Bien maintenue dans l'écharpe de portage, minimiss pèse sur ma poitrine et me tient chaud. Cela contraste avec le vent frais qui souffle aujourd'hui. Sous mes pieds, l'asphalte remplace le gravier rouge. J'arrive au rond-point et ça devient de plus en plus escarpé. Je traverse une première fois, passe devant la boulangerie définitivement fermée et traverse une seconde fois. Les maisons qui bordent la rue laissent place aux herbes folles de jardins escarpés. Allez, encore un effort et j'arriverai bientôt au sommet, sur la grand place du village, pour récupérer ma grande à l'école. Ce chemin, je le fais deux fois par jour depuis le début de mon congé maternité, moment de respiration et de partage. Le cartable à roulettes me casse les oreilles mais j'aime voir ma grande courir avec ses copines et s'inventer des histoires où plaques d'égouts, poubelles, passages cloutés, etc. sont autant d'animaux de la jungle à éviter ou affronter