Miou attend. Il a beau l'avoir joué finement, pas de nouvelle projection de feu. Il y a si longtemps qu’il n’avait pas reçu une telle dose d’énergie, un autre coup de patte pour voir.

Non, décidément, plus de flux nourricier. Déçu, il se jette sur le rat, l’attrape, dans sa gueule, le secoue brutalement, le lance en l’air et, avant qu’il ne touche le sol, l'effleurant d'une griffe, l’ouvre en deux de la gorge à la queue. En ronronnant de plaisir, il remonte l’escalier, alors que les viscères s’écrasent sur les dalles bientôt suivies de la carcasse vide. Miou sort du donjon, se dirige vers le pont-levis, quitte le château, non sans avoir été caressé au passage par huit personnes différentes.

***

Miou entre dans l’ancien temple en ruine, se dirige vers une trémie située derrière la statue de Bastet, descend l’escalier et pénètre dans une pièce par la chatière. Une brume de chaleur l’entoure, s’étend, elle monte, se dissipe. L'homme nu ouvre le placard, prend ses vêtements sur l’étagère. Il se glisse dans son pantalon moulant, endosse le gilet de cuir, s’assied sur le bord du lit, enfile ses bottes puis ses gants. Il admire son reflet dans le miroir.

« Miroir, mon beau miroir, dis-moi quel est mon mets préféré ?

– La brochette de cuisses postérieures de dragons ?

– Et qu’y a-t-il de satisfaisant quand on mange ces créatures ?

– Ha ! Ça, je sais! On peut griller la viande des uns avec la tête d’un autre. »

Souriant, Miou couvre la psyché d’un drap noir, pose les Ray-ban sur son nez, sort de la pièce par la porte, qu’il referme derrière lui. Il remonte l’escalier, sort du temple de Bastet. Cette énergie est prometteuse, être galvanisé par le feu d’un dragon puis-je l’espérer ? L'un d'eux au moins doit être dans les parages, sinon ils n’auraient pas réussi ce tour. La question est : ont-ils cru que j’avais peur ? Bof, qui vivra verra.

Miou part à la recherche d’un endroit où jouer sous sa forme humaine.