Chapitre 1

4 minutes de lecture

Je laisse mon regard détailler la fenêtre en face de la mienne. La lumière est éteinte mais celle du lampadaire aussi faible soit elle suffit à me donner une idée de ce qu'il se passe dans cette pièce presque vide et pourtant si désordonné.

Mon père est allongé là, endormi, une bouteille à la main, dans la maison d'en face. Je souffle désespérée avant de rassembler mon courage pour venir tirer les rideaux et m'éloigner de cette vision d'horreur.

Je descend les quelsques marches de l'escalier et rejoins le salon où maman est endormie elle aussi, un paquet de mouchoir posé sur la table basse.

Son mascara a coulé et je ne sais que trop bien ce que cela signifie.

Je la secoue gentiment et lui donne mon plus beau sourire à son réveil.

Moi : Tu devrais aller dormir dans ton lit.

Elle hoche la tête avant de rejoindre sa chambre en tanguant de gauche à droite.

Mes parents se sont rencontrés lorsqu'ils étaient encore tout petit, pas plus de 4 ans. Ils étaient voisins. A croire que c'était leurs destinée de finir ainsi...

Le lendemain matin, après une nuit d'insomnie en plus, je traverse mon jardin, puis la rue, puis le jardin de mon père.

Je toque à sa porte et je suis assez surprise que la porte s'ouvre d'elle-même. J'aperçois dans le fond de la pièce un papa bien cerné avec des yeux rouges comme le vin, en train de ranger ses affaires dans des cartons.

Moi : Est-ce que...tu reviens à la maison ?

En m'apercevant, il ouvre la bouche cherchant à me répondre mais la referme aussitôt, mélancolique. Il s'approche de moi et me prends dans ses bras. Je ne le repousse pas. Mon papa câlin m'avait manqué...

Papa : Je pars Ayla...

Je m'écarte de lui choquée par ces courtes paroles.

Moi : Quoi ?! Mais où ?! Pourquoi ?!

Papa : Ce n'est ni bon pour moi ni pour ta mère cette proximité même après la séparation...

Moi : Et pour moi alors ?!

Papa : Ayla, tu dois comprendre...ma place n'est plus ici à présent. Mais...ça ne veut absolument pas dire que je t'abandonnes. Tu viendras pas vrai ?

Je me jette à nouveau dans ses bras et pleure de nouveau...c'est tellement pas juste...Il essuit mes larmes et me sourit avant de me contourner pour continuer ses préparatifs.

Ne supportant pas une minute de plus cette vision, je repars chez moi, là où avant je pouvais dire chez nous...

J'entre dans la chambre de mon frère, Eliot, sans frapper. Eliot a 7 ans maintenant. Il n'est pas très grand et sa maigreur fait peur à voir.

On a pu s'apercevoir que Eliot avait un retard mental très tôt. Il a du mal à coordonner ses mouvements, parler, voir comprendre ce qu'on lui dit. Il boite parce que sa hanche est mal formé. Mais on n'a jamais su d'où cela venait.

Aujourd'hui, le quotidien est plus simple pour lui et pour nous qu'il y a quelques années. Une progression a été notée.

Il est allongé sur le dos et chantonne des paroles incompréhensible. Je m'assois sur la chaise juste à côté et me penche au-dessus de lui pour qu'il prenne conscience de ma présence.

Même si il ne cherche aucun contact visuel, il fait une grimace alors je sais qu'il m'a vu.

Je m'écarte un peu pour lui laisser de l'espace.

Moi : Alors, comment ça va ?

Eliot : Ui.

Il se retourne appuyer sur ses coudes. Il regarde la porte en chuchotant des mots inconnus.

Moi : Papa s'en va loin.

Il plisse tout son visage. Il fait ça lorsqu'il réfléchis. Il laisse tomber sa tête dans son coussin deux fois avant de la relever.

Eliot : Liot lin ?

Moi : Non, Eliot reste ici avec maman et Ayla.

Il apporte son doigt à sa bouche et le mord à plusieurs reprises.

Un bruit de porte qui claque me fait réagir. Je me précipite vers la fenêtre. Mon engouement soudain a provoqué l'intérêt de mon frère qui essaye de se lever pour me rejoindre.

Un homme et ce qu'il me semble être son fils sortent d'une voiture garée devant le portail de mon père. Ils entrent dans la maison de mon père d'ailleurs.

Est-ce que ce sont nos futurs voisins qui viennent visiter ? C'est du rapide...

Eliot : Papa.

Je passe ma main dans le dos de mon frère. Bien qu'il ne réagisse pas, je suis sûre que cela lui apporte un réconfort...où du moins j'espère...

Moi : Tu veux voir papa avant qu'il parte ? * sourire triste *

Je n'attends pas une réponse de sa part et lui attrape la main. Je le guide jusqu'à la maison d'en face. Une fois devant les nouveaux arrivants, je fait un signe à papa de la main, puis je serre celles des " futurs voisins ".

Moi : Enchantée, je m'appelle Ayla. J'habite juste en face. Et voici Eliot, mon frère.

Le père ne me calcul même pas mais le jeune qui semble avoir à peu près mon âge nous sourit.

Andrew : Et moi c'est Andrew. Ravi de faire votre connaissance. * sourire *

Eliot lâche ma main et montre le collier de Andrew du doigt en louchant. Andrew lui sourit.

Andrew : Mon collier te plaît ? C'est une dent de crocodile !

Eliot : Rrrrrrh.

Je baisse le bras de Eliot et le tire un peu en arrière.

Moi : Je suis désolée...il n'est pas comme les autres enfants...

Andrew secoue la tête de droite à gauche, comme pour dire non et retire son collier qu'il vient mettre autour du cou de Eliot.

Andrew : Ne t'excuses pas pour ça. Il a l'air cool comme gamin. * souire *

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Layna20 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0