Episode 26 : La nuit des démons (partie 1)
« Fait chier ! Fallait vraiment que cet enfoiré envoie une foule entière pour nous buter ? » marmonna Leo en tirant furieusement sur sa cigarette avant de jeter le mégot par terre.
Hana s’empressa aussitôt d’écraser le bout de tige fumante. Il ne manquerait plus que cet idiot mette le feu à la maison !
« D’où sortent tous ces gens ? Ils ont l'air bizarres… » fit remarquer Kaleb qui restait étonnamment détaché, alors que Kami tremblait comme une feuille à côté de lui. Il entoura aussitôt ses épaules d’un bras protecteur.
« T’inquiète sœurette, je te protègerai ! Enfin… quand Leo voudra bien me donner une arme à moi aussi », ajouta-t-il d’une voix forte à l’adresse de son frère qui était retourné vers le lit d’un pas nonchalant.
Sans aucune pudeur, Leo enleva sa chemise qu’il troqua contre un t-shirt à manches longues. Hana ne put s’empêcher d’admirer ses abdos tatoués avant qu’ils ne disparaissent sous le vêtement. Elle sentit aussitôt le rouge lui monter aux joues et se traita mentalement d’idiote.
Elle l’observa ensuite avec une certaine fascination se préparer pour le combat : il glissa une dague dans chacune de ses bottes, puis fourra plusieurs chargeurs ainsi que d’autres bricoles dans ses poches. Il saisit ensuite un pistolet dans chaque main.
Tout en s’activant, Leo restait parfaitement calme et méthodique. On voyait bien qu’il savait exactement ce qu’il faisait… et qu’il était prêt à tuer.
« OK, magnez-vous, faut qu’on se casse », ordonna-t-il brusquement en leur faisant signe de se bouger.
« Quoi ? Mais pourquoi ? » protesta Kaleb en gardant sa soeur contre lui. « On n’est pas en sécurité ici ? Et sinon pour le flingue ? En cas de force majeure, je veux pouvoir nous défendre tous seuls Kami et moi ! »
« Tu devras te contenter de ça », répliqua Leo en lui lançant un long et mince poignard que Kaleb réceptionna d’une main, l’air boudeur. « Maintenant, il faut vraiment qu’on se bouge, parce que la barrière ne va pas tenir indéfiniment. Ces saletés finiront bien par ouvrir une brèche. »
Ils sortirent dans le couloir, Leo en tête, suivi par les jumeaux, puis Hana. Cette dernière avait les mains crispées sur son arme.
Dehors, les brefs tremblements de terre avaient laissé place à une espèce de grésillement qui ne présageait rien de bon du tout. Lorsqu’ils passèrent devant une fenêtre, elle vit que la foule se jetait sauvagement sur la barrière.
« Mais c’est quoi ces trucs ? » demanda Kaleb qui regardait également dehors. « Des démons ? des zombies ? »
Hana percevait de l’excitation dans sa voix, comme si tout ça n'était qu’un jeu. Elle ouvrit la bouche pour le rabrouer de son insouciance, mais Leo fut plus rapide.
« Pour l’instant on s’en fout ! Alors ferme ta gueule et avance en silence ! » lança-t-il sèchement tandis que dehors, les grésillements se faisaient de plus en plus insistants. « Il y a une espèce de porte dérobée dans le salon, c’est par là qu’on va sortir... Et avant que l’un de vous ne me pose la question : je le sais parce que j’ai pris le temps d’explorer cette bicoque pendant mon temps libre. Et j’y ai trouvé pas mal de cachettes et de passages secrets potables. Celui qui a construit cette baraque est très prévoyant… »
Ils arrivèrent dans le vaste hall d’entrée, le salon se trouvait juste à droite. Au moment où Hana avait bon espoir qu’ils pourraient s’en sortir sans encombre, toutes les lumières s’éteignirent brusquement.
Tandis que Leo et Kaleb juraient dans un bel ensemble, la porte principale s’ouvrit dans un grincement lugubre. Puis une silhouette gracile s’encadra lentement dans l’embrasure.
Impossible de savoir de qui il pouvait s’agir.
Ils restèrent figés sur place jusqu’à ce que Leo leur ordonne calmement de longer furtivement le mur pour se diriger vers le salon. C’est ce qu’Hana et les jumeaux firent en tâtonnant frénétiquement dans la pénombre.
Le jeune homme suivit ensuite le mouvement. Hana l’entendit pointer son arme sur la nouvelle venue, tandis que de son autre main, il semblait farfouiller dans ses poches.
« Miss Secrétaire ? C’est toi ? » demanda-t-il d’un ton faussement enjoué, mais seul le silence lui répondit. « Si c’est une blague que tu nous fais, c’est que t’as vraiment un humour de merde. »
Toujours aucune réponse. L’autre restait parfaitement immobile et silencieuse.
Puis alors que les jumeaux parvenaient enfin à atteindre la porte du salon, elle finit par faire un pas en avant, ses chaussures crissant sinistrement sur le parquet.
Leo lui tira alors dessus et le coup de feu explosa dans un bruit assourdissant. Touchée de plein fouet, la silhouette fut brutalement projetée en arrière. Le jeune homme brandit ensuite ce qui semblait être une mini-lampe de poche qu’il s’empressa d’allumer et braquer en direction de leur agresseur.
« Leïla ?! » s’écria alors Kami, au moment où le faisceau de lumière dévoilait enfin son visage…
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