Une journée by Lisa

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Je marche dans la rue, seule et abandonnée. Je m'appelle Lisa Liny, j'ai 14 ans. Au collège, je suis plutôt heureuse, mais à la maison, c'est un autre délire... Je jette un oeil à mon portable: un message non lu. Je regarde:

Coucou ma BFF! Jt pas là aujourd'hui parce que je suis malade. Bref voilà... tu me racontera ce qu'il s'est passé de cool et tu m'envoie les cours stp?? Kiss, jtm.

Un nom s'affiche à l'écran, celui que je déteste le plus au monde. Il m'a envoyé:

Dépêche de rentrer!

Je ferme les messages et je marche en regardant mes pieds. J'arrive devant notre belle maison. J'inspire un grand coup et je frappe. C'est mon père qui m'accueille.

- LISA LINY ! s'exclama t-il. Pourquoi tu rentres si tard ?

- Je suis désolée, j'ai loupé l'arrêt de mon bus...

Je vois ma mère sur son ordi sur la table devant moi. Elle est crispée. Je sais qu'elle fait semblant de travailler, mais qu'en réalité, elle n'a qu'une envie : me serrer dans les bras et me dire que bientôt, tout ira mieux. Chose fausse, évidemment.

-Va faire tes devoirs ! Je vais faire les courses, si une de vous deux part de la maison....!

Je souris intérieurement : on a la maison pendant environ 20 minutes. Mon père sort et la voiture disparaît bientôt.

-Maman ?

-Oui...

-Tu ne veux pas prendre l'air ? Tu es vraiment pâle, là...

-Si, tu as raison... me dit-elle d'une voix tremblante.

Je me contente de rejoindre ma chambre et de sortir mes cahiers pour commencer mes devoirs.

Vers 20 heures, ma mère m'appelle pour me dire de venir prendre le repas. Elle a préparé des pizzas. Je mange en ignorant mon père qui critique le goût. Je ne traîne pas et je vais direct dans mon lit. Je ne tarde pas à trouver le sommeil.

Je me réveille. Yes : mes parents sont partis, je n'ai pas à m'inquiéter. Cela m'arrive très rarement, je profite donc un max ! Je me dépêche d'aller dans la salle de bain et je fais couler de l'eau chaude. Je choisis un haut court, blanc avec un jean et des baskets. Je me douche et j'enfile ma tenue. Après ça, je me maquille et me coiffe. Je vérifie mes messages:

Coucou, tu as bien dormi? J'ai hâte de te voir !

Je lui répond:

Hello! Moui ça va... et toi? Ça va mieux? Moi aussi!

Et puis des messages des gens de ma classe:

Salut!!!

Coucou!!!

Trop hâte de te voir!

Je termine de me préparer et je vais à l'arrêt de bus. Je sors ma carte, avant de mettre mes airpods et d'écouter de la musique.

Tout les passagers descendent, alors moi aussi. Je me recoiffe et remets mon jean en place. OK, je suis prête. Je prends une photo que je poste sur Facebook et je rentre dans le collège. Un chemin se forme, comme d'habitude et les gens prennent des photos de moi, pendant que je récupère mes affaires dans mon casier.

-Hello, Lisaaaaaaa !

Émilie me regarde comme un serpent (une vipère plus précisément...) et d'un air mauvais.

-Ouais, salut...contente de te voir...non en fait, triste de te voir.

Elle part en remettant ses cheveux noirs sur ses épaules. Pfff...quelle débile ! La sonnerie retentit, j'ai cours de français...Nooooooooooon !!! Ça y'est, je déprime

Quelques minutes plus tard, je suis affalée sur ma chaise, à écouter le cours barbant de M. Ahola. S'enchainent ensuite ceux de Mme Baris, prof d'espagnol, et de M. Coroll, Math. Il me reste le cours de musique ; let's go ! Ma professeure, Mme Qualta est une vraie peau de vache, ce qui n'empêche pas les leçons de musique d'être ma matière favorite ! L'heure se passe sans encombres, Emilie à eu une heure de colle, ce qui me rend plutôt heureuse. L'heure du déjeuner arrive, chose que je déteste, car, devinez quoi ? C'est avec mon père que je partage ce moment ! Je ne fais rien de spécial, il m'a juste préparé une bouillie verte... Il ne m'adresse pas la parole, mais ce n'est pas nouveau. Enfin bref, un vrai con.

L'après-midi passe plutôt vite, malgré le cours de physique chimie que je déteste, et enfin arrive l'heure de rentrer chez moi. Je passe au magasin pour me remplir le ventre, car je sais que ce soir je n'aurai presque rien à manger, hormis peut-être du chou périmé. Je me fait accueillir par les aboiements de ma chienne, et les parents ne sont pas là... Bizzare... Je m'enferme dans ma chambre, un couteau à la main, cela fait déjà plusieurs jours que je me scarifie, cela me fait du bien, je sais que je peux mourir en faisant ça, mais je m'en fiche, ça ne dérangerait personne... J'ai déjà beaucoup de traces sur les poignets et chevilles, mais mes parents ne font tellement pas attention à moi, qu'ils ne remarquent rien. Même si je sais qu'il ne me répondra pas, qu'il est sûrement mort, j'envoie un message à Léo, lui demandant de me répondre si il est encore en vie. Comme prévu, aucune réponse ne s'affiche...

Bref, voici une journée typique de ma vie.

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