La technologie n’apporte pas toujours le progrès - 5

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Une intelligence artificielle pas très intelligente

Alors qu’il nous faut encore nous battre contre des machines stupides, une nouvelle révolution technologique est annoncée : l’avènement de « l’intelligence artificielle ». Le terme « révolution » est ici, bien sûr, abusif, puisque les priorités continuent d’être les mêmes : notre société, une fois encore, met tous ses œufs dans le panier des innovations technologiques. Donc rien ne change, en réalité. Il n’est pas très juste, non plus, de rendre compte d’une nouveauté : L’intelligence artificielle » est née au milieu du XXe siècle et son premier grand retentissement médiatique a lieu lorsqu’un ordinateur parvient, le 11 mai 1997, à battre aux échecs, le champion Gary Kasparov.

La nouveauté est que ce « savoir artificiel » va nous être imposé et qu’il nous faudra, en fin de compte, nous résigner à admettre comme unique philosophie, que les robots sont surpuissants, même si nous pensons le contraire.

Quant au terme d’ « intelligence », il est lui-même impropre : il est plus juste de parler de « savoir artificiel », le savoir étant différent de l’intelligence et, encore plus, de la conscience, même si certains savoirs peuvent avoir la couleur de l’intelligence !

Le savoir des ordinateurs, qu’on le veuille ou non, sera toujours borné par l’intelligence de ses concepteurs. La question n’est donc pas de savoir si les robots vont vraiment devenir intelligents ; elle est surtout de se demander si l’intelligence de leurs concepteurs n’est pas déjà, elle-même, formatée. Car, on s’en doute bien, ceux qui conçoivent de telles machines, ne vont pas avoir la sensibilité de Proust, ni l’esprit critique de Proudhon. Une intelligence artificielle, peut-elle donner la recette du bonheur au malheureux, ou simplement la solution de l’enrichissement au pauvre ? Peut-elle expliquer à un enfant ce qu’est la mort ou la sexualité ? On devine déjà le fiasco des réponses à de telles questions !

« Le progrès technique est comme une hache qu’on aurait mis entre les mains d’un psychopathe », nous assurait Albert Einstein, qui avait sans doute déjà constaté combien il était dangereux de privilégier certains secteurs à d’autres, notamment en abandonnant sciemment des disciplines qui explorent la conscience. Ainsi, d’un côté, un individu dont on n’a que faire de son équilibre mental : c’est le fou. De l’autre des outils toujours plus perfectionnés et aussi plus dangereux, que l’on laisse à porter de mains du fou. Tout est résumé en une phrase.

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