Chapitre 3 : En attendant la prochaine vie
Du haut des remparts, le Sage s’adressa à la foule en contrebas.
- Cette guerre est finie, il n’y a plus de Triforce ! Retournez d’où vous venez !
Un craquement terrible couvrit ses paroles. La terre se déchirait, ne laissant que des gouffres sombres ici et là, comme si l'obscurité dévorait les terres Loruliennes. La panique s’empara rapidement du rassemblement, qui se dispersa.
– Chiens galeux ! lança une femme blonde et rondouillarde. Vous avez condamné Lorule à mort ! Oui, à mort, à mort la famille royale, et les Sages avec !
Appuyé sur son bâton comme sur une canne, le Sage ne réussit qu’à regagner ses appartements à petits pas.
Quelque chose tira soudain sur sa manche. Il se retourna et vit la frimousse angélique de la princesse Hilda.
- Papa il a dit que les sept Sages y z’allaient mourir ! C’est vrai ou c’est pas vrai ? demanda-t-elle d'un air soucieux, qui n'allait pas à son visage d'enfant.
Il n’eut pas le courage de lui avouer la vérité.
- Mais non, Hilda, la rassura-t-il en évitant son regard. Ne vous inquiétez pas.
Elle soupira de soulagement. Il fila vers sa chambre avant qu’elle ne réalise son mensonge. Les déesses savaient que le septième Sage était un piètre menteur.
Face à son miroir, il prit sa plume et un morceau de parchemin. Il trempa la plume dans l’encre violette, mais s’arrêta net. Il ne savait pas quoi lui dire. Après avoir réfléchi longtemps, le précepteur royal commença à écrire.
À écrire une lettre déchirante, les adieux de celui qui se savait condamné. Une lettre d’excuses à Lorule. La promesse de revenir aux côtés de la jeune héritière dans une vie future, si la déesse Lorya lui permettait. Il signa et la déposa bien en vue sur le bureau de bois sombre.
Alors, il se laissa tomber sur le lit, espérant de tout cœur que les déesses lui feraient cette faveur. Il espérait que le sacrifice des Sages n’avait pas servi à rien.
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