Description de l'entrepôt

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    Je traversais une sorte d'entrepôt, ou un bâtiment qui y ressemblait fortement. C’était un de ces espaces particuliers dont le toit est si haut qu’il semble vouloir défier les églises et les cathédrales. Dans cette espèce d’espace, la poussière, composée des plus fines et plus précieuses particules essentielles à toute action passive de l’oubli, prend des airs de pieuses malédictions ou d’impies bénédictions. Par sa seule présence, elle rappelle le verbe divin « Tu étais poussière et tu redeviendras poussière ». Elle porte dans chacun de ses atomes hétérogènes la puissance oubliée des étoiles mortes. Ces temples que la poussière forme sont des espaces dédiés à la perdition.

   Autour de moi, se trouvaient, cachés sous des bâches, des objets imposants ou des caisses tout aussi volumineuses, des conteneurs impressionnants ou de vulgaires cartons de déménagement. Plus proches du sol, des bibelots, des bouts de tissus, des choses indistinctes piétinées par le temps. L’atmosphère était imprégnée d’une certaine lourdeur, d’une lenteur, d’une pesanteur propre. Chaque objet, chaque chose, chaque truc, chaque bidule, chaque machin était, dans sa propre individualité, un trou noir dont je traverse l’horizon des évènements à chaque regard. Chaque atome de curiosité connaissait sans cesse cette pesanteur l’attirant pour ces blocs d’inconnu. Chacun de mes pas nourrissait davantage mon goût pour le dissimulé, l’inconnu, le caché.

   La salle était vaste, si vaste que je ne pouvais donner qu’une vague estimation de son volume, un air de plusieurs terrains de football, une hauteur digne de Notre-Dame. Malgré cet espace, l'encombrement était tel que je n'avais pas de regard périphérique, les objets fonctionnaient comme des œillères qui me forçaient à aller de l'avant sans pouvoir regarder de côté. Une seule source lumineuse semblait suffire à l’éclairage de tout le hangar, elle venait de derrière moi, d'un coin en hauteur que je n'arrivais pas à distinguer. Le rayon lumineux fonctionnait comme un spot et éclairait les multiples danses qu'effectuait, devant moi, une poussiéreuse brume dans laquelle prenaient vie spectres et fantômes, âme en peine et banshees silencieuses, poltergeists et yôkai. Tous ces êtres peuplant mon imaginaire, issus de ma fièvre romantique et de mon goût pour l’occulte semblaient vouloir me précéder, me montrer le chemin, me guider vers le seul endroit vers lequel je devais me rendre.

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