Pourquoi les escaliers à vis tournent tous dans le même sens

2 minutes de lecture

Il y a 1 000 ans

Pourquoi les escaliers à vis tournent tous dans le même sens

Quand l’arbre cache la forêt

Chaque guide de château fort nous explique que l’escalier à vis tourne dans le sens horaire quand on monte, car il permet une meilleure défense. Cette explication simple est-elle cependant généralisable à tous les escaliers à vis ?

***

Les escaliers à vis étaient déjà employés par les Romains, car ils présentent plusieurs avantages. Sans limites de hauteur, ils peuvent de plus s’ouvrir à n’importe quelle hauteur sur une pièce. Prenant peu de place, ils peuvent être inclus dans la maçonnerie. Enfin, pour les tours et autres parties défensives, ils pouvaient se barricader facilement.

Si les premiers escaliers sont sur une voute en spirale, compliquée à construire, l’amélioration des techniques au début du 13e permit de travailler des pierres plus grandes et de faire porter un morceau du noyau à chaque marche. Cette simplification permet leur plus grande utilisation.

Jusqu’à la Renaissance, les escaliers n’étaient vus par les architectes que comme un moyen de desservir les étages. Ces escaliers, mettant en communication deux pièces superposées, n’étaient pas pris toujours aux dépens de l’épaisseur des murs ; ils étaient visibles en partie, posés dans un angle ou le long des parois de la chambre inférieure. Les salles de réception et de fêtes étaient souvent au rez-de-chaussée et les escaliers ne desservaient que les parties privées.

Une fois encore il faut parler des droitiers et des gauchers. Quand l’escalier avait seulement une fonction de desserte de l’étage, on montait dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, sens plus confortable pour les droitiers et pour se croiser.

En revanche, quand il desservait une partie à défendre, il tournait dans le sens des aiguilles d’une montre, ce que raconte notre guide du château fort. En effet, en cas d’attaque, le défenseur se tenait en haut face à l’attaquant et avait toute la largeur de l’escalier pour manier son épée de la main droite. L’attaquant, lui, se heurtait au noyau de l’escalier quand il essayait de frapper, en hauteur de plus. Si on constate ceci dans les escaliers défensifs, il est beaucoup plus difficile de trouver un récit décrivant une phase finale d’attaque d’un château et se déroulant dans un escalier. Précaution inutile des architectes de cette époque ?

***

Le magnifique escalier à double vis du château de Chambord, que l’on prête à Léonard de Vinci, tourne dans le sens horaire. Mais beaucoup d’autres escaliers, d’apparat ou non, tournent dans le sens inverse.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Jérôme Bolt ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0