37. Dernière nuit

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Sans cesser de danser, elle dépose l’appareil multimédia sur l’un des fauteuils et me fait signe de m’assoir au bord de l’autre. Sensuelle, elle se débarrasse de ma chemise avant de s’installer sur mes jambes. Le bout de sa langue effleure mon cou, sous l’oreille avec lenteur. Ses lèvres humides se mêlent vite à la caresse. Elles se font de plus en plus langoureuses, puis pressantes, jusqu’à ce qu’elles sucent ma peau, tendrement, puis avec plus d’insistance.

Ma tête repose sur son épaule tandis que mes mains parcourent son dos, sa nuque, qu’elles glissent le long de ses flancs, jusqu’à ses fesses, qu’elles poussent contre mon bas-ventre pour ne pas laisser le moindre millimètre entre elle et moi. Je veux moi aussi laisser une empreinte visible sur sa gorge, mais elle m’empêche de me redresser. Elle n’a pas fini, consciente que tout le monde sera témoin de son existence. Je m’en fous, j’en suis même ravi. Chaque personne que je croiserai sera témoin de mon bonheur. Si seulement cette marque pouvait rester jusqu’à son arrivée à Las Vegas.

Ses doigts peignent ma bouche, tel un Aveline*, puis s’immiscent à l’intérieur où ils s’amusent avec ma langue. Son autre paume retient ma tête, avec ses ongles qui s’infiltrent entre les plus basses mèches de mes cheveux. Ils s’y agrippent, tirent dessus, puis massent le cuir chevelu avant de reproduire les mêmes mouvements. Ses lèvres s’écartent pour permettre à l’organe d’apaiser mon épiderme par grâce à de douces léchouilles.

J’opère une nouvelle tentative pour me redresser. Ma reine m’y autorise et, impatient, je prends possession de sa poitrine. Je lève ses seins vers le haut, les embrasse maladroitement, remonte la vallée de mes muqueuses brûlantes, jusqu’au menton, où je bifurque pour suivre la mâchoire. Sous le lobe, je m’enivre du parfum de ma belle, je la respire tandis que nos bras se gênent, que nos mains s’insinuent sous les maillots, frôlent l’intimité de l’autre. Elle sursaute lorsque mes dents pincent doucement un morceau de peau près de sa nuque. Je l’embrasse avec avidité, assoiffé de son goût, affamé de sa langue et des sensations que nos lèvres jointes me procurent. Je me nourris de chaque parcelle de ce corps que je collerais au mien pour l’éternité. D’ailleurs, j’aspire déjà ce petit espace titillé par mes incisives. Le bout de ses doigts roule autour de mes tétons, puis les pince, m’arrachant une plainte où se mêlent surprise et excitation.

Elle s’écarte soudain et se laisse glisser en arrière, jusqu'à poser les genoux sur le carrelage, aux pieds du transat. Son index m’invite à me rapprocher, puis l'Indomptable m’aide à extirper mon caleçon de bain. Elle entreprend ensuite de lentes caresses autour de mon membre libéré et dressé, s’amuse avec mes mandarines gonflées. La chaleur s’intensifie. Partagé entre l’envie de procurer du plaisir à ma reine et celui de profiter de ses soins, j’entoure sa tête de mes mains quand elle se penche au-dessus de mon sceptre. Je savoure la douceur de ses lèvres sur ma peau, le contact de sa langue et de ses ongles qui m’effleurent. Des frissons me parcourent, s’infiltrent dans la chaleur envahissante sans pour autant la diminuer. Bien au contraire, elle augmente encore d’un cran à chaque frémissement. Le crâne de ma poupée exécute des séries de va et vient sous mes yeux. Je ne vois pas les siens. Je veux la voir, l’admirer, quand je la prendrai, quand elle se tortillera pour m’engloutir, quand ses jambes chercheront à s’écarter davantage pour me permettre de la posséder plus encore, quand, au bord de l’orgasme, ses doigts se crisperont sur les bords du bain de soleil. Sa bouche s’ouvrira pour aspirer l’air, laissera échapper un râle. Moi, je me retiendrai, j’attendrai qu’elle soit prête pour lâcher prise avec elle.

Pour l’instant, elle met le feu aux poudres et si je ne la retiens pas, elle me fera jouir. Pas comme ça, pas sans elle.

— Stop, prié-je avec précipitation, en l’invitant à se redresser. Stop, ma belle, stop.

Je souris en secouant la tête, en réponse à son regard interrogateur, puis mêle ses doigts aux miens pour lui permettre de s’assoir à nouveau sur mes jambes.

— Je ne veux pas juste ta bouche, murmuré-je entre ses seins, mais ton corps en entier.

— De cette manière ? demande-t-elle en se soulevant, de manière à positionner l’entrée de sa lampe magique à l’extrémité de ma baguette.

Elle roule des hanches, humidifie mon bâton mystique tandis que je lèche et suce ses tétons. Une main sur mon épaule la retient alors que l’autre, me pousse à hausser le menton et à m’attarder sur sa bouche entrouverte. Elle cherche à me happer, je recule. Elle se rapproche, la langue prête à me pénétrer. Je m'échappe en riant. Elle essaye encore, nos muscles rosés se croisent, s’effleurent. Je m’écarte, une dernière fois. Elle laisse échapper une plainte d’impatience. Sa respiration marque un sursaut alors qu’un courant me parcourt quand l’entrée moelleuse du chemin de l’extase se referme sur mon ornement. Je me hâte vers ses lèvres qui m’attendent et se pressent contre les miennes dans un soupir.

J’appuie sur ses cuisses pour l’inciter à descendre. Elle résiste, mais concède un léger et sensible glissement. L'Insolente remonte en ondulant des hanches, redescend encore un peu plus bas. Elle s’amuse, je sens son sourire qui s’étire alors que je pétrie ses fesses, à sa merci. Ma souveraine répète l’opération jusqu’à me posséder intégralement. Elle se met alors à gigoter avec plus d’entrain, le bassin opérant des va et vient de bas en haut en formant des rondes. Je me perds dans ces abymes soyeuses, envahi de sensations toutes plus intenses. Je suis ensorcelé par cette femme dont les caresses sont autant de douceur et de tendresse que de promesses.

Elle me pousse.

— Allonge-toi, susurre-t-elle à mon oreille.

J’obtempère. La tête relevée du meuble de jardin me permet d’admirer encore ma reine, en pleine action.

Elle se tord vers l’arrière, chatouille mes mandarines du bout des doigts tandis que son autre main s’immisce entre nous. Ses doigts agités effleurent ma baguette, portent notre plaisir. Elle ferme les yeux.

Elle sera bientôt prête à se laisser aller. Moi, je pourrais craquer maintenant, c’est si difficile de se retenir. Les mouvements de ses hanches se font plus lancinants. Je souffle pour évacuer un peu de pression. Ses paupières se relèvent, ses prunelles brillent dans la pénombre. Ses lèvres ouvertes aussi. Ma respiration se bloque quand elle se penche, haletante, que ses ongles glissent autour de mon téton et le pincent. Je râle, elle gémit doucement. Elle s’immobilise presque, secouée par les spasmes qui s’emparent de moi aussi quand je prends le relais pour une ultime danse.

Ma beauté se laisse rouler près de moi. Je me tourne vers elle, entoure son visage de mes mains et, appuyé sur le coude, je lui montre la passion qui m'anime avec un baiser à la fois profond et délicat .

— Merci, approuvé-je, le cœur gonflé de reconnaissance.

— De rien, rit-elle, malicieuse. Merci pour quoi ?

— Pour avoir fait de moi une autre personne. Sans toi, je n’aurais jamais découvert tout ça.

— Tout ça quoi ?

— Je ne sais pas ! Avec toi, tout est différent, le sexe, la vie… moi. Je ne veux pas partir.

— Tu es riche, Lukas, tu n’as qu’un mot à dire pour faire ce que tu as envie. Alors si c’est ce que tu veux, reste.

Je soupire et repousse une mèche coincée par son nez.

— Un empire comme le mien ne se gère pas tout seul, Carly.

Ma voix est aussi morne que mon moral. Dommage après un tel feu d’artifice.

— Viens, me presse-t-elle en se redressant. Il nous reste peu de temps pour nous reposer. Allons nous allonger plus confortablement pour une heure ou deux.

Elle ramasse nos vêtements, enfile ma chemise et récupère l’enceinte, éteinte, forcément déchargée.

* Aveline : pinceau brosse à poils plats, longs et à pointe ronde.

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