Elle mit son doigt dans l’orifice prévu à cet effet. La machine lut son empreinte digitale et la porte du bunker s’ouvrit, laissant entrer une Albarc-en-ciel en bien mauvais état.

Celle-ci rampa jusqu’à la table du salon sur laquelle était posé un gros bouton rouge sobrement marqué d’un “Merci d’appuyer en cas de fin du monde”. Elle écrasa son poing sur celui-ci et tomba à terre. La balise qu’elle avait dans sa poche émis une douce mélodie, celle de Les gens qu’on aime de Patrick Fiori (c’est Georgette qui avait choisi).

Alba s’affala sur le sol, vaincue par l’alcool la maladie. Ce rhume, elle l’avait attrapé lorsque Maurice lui avait avoué ses sentiments et elle n’avait pas guéri depuis.

Le fait de repenser au brave héros lui fit mal au cœur. En effet, celui-ci avait mal pris le fait qu’elle soit mariée avec un micro-onde nommé Jean et depuis, leur relation était plutôt tendue. Elle stressait à l’idée de le revoir, mais il fallait que les Guerriers de l’Arc-en-ciel se reforment pour combattre le crime !

***

Attaché à un lit, Maurice souffrait en hurlant silence, héroïque comme à son habitude.

Près de lui, sa petite sœur maniait une pince à épiler et lui refaisait les sourcils, l'abreuvant au passage de commentaires et de sourires sadiques. Lorsque sa balise sonna, il n’y prêta pas attention. Georgette les avait déjà fait venir deux fois pour qu’ils goûtent sa nouvelle recette de pâtes carbonisées à la cannelle et même si cela correspondait à sa vision d’une fin du monde, il n’avait pas envie de revoir la rousse. Quant à Alba…

Il s’était senti trahi en apprenant qu’elle était mariée avec ce micro-onde, et même si elle lui avait assuré que c’était une coutume ancestrale de l’Albama, il avait préféré faire une pause. Il ne savait toujours pas quoi en penser, elle pouvait être chiante à toujours lui rappeler de faire ses devoirs, mais en même temps les câlins lui manquaient…

Sa sœur passa au sourcil gauche tandis qu’il méditait sur sa vie de héros.

Après moult réflexions, il parvint à deux conclusions : que les câlins d’Alba lui manquaient vraiment et que “sauver le monde = pas aller en cours”.

Lorsque sa sœur eu finit de le torturer lui refaire les sourcils, le héros se leva et profita du fait qu’elle prenait un masque d’argile pour l'assommer. Il se précipita dans sa chambre, enfila sa combinaison de lycra fluo et sauta par la fenêtre, manquant de peu de se fouler la cheville.

Il se précipita vers le QG en hurlant de joie.

***

Dans le grand jardin de la Taupinière, une jeune fille reconnaissable entre toutes par ses cheveux flamboyants et son katana rose bonbon tournoyait dans les airs. En face d’elle, une machine reçue à son dernier anniversaire envoyait vers elle des pastèques qu’elle tranchait en l’air.

Soudain, elle entendit sonner sa balise et tourna la tête vers celle-ci, sans voir arriver la pastèque suivante.

Lorsqu’elle se réveilla, une heure plus tard, elle avait la tête couverte de pastèque, une jolie bosse et ses longs cheveux roux avaient mis le feu au jardin. Elle jeta un regard à la maison que ses frères tentaient tant bien que mal de sauver des flammes et s'enfuit héroïquement. L’aventure l’appelait !