Chapitre 11, où apparaissent des figures du passé

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Le silence régnait dans les couloirs de pierre sombre, interrompu de temps en temps par le chuintement du plumeau sur le haut des meubles.

De toute évidence, faire la poussière n’était pas la tâche favorite de Yuga. Il préférait de loin le raccommodage des rideaux, ou alors jouer de la harpe pour Son Altesse.

Préférence que ne partageait pas la reine. Depuis la mort de son époux, elle était encore bien plus méchante et colérique. Dès que le jeune serviteur entrait dans la pièce où elle se trouvait, il était accueilli par tout ce que la reine avait à lui lancer, au sens propre comme au figuré.

Embla avait bien tenté d’arranger la situation, mais rien n’y faisait. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était éviter que la reine et son jeune apprenti se croisent.

Mais Yuga ne regrettait pas d’avoir emménagé au château. Il avait tout le temps de lire et de dessiner, et on lui offrait le gîte et le couvert en échange de son travail.

Yuga était en train de retirer l’abat-jour d’une lampe pour la nettoyer, quand il entendit une voix. Dans la salle abandonnée au bout du couloir, deux personnes discutaient, une fille et un garçon.

Il se faufila jusqu’à la porte entrouverte, et jeta un regard à l’intérieur de la pièce.

Une adolescente aux tresses brunes et pantalon vert tilleul lisait un livre, assise sur la banquette devant la fenêtre. Yuga n’en crut d’abord pas ses yeux. Ses yeux, ou plutôt ceux de la jeune fille, couleur de jade.

— Julius, on peut rentrer, maintenant ? demanda-t-elle.

Yuga se décala de quelques centimètres, et aperçut un garçon de grande taille, aux épaules larges et au regard mauvais. Il s’agitait en tous sens, frappant de son épée un mannequin d’entraînement. Ou plutôt, frappant de son épée un balai sur lequel étaient accrochés deux coussins.

Ses jambes se mirent à trembler et son cœur s’emballa, mais il resta là où il était.

— Non, je dois apprendre à me défendre !

Amanda laissa échapper un soupir.

— Si tu avais été là pour le protéger, Yuga n’aurait pas été dévoré par les monstres !

Yuga sursauta. Les monstres ? Quels monstres ?

— S’il se battait pas comme une fille, il se serait pas fait manger ! Il est juste trop nul !

Dès que Julius eut tourné le dos, Amanda lui tira la langue et sortit. Yuga eut tout juste le temps de se cacher derrière la porte avant qu’elle ne traverse le couloir en grommelant et pestant après son frère.

Julius le croyait mort.

Cela lui donnait envie de rire, mais aussi de pleurer. C’était sans doute mieux ainsi.

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