Le chat dort.
Une étoile tâche son pelage blanc à peine assombri, strié d’encre.
Sa queue ronde, coiffe ses pattes.
Sur elles repose sa tête immobile.
Il dort et dormira toujours, ce bibelot charmant, félin qu’on fît, pour qu’il repose là, tout près de moi.

Un petit cheval à bascule, joue sur une tablette, de la grande bibliothèque.
Il est en fer et ne craint pas la culbute, jusque sur le tapis.

Une elfe, en terre peinte, regarde sa lointaine forêt, avec les yeux du cœur.
Mon enfant me l'a donné, pour que je n’oublie pas de rêver.

La tête altière en pierre grise, d’une femme inconnue, brille doucement.
La lumière de l’abat-jour dessine son long nez fin pointu comme un stylet et souligne l’orbe de sa joue impassible.

Ici et là des photos, partout des livres, des coffrets, une chaussure de cendrillon, deux têtes africaines, sans oublier les tortues et le dragon à la tête cassée.
Sur un lit de polars, le lapin rose, cousu, vêtu d’une salopette fleurie dors paisiblement.

La haut, dans les cimes, les petits réveils, presque des jouets, ne marquent plus le temps.
On dirait qu’il s’est arrêté un instant, pour me faire plaisir.

Tout est doux et calme.
C’est la nuit.