Capitale de raison / ancienne Axe
UN
Capitale de raison ou ancienne Axe
Après avoir traversé le pays, quelle audace !
Songé-je à rester ici quelques jours
Quelle activité ! Jamais n’ai-je vu tant de tours
La vielle a tout ce qui est, tout ce qui se fait
Des zones de métiers, des quartiers de vente, un marché
Plus grand que des localités que j’ai traversées
Et des universités, et des banques, et pleins de jardiniers.
Capitale de raison parce qu’un peuple entier l’aime
Ça rit, Ça chante en tous points, en tous lieux
Et je vois des bourgeois fréquenter des artisans et se marier
Je vois des porcs vendus plus gros qu’une colline, et des vaches
Donner tant de quantité de lait, et cadeaux aux enfants
Je vois des rires, j’entend des chants, libres, sereins
Les soldats patrouillent sans craintes, la paix accomplie
Les malheurs et l’Enfer ne reviendront jamais ici.
Ancienne Axe pourtant, une paire d’yeux rides
Sévère, regarde et observe de là-haut, du sommet de Illé
Illé, la colline prison-vivante et au sommet la forteresse et le Maire
Ancien chef de guerre, meneur de bataille, envieux
Mais, Oh !, que n’ai-je dit de mal ? pour cela
On m’embarque, on m’emmène, au-secours !
...
DEUX
Prisonnier sous Illé, je ne suis plus rien
Prisonnier sous Illé, je n’ai plus rien
Je n’ai plus un sou, prisonnier sous Illé
Je n’ai plus un ami, prisonnier sous Illé
Pire encore que tout cela, prisonnier
Je sais tout cela, et j’ai le temps, prisonnier
De le savoir, de le dire, de le comprendre, prisonnier
Prisonnier, je n’existe plus, que vais-je devenir.
Pourtant je ne peux m’y accorder, m’y résigner
Pourtant je ne peux y croire et je vais espérer
Au contraire, je vais continuer à exister
Que ma voix transperce les murs et à chanter
Ecrire et mettre en musique le monde et la Terre d’E
Parce que c’est tout ce que je veux, tout ce que j’ai
Je ne suis plus rien, prisonnier sous Illé
Prisonnier du froid, de la glace, de l’absence
Le plus à plaindre est le Maire, qu’une longue absence
A plongé dans une prison des sens, des émotions
Un tunnel plongé dans l’obscurité, sans options
Je pense, je préfère ma prison de fer et de terre
A sa prison de glace, d’esprit, d’ambition légère
Mes murs sont solides mais on peut y creuser une sortie
Ses mus sont impassibles, rien ne peut plus pour lui.
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