Chapitre 08 - Ethan Walker a Amélia dans la peau

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Ethan Walker

 Ethan sort de l'ascenseur en titubant, pose son doigt sur le capteur du digicode, et la porte de son appartement s'ouvre dans un clic sec. À peine a-t-il franchi le seuil que les lumières automatiques s'allument, l'aveuglant. Il plisse les yeux, jette sa sacoche vers le canapé d’un geste las, mais elle tombe lourdement sur le marbre. Il grogne. Vacillant, il se rattrape au comptoir de la cuisine, attrape une bouteille de grand cru, et l’ouvre d’un geste tremblant avant de se servir un verre en cristal. L’esprit en ébullition, il en boit la moitié d’un trait.

 Six jours. Bientôt sept nuits sans elle.

 Son cœur lui fait mal.

 — Elle m’a bloqué... Moi ? Ethan Walker ?

Il vide son verre et le remplit aussitôt. La brûlure du vin ne suffit pas à apaiser son amertume.

 — Pourquoi a-t-elle refusé ?

 Les jambes flageolantes, il avance vers sa chambre, frôlant un meuble de justesse avant de s'effondrer sur le bord du lit. Tout tourne. Il dénoue sa cravate, déboutonne son col, prend une profonde inspiration, mais sa poitrine est serrée, comme prise dans un étau. Il bascule en arrière, renversant du vin sur les draps. La douleur ne quitte pas son cœur. Amélia. Toujours Amélia.

 Il finit son verre en un dernier coup sec, les yeux rivés sur le miroir au plafond. Son reflet le nargue : chemise froissée, cravate enroulée autour du cou, son visage blafard taché par les larmes et l’alcool.

 Il repense à leurs nuits dans ce lit, à leur première rencontre.

 Une soirée comme une autre, une conquête éphémère à son bras, il l’avait croisée pour la première fois. Amélia. Gracieuse, envoutante, traversant le hall d’un pas décidé. Son parfum avait envahi l’espace, attirant son regard comme un aimant. À ce moment-là, quelque chose en lui avait changé.

 Aujourd’hui, ce même cœur qui avait bondi est brisé en mille morceaux. Sa main serre le verre vide tandis que son esprit tourbillonne. Pourquoi Amélia a-t-elle refusé ? N’avait-il pas tout fait pour elle ? Pendant trois ans, il avait multiplié les efforts, tout donné. Mais elle, elle continuait à voir d'autres hommes, indifférente à son dévouement.

 Une rage sourde monte en lui. Les éclats de verre volent à travers la pièce lorsqu’il projette son verre contre le miroir.

 — Comment a-t-elle osé me dire non ? Elle est à moi, à moi seul !

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