Une belle mère ?

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Comme prévu, il est à une table de deux, en face d'une «blondasse aux gros seins», comme ma mère aurait dit. Elle a un rouge à lèvres vifs, et des jambes interminables, ainsi qu'une mini-jupe rose. Et ils ne se cachent pas en plus... Ils sont là, juste devant, avec un bouquet de fleurs rouges posé entre eux. Je suis à deux doigts de pleurer, car cette femme n'arrive pas à la cheville de maman, qu'elle est superficielle, tout ce que je déteste. J'ai soudainement envie de vomir en voyant mon père draguer d'autres femmes, une semaine après la mort de ma mère.

-Viens, on rentre, j'ai pas envie de voir ça...

-Alors regarde pas ce qui est en train de se passer. Me dit Pauline.

Trop tard. Les deux s'embrassent à pleine bouche... Je sens le gratin remonter, je vais gerber.... Je prends le bras de mon amie et tourne dans une rue en direction de chez elle : je ne peux pas rester là-bas une seconde de plus.

-Alors ça, c'était... étonnant...

-Non, Pauline, c'était prévisible, et cela montre à quel point mon père est horrible.

Nous rentrons chez elle, et à peine arrivées, nous nous allongeons et dormons presque aussitôt.

Aujourd'hui, c'est mercredi. Je me suis levée à 6 heures pour pouvoir rentrer chez moi et me préparer. Finalement, j'ai décidé d'abandonner le noir et la déprime : pas question de me laisser faire ! Pas question de donner raison à Emilie et sa bande de crétines ! Je met donc un jean pattes d'éléphant et un débardeur vert kaki, une veste en jean nouée à ma taille. Je met un rouge à lèvres couleur pêche, du fard à paupièregris et un peu de mascara. Je met un ras-de-cou et une paire de créoles dorées. Je termine ma tenue avec des converses blanches. Mon père me regarde sortir de la maison comme si j'était un fantome, ou que je sortais pour la première fois de ma vie. Alors je gardela tête encore plus haute, fière de moi.J Je prends le bus, écoute de la musique, m'achète un sandwich thon-maïs (car il est hors de question que je mange avec mon père, ni que je rentre chez moi avant la fin de la journée) et rentre dans le collège par le grand portail bleu. Les gens me regardent,et partout autour de moi, j'entends des : "c'est elle qui a perdu sa mère...", des : "Lisa est enfin revenue", et même des : "Lisa ! Tu nous a tellement manqué ! Et parmis les gens sympas qui demandent si elle va bien, je distingue une voix, qui lance un : "Ah ! On a cru que t'étais partie avec ta mère... Dommage, tu nous manquais pas trop...". Je lève les yeux au ciel, et je repars voir Pauline.

Ma journée se termine bien, et je rentre ENFIN chez moi. Là, je trouve le sac à main que je cherche depuis une semaine, celui que j'avais à l'hôpital. Une petite lettre est glissée dans la petite ouverture en cuir. Je la déplie, et tombe sur mon lit. Je n'ai même pas encore commencé que je suis déjà en pleurs ; je reconnais l'écriture de ma mère.

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