Sure se laissa guider, n'ayant pas d'autres choix. Il ferma les yeux, et relâcha ses muscles. En cessant de résister, il rendit l'expérience plus agréable. Maintenant il marchaient main dans la main, l'un dans le noir et l'autre au hasard. Never ne détestait pas le contact : la main de Sure était douce, chaude et agréable. L'utilisation du terme douceur illumina son esprit : il allait offrir à Sure un instant de douceur incomparable. Et il savait exactement où aller. Il birfurqua à gauche, entraînant le blond sur un chemin en graviers. Sure fut surpris en entendant un meuglement. Il ouvrit ses yeux. : il se trouvait à l'entrée d'une ferme. Never s'énerva :

- Referme les yeux, tu vas gâcher ta surprise !

Il passa ses doigts sur les paupières de son camarade qui se retrouva de nouveau dans le noir. Il continua à avancer et les deux s'arrêtèrent au bout de l'allée. Sure entendit un grincement, un froissement.

- Met tes mains comme si tu berçait un bébé, fit Never

- Hein ? l'interrogea Sure

- Fait, c'est tout !

Le blond s'executa : il semblait qu'il n'avait pas le choix. Ses bras entrèrent en contact avec quelque chose de très doux.

- Tu peux ouvrir les yeux.

Il obtempéra. Des étincelles parèrent ses pupilles. Il semblait sur le point de pleurer. Et tel un jeune enfant, il posa sa tête sur le lapin et le serra dans ses bras.

- Il te plaît ? demanda Never, attendri par la scène qui se déroulait devant ses yeux.

- Topping ! répondit Sure

- Topping ?

- C'est son nom. Topping. Comme les petits bonbons colorés que tu mets sur les glaces et qui donnent à la coupe tout son éclat.

- Ah...

Never fit mine de comprendre, mais en réalité il était confus. Pourquoi donner au petit animal un nom si étrange ? Il aurait pu se contenter de le nommer Vanille, Caramel ou même Popcorn.

- On le ramène à la maison ? demanda le garçon blond qui tenait encore le lapin contre son coeur.

- Pas question ! fit une voix derrière Sure.

Il se retourna et tomba nez à nez avec sa mère.

- Sure, je te pensais plus responsable que ça ! D'abord tu me fait une crise, puis tu t'échappes avec Never et je vous retrouve en train de jouer avec un pauvre animal ! Et tu oses encore me demander de le garder ?

- Maman, t'abuse ! Je suis grand, je peux me débrouiller ! Et je peux aussi m'occuper de Topping sans toi !

- Topping ?

Jusque là, Never désapprouvait toutes les paroles d'Alice. Mais sur ce point là il la comprenait.

- C'est son nom ! hurla Sure hors de lui.

Il sentit l'animal se recroqueviller contre lui.

- Ça suffit, on rentre. Et toi, ne l'encourage pas à faire des bêtises !

Elle prit le lapin terrorisé, le posa sans scrupules dans les bras de Never et emmena son fils loin de la ferme et loin de Topping. Sure se retourna, et Never put lire la détresse dans ses yeux. Qu'avait-il encore fait ? Cette fois, il doutait que Sure puisse le pardonner. À moins que...