Coyote Canyon Court, La Quinta

Je me réveille en pleine forme, jouer m’a fait un bien fou. Je n’avais plus participé à de telles sessions depuis un bon moment. J’ai retrouvé des sensations un peu oubliées. Avec Jeff et Martin, on joue depuis tellement longtemps ensemble qu’il n’y a pratiquement plus de surprises. Chacun de nous anticipe parfaitement ce que va faire l’autre. Dans une jam, il faut rester à l’écoute, parfois se rattraper sur le fil, les morceaux s’étirent sur un temps bien plus long que dans un set classique. Je dois dire que je ne suis pas trop mauvais à ce jeu, sans doute parce que j’ai pas mal pratiqué l’impro dans ma jeunesse. Le lit est vide à côté de moi, mais je peux encore sentir la chaleur de Lucy dans les draps. Je me souviens qu’elle a prévu de rester avec moi aujourd’hui. Je me lève et j’enfile un caleçon. L’odeur du café m’attire vers la cuisine. Lucy m’attend avec une tasse fumante. Elle ne porte pas beaucoup plus de vêtements que moi, une sorte de kimono très transparent, sur un bas de maillot, rien d’autre. Chacun de ses mouvements souligne le galbe de sa poitrine. La pointe brune de ses seins se distingue clairement sous la légère étoffe. Nous dégustons notre boisson sans parler, puis Lucy se lance.

« C’était sympa hier.

— De quoi veux-tu parler ? demandé-je taquin. La session au casino ou ce qui s’est passé ensuite au bord de la piscine ?

— Si je te répondais pour l’un, tu m’en voudrais pour l’autre. Je parle de la soirée, dans son ensemble.

— Alors, oui, j’ai vraiment apprécié de jouer, de revoir quelques vieilles connaissances et l’amour dans l’eau, c’était aussi très bon. On recommence quand tu veux !

— Il va falloir en profiter alors, parce qu’on ne va pouvoir s’éterniser ici.

— Ta copine vient pour le week-end ?

— J’en sais rien, elle ne m’a rien dit, mais je veux dire qu’il va falloir prendre une décision. Tu veux continuer à te planquer pendant longtemps ?

— J’ai pas vraiment réfléchi à la question en fait.

— Moi, ça ne me gêne pas trop, tant qu’on reste à deux ou trois heures de Los Angeles, mais pour toi, ça va être lassant. Tu veux abandonner ta vie d’artiste et donner des cours de piano à des mômes ?

— Plutôt me jeter sous un train !

— Tant que Saka et Nash n’ont pas réglé le problème Giordano, il faut juste éviter que ton nom apparaisse publiquement, mais Los Angeles, c’est immense, tu peux t’installer n’importe où, au moins pour un temps, personne ne t’y trouvera. Tu pourras composer et enregistrer avec tes potes, on va juste éviter les clubs un moment.

— Ce serait toujours mieux que cette vie de nomade.

— N’exagère pas, ça fait quoi, une, deux semaines que tu as quitté LA ?

— J’ai l’impression que ça fait une éternité.

— Te plains pas trop quand même, je t’ai trouvé des planques plutôt sympa.

— Oui, c’est vrai, je t’en remercie. Je dois passer pour un sale égoïste.

—Un peu, mais on te pardonne parce qu’on t’aime bien, et puis on sait que les artistes sont comme ça. »

Je repense à la nuit précédente. C’est vrai que c’était sympa de barboter avec Lucy, à poil dans la piscine. Rien que d’y penser, je sens mon mat qui se dresse dans mon boxer. Lucy le voit et rigole.

« Dis-donc, c’est l’idée de rentrer qui te mets en forme ? Remarque j’ai rien contre. »

Elle s’approche de moi et pose une main sur l’objet du délit. Elle me prend par la main et m’attire sur la terrasse, vers la piscine. Arrivée au bord elle se débarrasse de sa tunique et fait glisser sa culotte, avant de plonger.

« Alors, tu viens ? »

Je l’imite et me jette à l’eau. Nos corps s’unissent, s’enlacent. Mon érection trouve son chemin sans difficulté. Lucy a posé les mains sur le bord du bassin et me tend les fesses. Je m’insinue en elle. Son corps commence à onduler lentement, une pression se fait sentir autour de mon sexe. Lucy fait jouer ses muscles sans effort, je sens monter le plaisir. Quinze minutes plus tard, nous sommes allongés à même le sol. Lucy se redresse sur un coude et me regarde.

« Alors, on te trouve une nouvelle adresse ? »