20 – Les schtroumpfs noirs, Peyo / World War Z, Max Brooks

14 minutes de lecture

Si l'heure n'est plus aux chaînes littéraires – ou du moins livresques, puisqu'il importe de séparer l’œuvre de l'ouvrage – comme ce fut le cas lors du premier confinement, je me dois de rappeler que ceci n'est pas une chaîne, ne l'a jamais été et ne le sera probablement jamais. Je publie au rythme qui est le mien, j'écris selon un cahier des charges personnels, et je ne nomine personne. Ce texte intègre donc ce qu'il convient peut-être d'appeler une « série », dont le contenu éditorial se résume comme suit : à travers la présentation subjective d'un livre lambda, je parle de tout et de rien, je me vide les entrailles en dénouant mes nœuds intérieurs, et si mes mots résonnent dans la tête d'un lecteur accidentel, je m'en réjouis sans emphase derrière mon écran.


Écrire exige de la concentration, de l'effort, il s'agit d'une mécanique dont les rouages se grippent quand on oublie de les faire tourner. Disons que ça se travaille. Il en va de même pour la pensée, les émotions et l'empathie. Refuser la réflexion, appeler ça une « prise de tête » ou un « enculage de mouches », pour emprunter au répertoire le plus vil des expressions populaires, revient à accepter, voire à revendiquer de toutes ses forces l'érosion de la pensée individuelle comme une valeur morale et culturelle de premier plan. En d'autres termes, opposer systématiquement le plaisir, vu comme une simple célébration des sens, et cet exercice exigeant qui consiste à nourrir les petites cellules de son cerveau avec des lectures sans cesse renouvelées, des conversations ouvertes avec d'autres que soi, des rencontres inédites, des voyages, et toujours une curiosité exempte de préjugés, entérine explicitement le bien-fondé de ce processus a priori inéluctable auquel nous sommes tous plus ou moins soumis, par la force des choses, et que l'on qualifiera, faute de mieux, de culture de l'ignorance. Autrement dit, je ne sais pas qui s'est mis en tête de fabriquer les cons à la chaîne, je ne saurais pas dire non plus si ça fonctionne si bien que ça, mais il me semble de plus en plus difficile de défendre qu'un tel processus n'existe pas.


Avant de poursuivre, j'aimerais clarifier quelques points. Des études ont récemment émergé ici ou là, éventuellement relayées par des reportages de facture classique, peut-être alarmistes, peut-être tout bonnement lucides, dont les intervenants s'appliquent à démontrer la réalité d'une baisse non négligeable du quotient intellectuel chez les populations occidentales – non parce que les autres populations seraient naturellement plus intelligentes, plus cultivées ou plus besogneuses, mais parce que ces études ont été effectuées dans des territoires précis. Je le dirai sans ambages : en aucun cas je ne souscris à ces thèses que j'estime biaisées. Jauger l'intelligence d'un groupe d'individus selon les critères avancés dans ces études me semble clairement insuffisant – le quotient intellectuel, rappelons-le, n'est qu'une estimation visant à classer les individus par rapport à des normes sociales (en perpétuel mouvement, rappelons-le), et le poser en mètre-étalon de la pensée équivaut à tourner le dos à certaines tournures d'esprit dont le fonctionnement contredit cette rationalité toute cartésienne que nous avons pris l'habitude d'ériger en modèle. Nombre de scientifiques affirment d'ailleurs que les données manquent pour ratifier pleinement ce constat et préfèrent parler d'appauvrissement du langage, par exemple – quoique là encore, les avis sont partagés – ou de développement de certaines zones aujourd'hui activées dans le cerveau (par exemple à travers la lecture sur Internet ou le visionnage plus ou moins actif de vidéos pédagogiques ou autres), au détriment de celles que la lecture traditionnelle contribuait à renforcer par le passé. On notera, à titre d'illustration, qu'un musicien porté sur l'improvisation aura tendance à développer son sens de l'empathie selon un processus extrêmement différent de celui qui préside à l'élaboration d'une peinture sur toile effectuée à quatre mains, ou au bon déroulement d'un match sportif au sein duquel se dégage peut-être – je ne suis absolument pas spécialiste de ces questions qui me dépassent un peu, je dois dire – une forme d'intelligence collective unie dans un objectif commun. Je le répète par souci de clarté : je ne pense pas que nous soyons plus stupides que nos proches et moins proches aïeux.


Sommes-nous moins cultivés, moins curieux de tout, moins ouverts ? Rien n'est moins sûr. Si je pense à la France de Vichy ou aux minutes du procès de Dreyfus, je me vois contraint de relativiser. A toute époque, il s'est trouvé une personnalité, un groupe d'individus, un mouvement culturel, politique, social, pour hurler à la décadence morale et au délitement culturel. Pour aller vite, dénoncer la bêtise rampante n'a rien de nouveau et il ne suffit pas de comparer les résultats du Bac ou les quotients intellectuels des conscrits pour prouver quoi que ce soit. Le contenu des programmes scolaires change chaque année, on l'allège, on le brade, il est permis de s'en offusquer et d'y voir une attaque directe contre la culture, la connaissance et le développement neuronal des premiers concernés, mais l'intelligence reste une notion floue qui recouvre un territoire trop vaste pour espérer le mesurer ainsi sur un si petit nombre d'individus, selon des critères variant avec le temps, et sur un temps par essence beaucoup trop court.


Refuser certains constats dont l'objectif non-avoué consiste avant tout à instiller l'idée que nous sommes de sombres brutes en voie de dépérissement avancé face à une élite qui tient le haut du pavé grâce à ses hautes études et son infinie clairvoyance, ne doit pourtant pas nous faire oublier les assauts répétés de l'inculture et de l'hédonisme à outrance. Encore une fois, on accusera l’État et les choix pédagogiques du Ministère de l’Éducation nationale, ou bien les médias et leur recherche frénétique du scoop, du buzz, de l'image-choc qui attise les glandes et endort le cerveau, ou encore le capitalisme sauvage et son souci de rentabilité, parce qu'une explosion ou des filles nues se vendent mieux que n'importe quoi d'autre, ou enfin « les gens », quelle que soit la réalité contenue dans cette étiquette. Parce que « les gens sont cons ». Combien de fois l'ai-je entendue, celle-là... « Les gens », c'est nous. Nous sommes tous « les gens » d'un autre et, je ne le redirai jamais assez, ce n'est pas en jugeant la masse que l'on fera avancer le schmilblick.


C'est pour ces raisons que j'ai choisi aujourd'hui de vous parler de zombies.


Ceci est la vingtième entrée de ma série de critiques littéraires farfelues, néanmoins sérieuses et rédigées avec le cœur et mes cellules grises, puisqu'il m'en reste encore un peu, n'en déplaise aux spécialistes de la déliquescence. Le vingtième texte. C'est une balise comme une autre mais j'avais envie de fêter ça comme un anniversaire et je me suis dit que je n'avais pas encore évoqué les Schtroumpfs et « World War Z ».


Il faut bien comprendre que tout ici n'est que prétexte à enfiler les phrases et que traiter d'un problème aussi grave que celui de la figure du zombie dans « les Schtroumpfs noirs » de Peyo ne constitue à mes yeux qu'une simple patère à laquelle suspendre des figures de style, des tournures de phrases, des idées. Je vous invite toutefois à relire cette bande-dessinée avec le regard renouvelé de quelqu'un qui a vu au moins un film de zombies dans sa vie – et ne le niez pas, vous en avez vu au moins un. Je pencherais pour une incursion de circonstance dans la série télévisée « Walking Dead » ou dans le film de Danny Boyle, « Vingt-huit jours plus tard », considéré par beaucoup comme un film d'auteur dont la qualité et les thématiques dépasseraient le genre. Je n'ai aucun avis sur la question, j'ai aimé le film comme j'en ai aimé des centaines d'autres. Pour ne rien vous cacher, je suis un véritable fanatique de « zombie-fictions ». Oserais-je une parenthèse à ce propos ? Bon, d'accord...


J'ai découvert les films de zombies avec « Brain Dead », de Peter Jackson. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus serein et, d'une certaine façon, je ne l'ai pas perçu comme appartenant au genre à cause des litres et des litres d'hémoglobine qu'il mettait en scène, et surtout de cet humour idiot parfaitement assumé qui le rapproche du film pop-corn de pur divertissement plutôt que du film à thèse d'un George Romero. Je rappelle aux personnes sensibles ou tout simplement suffisamment équilibrées pour fuir avec raison ce type de cinéma – j'ironise, évidemment, puisque j'adore – que Romero est l'inventeur de la figure du zombie cinématographique moderne : une masse informe de morts-vivants qui avance lentement mais sûrement, et qui dévore tout sur son passage. Chacun de ses films de zombies (ou de morts-vivants, puisqu'il s'agit de la même créature dans le cinéma de Romero) évoque un thème politique, comme la guerre du Vietnam dans « La nuit des morts-vivants », la société de consommation dans « Zombie », l'Amérique belliciste de Bush dans « Land of The Dead ». Au-delà du discours exalté des plus fanatiques, le label de « cinéma militant » peut sembler excessif en ce qui concerne ces artefacts audiovisuels. Ils n'en demeurent pas moins des œuvres conscientes et réfléchies qui, malgré les effets spéciaux et les maquillages outranciers – merci Tom Savini – proposent une récréation raisonnablement intelligente, ce qui, admettons-le, ne s'impose pas comme une évidence flagrante.


Le temps passe et l'encre coule – si on peut parler d'encre lorsqu'on tape sur open office – et je ne suis toujours pas entré dans le vif du sujet. Avant de refermer ma parenthèse, j'entends toutefois satisfaire un plaisir tout ce qu'il y a de personnel en vous jetant quelques noms en vrac : Garth Ennis et sa mini-série de comics « Crossed », qui recycle le traditionnel mort-vivant en une sorte d'infecté dont les valeurs éthiques et morales disparaissent du jour en lendemain, l'amenant à commettre les actes les plus horribles que l'esprit humain est capable d'imaginer ; le film « Dernier train pour Busan », mon ultime effroi en la matière, dont le sous-texte politique s'attaque à l'influence croissante de l'idéologie ultralibérale sur la société sud-coréenne ; le sublime « Shaun of The Dead » et son humour parodique ultra-référencé ; et enfin, pour la fine bouche et parce que ce film est rarement cité par les fans du genre, « Little Monsters », comédie gentillette à base d'enfants, d'institutrice dévouée et de musicien raté particulièrement immature, dont je recommande la vision à n'importe quel cinéphile averti, adepte ou non de films d'horreur.


En revanche, « World War Z », le film, par pitié, oubliez-le. Lisez plutôt le livre. Lisez-le deux ou trois fois, puis relisez-le encore, c'est un chef-d’œuvre.


Fin de la parenthèse, retour aux Schtroumpfs.


La première fois que j'ai dévoré une aventure des petits lutins bleus, je ne savais pas lire et je les appelais « pitufos », selon la traduction ibérique en vigueur. Ma mère me lisait la bande-dessinée du « Cosmoschtroumpf » dans la langue de Cervantès et j'eus vite fait d'identifier le monde des Schtroumpfs comme une espèce de cocon tranquille, bardé de couleurs primaires, ces teintes enfantines qui rassurent les enfants parce qu'elles leur rappellent la couleur de leurs premiers hochets. Les Schtroumpfs se ressemblaient tous, comme une myriade d'enfants qui se partageraient le même grand-père charismatique, dont la figure sage et les paroles bienveillantes le rapprochaient d'un père Noël accessible et héroïque.


Je suis tombé sur l'épisode des « Schtroumpfs noirs » chez un copain, ou à la bibliothèque de l'école, je ne sais plus. Quel choc ! La communauté des Schtroumpfs, si forte et soudée, se voyait menacée d'extinction par un virus transmis à l'homme – enfin, au Schtroumpf – par la piqûre d'une mouche ou d'une abeille, vous vérifierez. Au début de l'histoire, le « patient zéro » devenait tout noir, son visage se durcissait, ses yeux exprimaient une profonde colère, une violence inédite pour le jeune lecteur que j'étais, puis son comportement se modifiait. Il se déplaçait différemment, en sautant à pieds joints, tenant ses mains sur les côtés comme pour tâcher de conserver un équilibre peut-être bancal. Une démarche proche de la pantomime, saccadée, ça ne vous rappelle rien ? L'absence de personnalité individuelle, une hostilité absurde qui confine à la folie, et bien sûr, la morsure du Schtroumpf infecté, capable de contaminer à son tour ses congénères ? Bigre de bigre, Peyo, le dessinateur des Schtroumpfs, ces mignons petits personnages totalement inoffensifs dont les enfants du monde entier collectionnaient les figurines, avait pondu une bande-dessinée qui parlait de zombies avant même que Romero entame le découpage technique de « la Nuit des morts-vivants ». Le film date en effet de 1968, la BD de 1963.


Comme il est de coutume avec les histoires de zombies – morts-vivants ou infectés, peu importe, le principe reste le même puisqu'il repose sur la notion de contagion, censée transformer l'individu en simple rouage d'une mécanique infernale et la société humaine en un agrégat de cellules interchangeables dont l'objectif commun, se nourrir, a fini par supplanter toute trace de volonté individuelle – la question se pose de comprendre ce qui se cache sous la métaphore. Nulle pensée chez le zombie, l'infecté ou le Schtroumpf noir. Pas de sentiments, d'émotion, de désir, de langage. En ce sens, et si l'on tient compte de la date de publication de l'album et de l'âge de ses créateurs, libre à nous d'y voir une évocation des totalitarismes du siècle dernier : le nazisme, le collaborationnisme, le fascisme, le communisme. S'agit-il d'une énième vision paranoïaque héritée de la Guerre froide, au même titre que « The Body Snatchers » de Jack Finney ? Souvenons-nous de la propagande anticommuniste selon laquelle les Camarades du peuple s'apparentaient tous à des espèces de robots dépourvus de personnalité. Je préfère me leurrer en toute conscience et voir en Peyo un visionnaire génial. Romero est tombé sur une traduction de la BD et il lui a piqué le concept, c'est évident !


Toujours est-il que cette histoire influença considérablement mon imaginaire d'enfant, provoquant chez moi une première série de cauchemars à travers lesquels je ne tardai pas à comprendre que la nuit était mon alliée, puisque je pouvais rallumer la petite lampe de chevet et lire en toute quiétude. Mon beau-père se levait tôt et n'avait rien de l'oiseau nocturne. Ma mère ne m'entendait jamais tourner les pages. Lorsque le mauvais rêve me tirait du sommeil, je me frottais les yeux et j'attrapai ma lecture du jour. J'en remercie Peyo – et mon oncle Jose Antonio au passage, puisqu'il m'initia sans le savoir aux films d'horreur qu'il regardait dans son salon, tournant le dos à la porte derrière laquelle il ne pouvait me voir, tremblant à la fois de peur et d'excitation.


« World War Z » se place tout naturellement dans la continuité de ces premières lectures faussement bénignes. Une courte présentation de l'auteur s'impose.


Max Brooks, fils de Mel, réalisateur de films parodiques pas toujours très fins, travaille comme scénariste pour l'émission mythique américaine, Saturday Night Live. Une façon comme une autre de préciser à quel point le garçon a le sens du rythme et sait raconter une histoire drôle. Sa première tentative littéraire, « Guide de survie en territoire zombie », se distinguait par le profond sérieux d'un texte délirant puisqu'il partait du postulat que les zombies existent et qu'ils sont à nos portes. Je goûtai la saveur de ce livre, malgré un style délibérément inexistant, exercice oblige, mais c'est dans la portion finale de l'ouvrage que je trouvai réellement mon compte : la section intitulée « Liste des épidémies recensées » s'apparentait davantage à une narration classique, selon un style clinique, détaché. Cette partie-là du « Guide » développait des récits présentés comme historiques, malgré certains faits dont le narrateur lui-même relevait les incohérences ou l'absence de preuves scientifiques. Je suppose que l'éditeur ou l'agent de Max Brooks lui a tenu à peu près ces propos :


« Écoute, Max, ton « Guide » là, il a fait un tabac. Faut que t'écrives une suite. Sauf que tu vas pas refaire un deuxième guide, t'as déjà tout dit et ce serait redondant. Par contre, ta liste d'épidémies, tu la prends, tu la rallonges de trois ou quatre cents pages, et je te garantis que non seulement ça fait un bouquin mais en plus, je te promets qu'il va se vendre. »


« World War Z » n'est rien d'autre que la version longue de cette fameuse « Liste d'épidémies recensées » (dont je possède par ailleurs une médiocre adaptation illustrée que je lis régulièrement avec un plaisir non feint) : plus de cinq cents pages de nouvelles mettant en scène des attaques de zombies suivant un schéma chronologique cohérent et dont l'action se situe dans toutes les régions du monde. Si vous aimez à la fois les histoires de zombies – et tout le sang et la violence qu'elles présupposent – la géopolitique, l'Histoire, la vulgarisation scientifique, le voyage, les histoires de survie en milieu hostile, les histoires de guerre, de combats, de trahisons, les visions cauchemardesques imprégnées d'un réalisme glaçant, ce livre est le vôtre. Chaque histoire apporte une pierre à l'édifice. De l'apparition du virus à la contamination à outrance, en passant par une prise de conscience d'abord individuelle, puis massive, et forcément tardive. Les États vacillent, les gouvernements se brisent, les migrations se multiplient. La planète devient le jouet d'une nouvelle force de la nature à laquelle l'être humain ne comprend absolument rien.


Le long des récits, Max Brooks croque le portrait de plusieurs dizaines de personnages. Ils sont à la fois narrateurs et témoins, leurs voix se brisent et leurs souvenirs semblent les dévorer à mesure qu'ils racontent. Le style est limpide, froid, purement factuel. Aucune affectation. Une sorte de reportage sur un monde qui frôle l'extinction et qui tâche de s'en remettre. Peyo l'a peut-être senti venir, Brooks l'a couché sur le papier : l'apocalypse zombie ultime existe et je ne vois pas comment un jour un auteur pourrait proposer mieux.


A ce court résumé d'un livre auquel j'ai choisi d'apposer des considérations diverses sur la notion d'intelligence collective, je veux ajouter ceci : la littérature de genre, celle que l'on achète à bas prix avant de prendre le train, souffre du regard hautain que le lecteur lambda porte volontiers sur ce qu'il préfère généralement juger sans connaître. C'est probablement pour cette même raison qu'aucun jury ne remettra jamais le Nobel à un Stephen King. Il n'existe rien de comparable au livre de Max Brooks. Techniquement parlant, il s'agit d'un recueil de nouvelles déguisé en un faux rapport supposément rédigé par l'un des personnages du livre – celui que joue Brad Pitt dans le film. Pour le reste, c'est de l'inédit. Je n'ai jamais lu rien de pareil.


Enfin, et cette remarque concerne également cette sous-littérature dans laquelle les grands esprits de ce monde s'accordent à rejeter ce type d'écrits, il est communément admis que les livres d'épouvante, les polars, les thrillers, l'héroic fantasy développent essentiellement un point de vue masculin à travers lequel les femmes se contentent de jouer les faire-valoir en remuant du croupion. Stephen King lui-même s'est parfois laissé aller à de tels travers. Nulle trace de cette tendance dans l'ouvrage de Brooks. Je ne sais si c'est par choix éthique ou parce que la narration en tant que tel obéit à une logique qui exclut de facto de telles considérations, mais je vous assure que c'est agréable.


Pour ce qui est du sous-texte, vous l'aurez compris, il se situe quelque part entre une série d'investigations légèrement orientées, des gnomes dont la peau azurée vire au noir lorsqu'une mouche vient à les piquer, et le goût du cauchemar qu'il vaut parfois mieux cultiver lorsqu'il s'agit de survivre dans un monde vendu par goût du lucre ou pour satisfaire les fantômes d'Adam Smith, Frédéric Bastiat, Milton Friedman et Friedrich Hayek.


Je reprendrai demain mon Journal d'un monde qui s'achève et vous proposerai un autre livre la semaine prochaine. Bonne soirée et merci d'avoir tenu jusqu'ici. (et mes excuses pour les coquilles, je n'ai pas le temps de relire avec l'attention requise)

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Miguel Lopez ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0