Encore Lui
Tu me surprends encore. Même au plus bas, tu ne sembles jamais au bout de toi-même. Tu fais la fière à monter seule les marches, à savoir exactement où tu vas. C’est presque beau de te voir lutter pour ton image. Bien sûr, je te suis. Ton corps qui dirige, sait, une habitude dessinée dans tes gestes : la lumière que tu allumes sur la table de chevet, tes lunettes que tu déposes. C’est tout ton rituel qui ressurgit à cet instant, avant que tu ne t’écroules sur le lit la tête plantée dans les oreillers. As-tu seulement conscience de ta robe qui se retrousse, de tes jambes nues, de tes cuisses ? Je suis sûr que oui. Tu sais ce que tu es, tu sais toute cette peau qui m’appelle, tes yeux fermés, ton souffle plus fort, saccadé et tes cheveux partout. Dans ce corps que tu laisses à ma portée, il y a ta force, ta beauté, mon envie. Putain comme j’ai envie de toi. Tu le sais. Évidemment tu le sais. J’ai envie de toi même ainsi, même dans cette laideur. Qui te regarderait à cet instant comme moi je te regarde ? Qui d’autre pourrait te désirer à ce moment précis ?
Mais tes jambes qui s’ouvrent toutes seules, ta robe qui s’enlève si facilement sont autant de signes que tu m’adresses. Tu me laisses faire. Tu ne dis rien et me laisses faire. Je peux prendre mon temps. Je veux te montrer que même ainsi, je te trouve belle. Je veux que tu sentes mes mains partout sur ta peau. Je veux prendre le temps de l’explorer ce corps, je l’ai tellement attendu, tellement rêvé. Si tu savais…
Garde les yeux fermés, savoure, profite. Laisse-moi faire. Laisse-moi te saisir, t’embrasser, t’explorer. Tu souffles… Tu gémis… Doucement, mais tu gémis et j’adore t’entendre. Tu gigotes aussi, faiblement… Tu aimes, n’est-ce pas ? Non, ne réponds pas, savoure. Je veux prendre mon temps.
Et puis, je veux te prendre toi. Mais comment te dire cela ? Comment te dire que je veux te baiser ? Trop dur, trop violent, trop tôt, ça viendra plus tard, les prochaines fois. Non. Comment te dire que je veux te prendre ? Mais ce n’est pas le mot juste non plus, car je te possède déjà, je te possède enfin. Te pénétrer. Oui, j’ai envie de te pénétrer. C’est exactement ce que je te dis. Tu ne réponds pas, tu te retournes un peu, le visage plus encore dans l’oreiller, tu me tournes le dos. C’est ton cul que tu m’offres ainsi, une vue magnifique… mes mains dessus qui s’en saisissent, je n’ai qu’à te soulever un peu, te monter à moi. Et saisir tes cheveux d’une main pour mieux t’entendre gémir avant de m’écrouler sur toi.
Pardonne-moi, j’aurais dû te laisser dormir. Ne m’en veux pas, c’était irrésistible. Dors maintenant, repose-toi, et ne t’inquiète pas, je suis là, je serai là demain à ton réveil, je ne compte pas me sauver. Je suis là, tout va bien.
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