Chapitre 36, où nous parlons du lapin, et Sa Grâce m’apprend une terrible nouvelle

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— Qu’est-ce que vous faites, Votre Grâce ?

— Rien, je regarde par la fenêtre.

— J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour vous divertir, mais je crains de ne pouvoir vous tirer le portrait sous cette forme, et encore moins jouer de la harpe.

Il lui adressa un clin d’œil complice.

— C’est étrange de se retrouver à deux dans ce salon. Où est passé le rongeur ?

— Lavio ? Je ne sais pas. Le lendemain de ton départ, il a disparu.

— En emportant le bracelet du héros légendaire ?

— … Oui.

Hilda regarda ses pieds comme une fillette prise en faute.

— Ce garçon, Link… Il avait ce bracelet au poignet.

— Traître ! cracha Hilda.

Puis elle s’immobilisa.

— Il a réussi. Il a rassemblé les Sages et obtenu sa Triforce. Amène-moi le tableau de Zelda, que je prenne la sienne.

Son ton était froid, son visage impassible.

Elle prétendait aller bien, mais Yuga voyait bien les cicatrices sur ses bras et son cou. Il voyait son regard hanté, la manière dont elle scrutait les ombres avec le visage de celle qui a assisté aux pires horreurs.

Il ne reconnaissait plus la petite fille naïve et impulsive avec qui il avait grandi. Dire que quelques années plus tôt, il la prenait dans ses bras, chantait pour elle, lui lisait des histoires. Combien de « Da’yanah » ? Combien de tasses d’eau tiède ?

À quand remontaient les derniers instants de l’enfant en elle ? Il aurait voulu la défendre, il aurait voulu infliger un sort pire que la mort à ceux qui l’avaient blessée.

Lui aussi avait grandi.

— Yuga… bafouilla Hilda.

— Oui ?

— J’avais quelque chose à te dire. Il… il y a quelques jours, la terre a tremblé.

— Ça n’a rien d’extraordinaire.

— La terre a tremblé, précipitant dans le vide plusieurs morceaux de Lorule. Une partie de la rivière, mais aussi le village des Sorcières.

— Quoi ?!

— Aucune d’elles n’a survécu.

— Je… je…

Les larmes sur ses joues étalèrent son maquillage en stries multicolores.

Hilda ne voyait pas le cochon monstrueux, ni le conseiller à la présence plus grande que nature. Face à elle, il y avait un petit garçon en pleurs. Cette part plus sensible de Yuga, qu’il essayait de cacher, mais qui apparaissait entre chaque coup de pinceau, chaque trait de crayon.

— S’il n’y a rien que la Triforce ne puisse accomplir, elles reviendront à la vie. Maintenant, nous avons un héros à recevoir.

"""Ce chapitre est tellement profond et plein de sens... Je ne peux rien écrire sans que ça devienne un récit semi-philosophique aux personnages torturés. Pardon."""

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