spécifique des humains à voir une scène, à interpréter les images et à mémoriser un souvenir.

En conclusion, les témoignages cérébraux des quatre personnes sondées ont révélé un souvenir commun menant à leur culpabilité. Tous coupables d’un acte de haute trahison envers la révolution. Ils envisageaient le lancement d’un mouvement contre-révolutionnaire après ou pendant les états généraux, alors que l’essentiel de la gouvernance du système débâterait de l’avenir d’une centaine de millions d’êtres humains et de méca.

— Cinq minutes, annonça Liane Fergusson en se levant.

Duke reprit le cours de ses réflexions. Quelque chose pourtant le perturbait, une sensation imperceptible, un sentiment issu de son naturel précautionneux d’envisager toutes les possibilités. Il s’efforça de monopoliser toutes ses facultés intellectuelles, rien, il ne parvenait pas à conclure de manière résolue. Le détective méca débarrassa son esprit artificiel de tous les tentacules de pensées qui se chevauchaient, lancinaient et étranglaient le corps d’une conclusion trop simple. Il fallut une force tranchante pour se débarrasser de ses raisonnements, de cette idée selon laquelle une coalition, une association à quatre félons projetait de couper la tête pensante de la révolution.

— Plus qu’une minute, siffla la cheffe en s’asseyant sur son siège avec toujours ce craquement du genou.

Duke n’entendit pas les paroles, ni le son mat de l’arme choquant la table cristalline, seul le craquement sec, reconnaissable de cette articulation du genou lui parvint et mit bas dans son imagination à une créature mandibulaire qui entreprit de découper puis de recouper les éléments du modèle de sa précédente conclusion. Ses yeux s’agrandirent, cela ne pouvait être cela, pourtant tout menait à le croire.

— Le temps est écoulé, détective Duke Duo, fit Liane Fergusson, bras tendu, canon de l’arme pointée en direction de son visage lisse.

« Quel horrible être humain, » se permit de penser le méca-libre.

— Il me serait sûrement plus aisé de vous entretenir de mes révélations sans cette arme braquée sur ma tête Madame.

Un moment passa, un silence étudié pour inquiéter.

Liane posa l’arme sur la table. Le choc sourd informa Duke du poids de la crosse et de la charge meurtrière de ses munitions.

— Merci Madame. Tout d’abord, je dois vous informer que le temps imparti, que les éléments à ma disposition, que l’échéance brève, et finalement, l’issue programmée et dramatique pour ces quatre personnes ou pour moi ont été autant d’obstacles à mes investigations. Pourtant, bien que les souvenirs de vos collaborateurs tendent à exprimer leurs associations dans une entreprise de déstabilisation de la révolution, bien qu’une scène en particulier, récente, établit sans aucun doute la culpabilité de chacun d’entre eux, je n’irai pas conclure dans ce sens.

— Intéressant, prononça Liane Fergusson.

— Toute cette entrevue n’est qu’une mascarade n’est-ce pas ? L'objectif est d’évaluer mes obscurs pouvoirs psychiques et uniques en ce monde car Madame, bien que tout mène à penser que ces charmantes personnes, dont je n’ai même pas retenu le nom, sont coupables de trahison, aucune d’entre elles ne l’est. Tout ceci n’est qu’une farce, une parenthèse de vie partagée par quatre acteurs, superbement jouée du reste. Vous avez tenté de déjouer ma perspicacité en organisant cette parodie ridicule Voici donc le résultat de mes recherches : Aucune des quatre personnes accusées de trahison ne l’est.

— Brillant, souffla Liane, impressionnée.

Elle se leva, se dirigea vers sa console, posa la main sur sa surface et dit :

— Désactivation du processus de destruction pour utilisation prohibée des pouvoirs psychiques à l’encontre de Duke Duo dans l’exercice de la mission que je vais lui confier. Temps illimité.

Elle se rapprocha du méca-libre, et dit :

— Remarquable, je vais vous confier une mission de premier ordre, mais avant cela, je devais m’assurer de vos capacités psychiques. Tant ont échoué. Que connaissez-vous des enfants Impériaux ?

Duke se détendit, conscient qu’il venait de jouer sa vie pour une intuition, un bruit pourtant imperceptible.

— Rien de plus Madame que ce que les médias relatent : la fuite du plus jeune, Shad, et de la mise aux arrêts de l’aîné, Ennis.

— Très bien, écoutez-moi bien maintenant, je vais vous exposer ce que j’attends de vous, mais avant cela, comment avez-vous compris qu’il s’agissait d’une mise en scène ?

— Votre genou Madame, le craquement de votre genou, il est perceptible à un niveau très bas, dans chacun des souvenirs. Vous étiez présente Madame, mais dissimulée hors du champ de vision, donc il ne peut y avoir en même temps de complot à votre encontre et en votre présence.

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