Chapitre 6

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Math reprit conscience.

Il pleuvait dehors, mais nulle goutte ne venait s’écraser sur son visage.

Sa tête reposait sur un oreiller et une forte odeur de bois brulé régnait dans la pièce.
L’ancien sportif ouvrit les yeux :
Il était dans une sorte d’appartement, en position semi couchée sur un lit. La peinture autrefois blanche des murs avait tournée au gris sale. Un fauteuil en cuir tanné était installé à gauche du lit, faisant face à des rideaux troués. Collée au mur d’en face, une immense planche débordant de matériel technologique reposait sur des tréteaux.
Il faisait nuit et la faible lueur rouge diffusée par la lampe posée sur le bureau ne lui permettait pas d’en voir plus, mais à la vue de la chambre/atelier dans laquelle il venait de se réveiller, l’appartement ne devait pas être bien grand.

L’homme était seul.

San l’aurait déposé ici ? San.

Il savait ce qui arrivait, il fallait le retrouver.

L’odeur de bois brulé se faisait de plus en plus forte dans l’appartement. Quelque chose se consumait sur le plan de travail. Un mince filet de fumée s‘élevait vers le plafond.
Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir, et une silhouette jaillit telle une ombre pour se précipiter vers le bureau.

« Saleté de fer à souder ! Punaise, encore un trou… »

Sans se préoccuper de son invité, l’hôte commença à ranger le matériel de soudage éparpillé sur le bureau dans une caisse située au fond de la salle.

La voix était claire. John ne bougeât pas d’un pouce. Se contentant de fixer l’individu, ses yeux semblaient luire dans l’obscurité des lieux. Un geste menaçant, un seul, et elle serait morte avant d’avoir vu le coup venir.

« La moindre des politesses aurait été de dire bonsoir ». L’hôte de John laissa tomber une lourde pince dans la caisse et se retourna, fixant son invité dans les yeux pendant ce qui semblait être une éternité.

Elle n’était pas vieille, 25 ans tout au plus. Une masse de cheveux noirs et ondulés retombaient sur ses épaules, encadrant un visage au teint cuivré rehaussé par 2 yeux verts clairs. La jeune femme portait un bleu de travail n’ayant de bleu que le nom tant il était taché et brulé, parfaitement sure d’elle malgré la différence de corpulence considérable qu’elle avait avec son invité.

Elle éclata de rire

« Panique pas, je te fais marcher »

John se détendit. Sans savoir pourquoi, Math se sentait en sureté avec elle.

La jeune femme s’assit au bord du lit.

« Comment tu te sens ? »

- « Heu…mieux, je crois »

- « J’ai bien cru que t’avais décidé de mourir dans mon lit ! T’a dormi pendant 3 jours entier, impossible de te réveiller »

A y repenser…il se sentait bien un peu vaseux, et il y avait cet étrange picotement qui chatouillait ses avants bras, mais l’ancien athlète se sentait plutôt bien. On était loin de la crise de l’autre soir… L’autre soir ! Un torrent de question vint à l’esprit de Matthew, si bien qu’il ne parvint qu’a balbutier pitoyablement.

- « T’inquiète je compte pas t’expulser de chez moi. Tu auras tout ton temps pour me poser des questions si tu veux, mais une fois que tu seras remis sur pieds ! Et puis, il doit déjà être loin à l’heure qu’il est »

Math se figea.

- « Qui est déjà loin ? »

- « A la base j’avais prévu de dessiner le Golden Bridge, mais une fois arrivé à la plage j’ai vu ce curieux bonhomme debout sur une colline à parler tout seul. Je suis allé le voir pour lui demander ce qu’il faisait, mais il est parti en me voyant arriver, c’est là que je suis tombé sur toi. »

Elle haussa les épaules.

- « J’ai préféré te trainer jusqu’à chez moi plutôt que lui courir après. Vu le temps que tu à passé ici, tu vas avoir du mal à retrouver ton…ton ami. »

Elle ne savait rien, ou alors c’est ce qu’elle voulait faire croire. Mais si elle lui voulait du mal, elle aurait très bien pu faire ce qu’elle voulait pendant qu’il était inconscient….

Elle n’est pas dangereuse pensa John. Math se détendit. Il baissa la tête, jouant avec le bout du bandage qui recouvrait son bras droit jusqu’au coude.

- « Merci…. »

C’était incroyable, il avait encore trouvé le moyen d’être redevable envers quelqu’un. A nouveau une loque, belle évolution.

« Est-ce que je peux faire quelque chose ? »

- « Pour me remercier ? Commence par me tutoyer, ensuite je pense qu’on a tous les deux besoin que tu prennes une douche. Pour le reste on s’arrangera après »

Elle se leva, prit une sorte de smartphone résolument antique au vu de son écran tactile et de sa taille et, après s’être affalé dans le fauteuil de cuir avachi, commença à le démonter à l’aide d’un étrange outil hérissé de pointes tournantes et de petites pinces avec une rapidité déconcertante.

La jeune femme releva soudainement la tête, souriante.

- « Au fait, je m’appelle Julia, et toi ? »

Math s’assit sur le bord du lit, il n’était habillé que d’un short de sport rouge.

- « Tu peux m’appeler John »

Julia arrêta son travail. Elle pencha la tête sur le côté, comme pour mieux observer son invité.

- « C’est donc toi John, tu n’as pas arrêté de répéter ton nom lorsque tu dormais, enfin, lorsque tu faisais des cauchemars… » Elle regarda son invité l’air tendue

« Tu es sur que tu peux marcher ? »

Math se leva sans aucun souci. Il acquiesça avec un sourire timide.

« Première porte à droite, fais comme chez toi »

La jeune femme se replongea dans son travail. Math pénétra dans le couloir sombre. La porte étant déjà ouverte et la lumière de la salle de bain allumée, il n’eut pas beaucoup de mal à trouver.

La pièce était petite, mais sa simplicité et le souci apporté à sa décoration la rendait chaleureuse. Le sol était couvert d’un carrelage couleur anthracite, et les murs peints de bleu sombre et de blanc. Deux antiques lampes à incandescence illuminaient la pièce. A gauche : un robinet dont la vasque noire reposait sur un haut meuble de bois, tandis qu’à droite une étagère constituée du même bois contenant l’essentiel du matériel de toilette occupait tout l’espace. Finalement, une baignoire blanche sur pied trônait face à la porte. Julia avait même préparé des vêtements de rechange.

Elle devait vraiment attendre impatiemment qu’il se lave. L’ancien joueur de football américain renifla ses bandages. Il ne puait tout de même pas à ce….

SI, oh si, il empestait.

Ecœuré par sa propre odeur, Math se dénuda et entreprit de se laver avec le savon en tentant d’épargner l’eau à ses bandages. Après plusieurs minutes, il était lavé, mais l’odeur était encore présente. Elle semblait provenir de ses bandages, mais l’ancien athlète ne pouvait s’empêcher de noter que malgré leur …fragrance, ils étaient parfaitement propres. Devait-il en changer ? Après tout il n’avait plus aucun mal à remuer ses doigts, et cette jeune fille en avait déjà tellement fait pour lui… Pas question qu’il soit encore un boulet, il ne sera pas dit que John Wisp était incapable de se soigner lui-même !

Les bandages étaient serrés, une paire de ciseaux pourrait être utile. Une fois séché, et un caleçon enfilé, John se mit en quête de ladite paire, qu’il trouva après quelque minutes en haut de l’étagère. Il découpa le bandage qui recouvrait son avant-bras gauche de l’intérieur du coude jusqu’à l’espace entre le majeur et l’annulaire, puis l’arracha d’un geste assuré.

Math se glaça.

Plus de peau rose. Des amas d’une sorte de… métal noir et mat, parcourus de veines d’un liquide a la teinte bleutée avaient remplacés les muscles de son avant-bras jusqu’au coude. Ses mains semblaient partiellement constituées du même métal, l’intérieur étant tapissé d’un genre de gel mou et transparent.

John contempla longuement cette main. Les câbles argentés que le fluide qui tapissait sa paume laissait voir, l’ossature taillée délicatement dans ce métal inconnu, la réponse parfaite de cette monstruosité qu’il avait à la place du bras à ses moindres pensées.

Tombant à la renverse, Math hurla du plus fort qu’il put.

Math reprit conscience.

Il pleuvait dehors, mais nulle goutte ne venait s’écraser sur son visage. Sa tête reposait sur un oreiller et une forte odeur de bois brulé régnait dans la pièce.
L’ancien sportif ouvrit les yeux : Il était dans une sorte d’appartement, en position semi couchée sur un lit. Des murs dont la peinture autrefois blanche avait tournée au gris, un fauteuil en cuir tanné, et, collé au mur d’en face, une immense planche débordant de matériel technologique reposait sur des tréteaux.
Il faisait nuit et la faible lueur rouge diffusée par la lampe posée sur le bureau ne lui permettait pas d’en voir plus, mais à la vue de la chambre dans laquelle il venait de se réveiller, l’appartement ne devait pas être bien grand.

L’homme était seul.

San l’aurait déposé ici ? Non, c'était impossible... San

Il savait ce qui arrivait, il fallait le retrouver.

L’odeur de bois brulé se faisait de plus en plus forte dans l’appartement. Quelque chose se consumait sur le plan de travail, un mince filet de fumée s‘élevait vers le plafond.
Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. Une silhouette jaillit telle une ombre pour se précipiter vers le bureau.

« Saleté de fer à souder ! Punaise, encore un trou… »

Sans se préoccuper de son invité, l’hôte commença à ranger le matériel de soudage éparpillé sur le bureau dans une caisse située au fond de la salle.

La voix était claire.

John ne bougeât pas d’un pouce. Se contentant de fixer l’individu. Ses yeux semblaient luire dans l’obscurité des lieux. Un geste menaçant, un seul, et il serait mort avant d’avoir vu le coup venir.

« La moindre des politesses aurait été de dire bonsoir ». L’inconnue laissa tomber une lourde pince dans la caisse et se retourna, fixant son invité dans les yeux pendant ce qui sembla être une éternité.

Elle n’était pas vieille, 25 ans tout au plus. Une masse de cheveux noirs et ondulés retombaient sur ses épaules, encadrant un visage au teint cuivré rehaussé par 2 yeux verts clairs. La jeune femme portait un bleu de travail n’ayant de bleu que le nom tant il était taché et brulé. Elle se tenait droite, parfaitement sure d’elle malgré la différence de corpulence considérable qu’elle avait avec son invité.

Elle éclata de rire

« Je te fais marcher t'inquiète »

John se détendit. Sans savoir pourquoi, Math se sentait en sureté avec elle.

La jeune femme s’assit au bord du lit.

« Comment tu te sens ? »

- « Heu…mieux, je crois »

- « J’ai bien cru que tu avais décidé de mourir dans mon lit ! T’a dormi pendant 3 jours entier, impossible de te réveiller »

A y repenser…il se sentait bien un peu vaseux, et il y avait cet étrange picotement qui chatouillait ses avants bras, mais l’ancien athlète se sentait plutôt bien. On était loin de la crise de l’autre soir… L’autre soir ! Un torrent de question vint à l’esprit de Matthew, si bien qu’il ne parvint qu’a balbutier pitoyablement.

- « Je compte pas t’expulser de chez moi, tu auras tout ton temps pour me poser des questions si tu veux, mais une fois que tu seras remis sur pieds ! Et puis, il doit déjà être loin à l’heure qu’il est »

Math se figea, il regarda la jeune femme droit dans les yeux.

- « Qui est déjà loin ? »

- « A la base j’avais prévu de dessiner le Golden Bridge, mais une fois arrivé à la plage j’ai vu ce curieux bonhomme debout sur une colline à parler tout seul. Je suis allé le voir pour lui demander ce qu’il faisait, mais il est parti en me voyant arriver, c’est là que je suis tombé sur toi. »

Elle haussa les épaules.

- « J’ai préféré te trainer jusqu’à chez moi plutôt que lui courir après. Vu le temps que tu à passé ici, tu vas avoir du mal à retrouver ton…ton ami. »

Elle ne savait rien, ou alors c’est ce qu’elle souhaitait lui faire croire. Mais si elle lui voulait du mal, elle aurait très bien pu faire ce qu’elle voulait pendant qu’il était inconscient….

Elle n’est pas dangereuse pensa John. Math se détendit. Il baissa la tête, jouant avec le bout du bandage qui recouvrait son bras droit jusqu’au coude.

- « Merci…. » Il n’aimait pas remercier les gens « Est-ce que je peux faire quelque chose ? »

- « Pour me remercier ? Commence par me tutoyer, ensuite je pense qu’on à tous les deux besoin que tu prennes une douche. Pour le reste on s’arrangera après »

Elle se leva, prit une sorte de smartphone résolument antique au vu de son écran tactile et, après s’être affalé dans le fauteuil de cuir avachi, commença à le démonter à l’aide d’un étrange outil hérissé de pointes tournantes et de petites pinces.

La jeune femme releva soudainement la tète.

- « Au fait, je m’appelle Julia, et toi ? »

Math s’assit sur le bord du lit, il n’était habillé que d’un short de sport rouge.

- « Tu peux m’appeler John »

Julia pencha la tête, comme pour mieux observer son invité.

- « C’est donc toi John, tu n’as pas arrêté de répéter ton nom lorsque tu dormais, enfin, lorsque tu faisais des cauchemars… »

- Elle s’arrêtât, l’air perplexe. Elle releva la tête.

« Tu es sur que tu peux marcher ? »

Math se leva sans aucuns soucis, il acquiesça avec un sourire timide.

« Première porte à droite, fais comme chez toi »

La jeune femme se replongea dans son travail.

Math pénétra dans le couloir sombre, la moquette poussiéreuse lui caressait les pieds alors qu’il se dirigeait vers la première porte à droite. La porte étant déjà ouverte et la lumière de la salle de bain allumée, il n’eut pas beaucoup de mal à trouver.
La pièce était petite, mais sa simplicité et le souci apporté à sa décoration la rendait chaleureuse. Le sol était couvert d’un carrelage couleur anthracite, et les murs peints de bleu sombre et de blanc. Deux vieilles lampes à incandescence illuminaient la pièce. A gauche : un robinet dont la vasque noire reposait sur un haut meuble de bois. En face du robinet se tenait une étagère constituée du même bois contenant un nécessaire de toilette et des serviettes en nombre. Enfin, trônant face à la porte, une baignoire blanche à coté de laquelle reposaient un savon et un petit tas de vêtement.

Julia devait vraiment attendre impatiemment qu’il se lave. L’ancien joueur de football américain renifla ses bandages. Il ne puait tout de même pas à ce…. SI, oh si, il empestait.

Ecœuré par sa propre odeur, Math se dénuda et entreprit de se laver avec le savon en tentant d’épargner l’eau à ses bandages. Après plusieurs minutes, il était lavé, mais l’odeur était encore présente. Elle provenait des bandages, l’ancien athlète ne pouvait s’empêcher de noter que malgré leur …fragrance, ils étaient parfaitement propres. Devait-il en changer ? Après tout il n’avait plus aucun mal à remuer ses doigts, et cette jeune fille en avait déjà tellement fait pour lui… Pas question qu’il soit encore un boulet, il ne sera pas dit que John Wisp était incapable de se soigner lui-même !

Les bandages étaient serrés, une paire de ciseaux pourrait être utile. Une fois séché, et un caleçon enfilé, John se mit en quête de ladite paire, qu’il trouva après quelque minutes en haut de l’étagère. Il découpa le bandage qui recouvrait son avant-bras gauche de l’intérieur du coude jusqu’à l’espace entre le majeur et l’annulaire, puis l’arracha d’un geste assuré.

Math se glaça.

Plus de peau rose ni de tendre chair humaine.

Des amas d’une sorte de… métal noir et mat, parcourus de veines d’un liquide a la teinte bleutée avaient remplacés les muscles de son avant-bras jusqu’au coude. Ses mains semblaient partiellement constituées du même métal, l’intérieur étant tapissé d’un genre de gel transparent.

John contempla longuement cette cette monstruosité qu’il avait à la place du bras. Les câbles argentés que le fluide qui tapissait sa paume laissait voir, l’ossature métallique taillée d'une main de maitre, la réponse parfaite de cette parodie de membre à ses moindres pensées.

Tombant à la renverse, Math hurla du plus fort qu’il put.

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