Expédition
C’est une belle journée. Trop belle, peut-être. Le soleil rebondit sans cesse sur mon crâne et tout mon corps est moite. Je me sens sale mais j’aime cette sensation : je ne suis réellement dans mon corps que quand je le maltraite. Je continue à avancer. J’ai envie de m’arrêter et de respirer tout ce qui m’entoure mais je veux aussi voir ce qu’il y a au bout du sentier.
Les herbes sont de plus en plus hautes et me chatouillent les cuisses. Je laisse glisser ma paume sur leurs fourches et me fraye un chemin avec les genoux. Mes yeux commencent à couler et je peine à voir où se posent mes pieds entre la sueur et les rayons du soleil. Ça n’en est que plus excitant. Je distingue tout de même des pierres. Grises.
Peut-être ai-je trouvé un dolmen, une maison abandonnée, une stèle ? Je passe ma main gauche sur la roche et de l’autre essuie mon visage. En plissant les yeux, je m’aperçois que je suis face à un long mur dont je ne vois pas les extrémités. Je m’écarte de quelques pas : c’est la salle polyvalente. Le sentier fait une boucle, je suis revenue dans le bourg.
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