Je sursaute au son de la sonnerie de mon téléphone.

Léo mon frère, vous a envoyé un message : z.

Ça veut dire quoi ? Personne ne peut envoyer de messages avec son téléphone sauf lui, non ? Et si il était VIVANT ? La joie s'empare de moi, je lui envoie des tonnes de messages, mais je reçois une autre notif :

Léo mon frère, vous a bloqué.

NON !!!! J'ai envie de tout détruire, de balancer des verres par terre, même mon portable menace de se faire éclater contre le carrelage...

Et puis j'entend mon père qui rentre. Depuis deux jours, il sort le soir... Il me dit que c'est pour le travail, mais ce n'est vraiment pas crédible... Ce soir, alors qu'il sort en costar-cravate, je prend des habits et mon tel, avant de courir jusque chez Pauline, qui m'accueille les bras ouverts. Je lui montre les notifications, et elle est aussi agitée que moi ; ma meilleure amie est sortie pendant deux ans avec mon frère, et c'était le couple le plus mignon que je n'ai jamais vu ! Avant de s'installer, Pauline vérifie mes poignets et chevilles, car elle ne veut pas que je me scarifie. En voyant mes bras meurtris, elle me jette un regard noir, puis nous montons dans sa chambre. Je m'émerveille ; à chaque fois que je viens, la déco change ! Cette fois ci, les murs et les meubles sont blancs, et des posters sont accrochés un peu partout. Elle a mis ses fameux post-it au dessus de son bureau parfaitement rangé. Elle avait disposé des coussins colorés sur les sol, ainsi que son tapis couleur moutarde. Elle me fit signe de m'assoir, ce que je fis. Son frère vient nous rejoindre quelque temps après. Il me regarde. Je le regarde. OK, j'avoue, je craque pour lui... Mais en même temps, il est si beau avec ses yeux noisettes ! Pauline lui ordonne de partir et il l'écoute, en faisant mine d'être écoeurée... Après s'être gavée de sucre, sa mère nous appelle ; elle a préparé un gratin de pomme de terre et une salade de fruit. Nous regardons ensuite une série, mais comme aucune de nous deux ne prend plaisir à la regarder, nous remontons en vitesse dans sa chambre, qu'elle prend soin de fermer à clé. Ensuite, je lui explique tout ce qu'il se passe depuis quelques mois dans notre famille, elle a bien le droit à des explications. Finalement, nous décidons de chercher mon père dans la ville, à l'endroit qu'il a écrit sur un bout de papier chiffoné, au cas ou il y aurait une "urgence". Nous courons comme des dératées dans la nuit sombre et froide. Enfin, nous arrivons devant un restaurant chic.

-Tiens, c'est bizarre, mais j'avais déjà le sentiment que ce n'était pas pour son travail...

-A moins que ton père soit serveur...

Nous partons dans une crise de rire, mais reprenons vite notre sérieux, car une affaire (pas) sérieuse nous attend.