La Narration de Sho pi
*** Roland mesure une toise. Il est mystérieusement vêtu d’une longue houppelande dont le capuchon cache le visage. Mature, il a la silhouette de ceux qui marchent beaucoup et depuis longtemps dans tous les mondes, ce que confirment ses bottes usées et son bâton. Sa voix grave est tranquille et ferme.
Secret sur son identité, ceux qui ont vu son visage sont très rares et ne sont pas d’accord sur sa description.
Si vous fréquentez le saloon de l’Honnête John dans le couloir entre les mondes et que vous parlez de Roland, vous entendrez de nombreuses rumeurs.
Certains vous diront qu’il est un pistolero qui a réussi à s’échapper d’une boucle temporelle.
D’autres diront qu’il cache son visage parce qu’il vient du désert des pluies et qu’il cache ses excroissances.
D’autres encore que c’est un elfe, bien qu’il soit trop petit et trop large d’épaules pour être un elfe, ou un assassin de l’ordre des sans visage de Braavos, ou encore qu’il est un dragonnier, voir un ancien. Mais dans ces deux cas où serait son dragon ? Des Midkemians, vont jusqu’à dire qu’il est un dragon qui a pris forme humaine. Il en est même qui susurrent que c’est un détraqueur.
Beaucoup d’autres rumeurs circulent.
Si l’Honnête John vous prend en sympathie et que vous avez consommé avec excès dans son saloon, il se laissera peut-être aller à vous confier que Roland est membre de l’ordre des Étudiants, qu’il parcourt les mondes pour collecter la connaissance sous toutes ses formes. Lorsque de nouvelles informations – feuilles, parchemins, manuscrits, livres, grimoires –entrent en sa possession, il en transmet copie à son ordre.
L’Honnête John vous dira peut-être aussi que cela en fait un très utile compagnon de quête, capable de trouver une incantation, une carte ou toutes sortes d’informations.
Mais vous en souviendrez-vous ?
Car si John vous dit tout cela et bien d’autres choses sur Roland, c’est parce qu’il pense qu’avec ce que vous avez bu dans son établissement, vous oublierez la quasi-totalité de ses confidences.
C’est à la veillée du solstice d’hiver, lorsque Sho pi nous conta cette description, que j’entendis parler de Roland pour la première fois. Je l’ai trouvé suffisamment intrigant pour relater cette histoire.
Le cinquième jour de Kimia de l’an huit cent neuf (dixième année du règne de Borric II)
Nakor
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La version originale est ici :
https://drive.google.com/uc?&id=1Dc02RRwcMxRZNxyHsvKN7oMYG8GxNGJZ
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