Chapitre 20 - Le souffle du départ-ethan et jack

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Petite note de l'autrice, il se peut que ce chapitre change de place, pour aller plus loin, à voir... pour que je puisse avancer et ne pas rester bloquée, je le mets maintenant, je verrais après si je dois le déplacer un peu plus loins dans l'histoire...

Monde 1 : Terre

Ethan

 Attaché-case à la main, vêtu d’un blazer impeccable, il fend la foule de l’aéroport, déterminé. Chaque pas le rapproche de son objectif : la retrouver avant qu’elle monte à bord. Son cœur tambourine, et une goutte de sueur glisse le long de sa tempe. Si elle monte dans cet avion, c’est fini.

 Enfin, il l’aperçoit. Amélia. Élégante, debout dans une file en direction de Dubaï pour aller en Australie. Elle feuillette distraitement un petit livre, et son sourire paisible le déchire, détonnant avec le chaos intérieur qui le dévore. Comment peut-elle être aussi sereine alors que leur monde s’écroule ? Ses doigts se crispent sur sa mallette. Pourquoi ? Pourquoi lui a-t-elle fait ça ?

 Il avance, les pensées en vrac. Lui parler. La retenir. Lui dire qu’il est prêt à tout. Mais chaque famille encombrée : les chariots pleins de valises, les cris des enfants, tout semble conspirer pour ralentir sa progression. Lorsqu’elle relève brièvement la tête, son regard balaie la foule, et il se fige. Elle ne le voit pas. Mais si elle le voyait ? Que penserait-elle ?

 Pris de panique, il bouscule un vieil homme dans la file.

 — Impoli ! gronde ce dernier.

 Il l’ignore, se réfugiant derrière une colonne. De là, il l’observe, paralysé.

 Chaque geste d’Amélia le transperce. Donner son passeport, déposer son sac… tout se passe si calmement, comme si elle avait déjà tourné la page. Elle avance vers le contrôle de sécurité, sans un regard en arrière. Son cœur se serre. Pourquoi ne se retourne-t-elle pas ?

 Figé, les bras ballants, il la voit disparaitre dans la salle d’embarquement. Une minute. Deux. Son souffle court résonne dans le tumulte de l’aéroport. Tout s’effondre.

 Mais soudain, une lueur de détermination jaillit. Non. Ce n’est pas fini. Il fonce vers un guichet.

 — Un billet pour l’Australie. Immédiatement. N’importe quelle classe.

 La jeune hôtesse hésite sous son regard fiévreux.

 — Le prochain vol avec une place disponible… après-demain.

 — Vous plaisantez ? Je prends tout, je paye tout, trouvez-moi une place !

 — Je suis désolée, monsieur. C’est le seul vol.

 Après un instant d’hésitation, Ethan claque sa carte bancaire sur le comptoir. Deux jours. Deux jours pour la retrouver, pour réparer ce qui peut l’être encore. Mais au fond de lui, une question le ronge : Que va-t-elle faire là-bas ?

***

Monde 2 : Terra

Jack

 Après un moment agréable passé avec sa jolie blonde, Jack ne peut s’empêcher de repenser à ce qui s’est passé.

 « Divorce… divorce… »

 — C’est un mal pour un bien, chéri, souffle-t-elle doucement contre son cou. Ce divorce est inévitable… Comme ça, tu pourras être plus souvent chez moi.

 Allongé sur le dos, un bras replié derrière la tête, Jack reste sourd à ses mots. Son esprit vagabonde.

 Il revoit sa dispute avec sa femme. Elle avait été si en colère, si directe, si déterminée. Jamais il ne l’avait vue ainsi. Certes, divorcer était une nécessité. Il ne regrettait pas… enfin, pas vraiment. Mais elle l’avait pris de court. Il ne s’attendait pas à cette explosion de colère, venant d’elle, toujours si discrète, presque soumise.

 Le souffle de sa maîtresse devient plus profond, signe qu’elle s’est endormie. Une notification vibre sur son téléphone, brisant le silence de la pièce. Du bout des doigts, il tend le bras et attrape l’appareil posé sur la table de chevet.

 Ses yeux s’écarquillent en lisant le message avant de se plisser sous l’effet de la colère.

« Je pars quelques jours pour prendre du recul. Les enfants sont chez mes parents, tu peux les voir quand tu veux. »

 Elle part. Seule. Sans l’avoir consulté. L’idée le perturbe. Il a l’étrange sensation qu’Emélie savoure une liberté qu’elle n’aurait jamais osé revendiquer autrefois.

 Des ailes. Voilà ce qui semble lui avoir poussé dans le dos. Et ça, il ne peut l’accepter.

 Il se redresse légèrement, le regard sombre fixé sur l’écran. Pourquoi cette prise de distance ? A-t-elle déjà rencontré quelqu’un ? Serait-ce la véritable raison de son départ ?

 Le souffle de sa maîtresse effleure son cou. Elle dort, le visage paisible. Mais plus il pense à Emélie, plus la présence de l’autre femme devient insupportable. L’irritation s’installe. Ce qui, quelques instants plus tôt, lui paraissait voluptueux et apaisant, n’est plus qu’un poids.

 Il ne peut pas laisser Emélie s’en tirer ainsi. Il ne peut pas perdre le contrôle.

 Soudain, il se redresse d’un bond, secouant violemment le lit. La maîtresse, à moitié endormie, retombe sur le matelas, désorientée.

 — Jack ? murmure-t-elle, encore dans les brumes du sommeil.

 Mais il n’écoute pas. Déjà, il enfile son pantalon, le regard noir fixé sur une seule idée : régler cette situation. Et vite.

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