Chapitre 35, où je découvre que la princesse Hilda est une stratège de génie
— Je ne comprends pas, Votre Grâce, dit Yuga.
Hilda tapota l’extrémité de son sceptre contre le sol, libérant son conseiller.
Le mélange de Yuga et Ganon n’était pas une réussite. C’était également un cochon, mais un cochon au teint pâle et aux longues boucles orangées, vêtu des restes déchirés de sa robe préférée.
— Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
— Pourquoi l’avoir laissé en vie ? Ce gamin, je veux dire.
— Son épée. C’est l’épée du héros de la Légende, donc le possesseur de la Triforce du Courage. Mais il doit se montrer, eh bien, courageux, pour la revendiquer. J’ai dispersé les tableaux des Sages dans les endroits les plus dangereux de Lorule. S’il y survit, alors…
— Je ne vous savais pas si machiavélique, Votre Grâce.
Son sourire en cet instant se situait à mi-chemin entre le doux visage d’un ange et le rictus d’un démon.
— Pour Lorule.
— Pour Lorule. Qu’est-il arrivé ici ? Où sont les courtisans ? Et les serviteurs ?
— Les premiers sont partis rejoindre Lorya.
— Plaît-il ?
— Assassinés par des traîtres à la couronne. Les seconds ont sans doute intégré le culte des monstres au Palais des Ténèbres. Il n’y a ici que quelques chevaliers tristes et fatigués, si tant est qu’il reste du vin et des potins pour les retenir dans la caserne.
La façade froide d’Hilda se brisa, et elle se retrouva à sangloter dans les bras de son ami.
— A-après ton départ, ce gourou de malheur est venu ici, et il a… il a…
— Tout va bien. C’est fini.
— Je… je ne sais pas. Lorule a l’air plus brisée que jamais. Les monstres, la foudre… Je me demande si ce n’est pas trop tard.
Mais il secoua la tête.
— Il n’est rien que la Triforce ne puisse réparer.
— Maintenant, interrompit la princesse, j’ai quelque mots à dire à ce jeune homme.
Ses yeux se révulsèrent, et Yuga put presque sentir son esprit se séparer de son corps.
Ainsi donc, Hilda de Lorule était télépathe.
"""Bah oui, sinon comment elle parlerait à Link ? """
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