Chapitre 13 - Une décision cruciale

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CHAPITRE 13

Monde 1 : Terre

Le break

 Une réunion avec des partenaires potentiels est prévue pour la signature d'un contrat important pour l'entreprise. Amélia avance d’un pas assuré et se dirige vers la salle réservée aux clients VIP. Une fois de plus, elle est déterminée. Jamais elle ne laissera sa vie privée interférer avec sa vie professionnelle. Aujourd'hui, comme toujours, elle va tout donner.

 Sa destination n’est plus très loin. Elle arpente les couloirs tout en relisant ses notes, concentrée. Cependant, au moment où elle atteint une intersection, une personne surgit de nulle part, l'attrape par le col de sa veste et la projette violemment contre le mur. Le choc résonne dans son crâne. La surprise la paralyse, et ses yeux se ferment par réflexe. Une main froide se plaque sur sa lèvre, juste avant qu'elle n'émette un cri de stupeur.

 Ses narines hument un parfum d'une grande marque, lui permettant de deviner instantanément l'auteur de ce geste. Un frisson glacé parcourt sa colonne vertébrale tandis que le souffle chaud de son ex-amant effleure sa peau.

 — Amélia… murmure Ethan d’une voix basse, presque inaudible.

 Chaque fibre de son être se tend. Les souvenirs apparaissent malgré elle : les étreintes passionnées, les moments volés dans les recoins discrets de l'entreprise. Son cœur bat beaucoup trop vite et sa respiration devient plus saccadée. « Non, il ne faut pas que je cède », se répète-t-elle en serrant les lèvres. Cependant, plus il l’embrasse et plus le désir monte. Sentant le trouble d’Amélia, Ethan glisse dangereusement sa bouche près de la sienne. Elle frissonne.

 — Tu me manques tant… continue-t-il en murmurant, tout en déposant un baiser sur son cou. Épouse-moi...

 Les mots la percutent comme une douche froide. Un instant, elle vacille, sur le point de céder à ses pulsions, mais ces mots la ramènent brusquement à la réalité. La raison reprend le dessus. Avec douceur, mais une détermination ferme, Amélia pose ses mains sur le torse d'Ethan et le repousse. Il recule, les sourcils froncés.

 — Ethan, non. Je… je ne peux pas, dit-elle d'une voix grave. Je ne peux pas donner ce que tu veux. Je ne suis pas prête et je ne suis pas sûre que je le serai un jour.

 Le regard d’Ethan, auparavant brûlant, se refroidit. Une lueur blessée s’y allume, suivie par une dureté glaciale.

 — Ce n’est pas terminé entre nous, Amélia, réplique-t-il en attrapant son bras d’une main ferme alors qu’elle commence à s’éloigner. Je te le prouverai. Nous sommes faits l’un pour l’autre, et tu le verras.

 Amélia fixe cette main virile sur son poignet, et une vague de tristesse l'envahit. Pourtant, elle ne peut céder à ses demandes ; cela ne ferait que la replonger dans une spirale destructrice. Chancelante, elle reprend sa marche vers la salle de réunion, se redresse et inspire profondément. Elle ne doit pas laisser ses émotions paraître. Elle essuie une larme sur le point de couler et inspire pour reprendre de la contenance. Devant la porte, elle ajuste sa veste, remet en place une mèche rebelle, puis entre. Personne à l'intérieur ne pourra deviner ce qui vient de se passer.

 Ethan, immobile, fixe la silhouette qui s'éloigne dans le couloir. Encore une fois, elle lui a échappé. Serrant les poings, il enfonce ses ongles dans sa paume, un feu de frustration brûlant derrière ses yeux.

***

 Une fois la réunion terminée, Amélia va se chercher un café dans la salle de repos puis retourne à son bureau. L’entretien avec ces partenaires s’est très bien passé, surtout parce qu’elle a su garder son sang-froid à l’arrivée d’Ethan Walker en tant que PDG pour la finalisation de la signature du dossier.

 Elle s’assoit dans son confortable fauteuil de cuir noir et ferme les yeux. Elle ne pourra pas supporter cette situation trop longtemps. Travailler dans une entreprise où se trouve une personne qui commence à lui faire peur devient de plus en plus difficile. Ethan, en trois ans, n’avait jamais réagi de cette manière ni franchi de telles limites. À cette pensée, Amélia sent encore la peau froide de sa main collée sur ses lèvres. Un frisson d’effroi l'envahit.

 La tête contre le dossier, elle avale une gorgée de café noir amer et soupire. « Épouse-moi, épouse-moi. » Ces mots ne cessent de résonner dans son esprit, déjà accaparé par son travail. Il devient impossible de faire la part des choses. Elle sent qu'il est grand temps de mettre de l'ordre dans ses pensées avant de sombrer dans le surmenage.

 Soudain, une idée lui vient en tête. Elle appelle sa secrétaire afin de savoir combien de jours de congés il lui reste, car il serait grand temps de prendre quelques jours de vacances. Cela fait si longtemps qu'elle n'en a pas pris.

 Alors, elle saisit son ordinateur et ouvre le moteur de recherche. Elle tape « Plage, ondes positives, zen, là où il fait bon vivre ». En quelques instants, Byron Bay apparaît parmi les premières suggestions. Amélia lit son slogan : « Cheer up, slow down, chill out », qui se traduit littéralement par « Retrouve le sourire, ralentis, détends-toi ».

 — C’est exactement ce qu’il me faut ! s’exclame Amélia.

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