Écrit durant les vacances

2 minutes de lecture

Tragédie moderne


WEJDEN


Ainsi donc vous m'avez trompée, pensant que je l'ignorerais ?
Et changeant de parfum, de numéro, d'aimée,
Comme si par les keufs vous étiez recherché
Vous me semblez clamer désamour et ivraie.
Et jusques à mon nom, tout en moi vous réfrène
Vous parlez d'Anissa ? Je me nomme Wejden.


CLITANDRE
(embarrassé)

Je...


WEJDEN


       Vous, hors de ma vue ! Car vos contrefaçons
N'ont selon moi d'égal que vos laids caleçons.
Je jure sur ma vie que vos tristes valeurs
Ont depuis bien longtemps déserté votre cœur.
Dire que ma cousine a apprécié vos fleurs !
Mais voici mon grand frère, il s'en vient tout à l'heure.


Le cantique du gouvernement (sur un air de chant de Noël)


Il est là, le grand président
Jouez pipeaux et chos' très concrètes
Il est là, le grand président
Avec tout son gouvernement


On l'avait élu pour 5 ans
Pensant fair' barrage à Le Pen
Il avait l'air si innovant
Par son gel et son très beau peigne

Il est là, le grand président
Jouez pipeaux et chos' très concrètes
Il est là, le grand président
Économe invariablement.

À la trapp', les manifestants
Écolos, noirs et étudiants
Il voulait un pays tout neuf
Quand survint le Covid-19

Il est là, le grand président
Jouez pipeaux et chos' très concrètes
Il est là, le grand président
Contre le racisme anti-blancs

On n'a que l'embarras du choix
Pour voir qui le remplacera
Bigard, Bernard-Henri Lévy,
Hanouna, Zemmour, Balkany

Il s'en va, le grand président
Jouez pipeaux et chos' très concrètes
On le sait, malgré tout restant,
Dans nos cœurs éternellement.


Enfin un discours honnête

 

Françaises, français, mes chers compatriotes, mes chers concitoyens. Voilà des décennies que l'hydre de l'hyperbole, le venin de la métaphore, le spectre de la personnification, hantent les discours de nos hommes politiques. Des décennies s'ils tentent de vous convaincre, vous invoquant sans cesse dans leurs déclarations, que leurs simples paroles suffisent pour obtenir des privilèges. Des décennies, qu'à grand renfort d'allitérations, ils usent de leur éloquence pour persuader la foule. La France en a assez des arguments ad populum comme nous l'ont prouvé les sondages, et des attaques ad nominem contrairement à mon concurrent. Assez de langue de bois ! Nous voulons une parole libre, délivrée de la tyrannie de la rhétorique, pour embrasser les sphères de la parrêsia, enfin délivrée des archaïsmes grecs et autres histrionnismes abscons impossibles à comprendre ! Cessons les oxymores logiques, foin de tous ces pléonasmes se répétant ! Il nous faut moins de mots et plus d'idées ; il nous faut moins de mots, et donc moins nous répéter. Mais moi, votre nouveau candidat, je m'engage pour une parole pure, dénuée d'ornements, sans fioritures et reflétant parfaitement ma démarche ! Et ainsi que je respecterai cette promesse durant ma campagne, ainsi je conserverai la même honnêteté au pouvoir ! Vive la République ! Vive la France !

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