Le culte dangereux d'un savoir unique et absolu – 1
Un système : « la technocratie »
Étant donné que la technologie s’impose dans notre société tant d’un point de vue idéologique, que par des obligations d’achats, il est possible de définir notre système comme « technocrate ».
Le problème n’est donc pas, en soi, l’exploitation du savoir technologique, mais cette persuasion qu’il faut hiérarchiser les filières et admettre la prédominance de certains savoirs, plus utiles que les autres. Cependant, pourquoi d’abord la technologie, puisque d’autres sciences comme la biologie, la génétique, la chimie, la médecine, l’astronomie, la physique, proposent également des avancées remarquables ?
Il va de soi que ce sont déjà les croyances collectives qui maintiennent, dans nos démocraties matérialistes, un système technocrate. Le consommateur lambda, fusse-t-il influencé par les diverses publicités, est généralement convaincu que les seuls progrès possibles sont dans le développement des nouvelles technologies, aussi ce qui est cru massivement, finit par être vrai : la technologie source de progrès devient également source de fascination. La technologie n’est donc plus seulement un savoir, mais un absolu. Il s’agit d’ailleurs d’observer les images associées aux nouveaux produits, l’exemple le plus éloquent étant les publicités de voitures. Ce sont souvent des images épurées, d’aspect cosmique, qui font allusion à un monde futuriste. Les publicités insistent sur le fuselage des lignes, un esthétisme épuré qui présente une perfection, laquelle perfection se réfère précisément à une notion d’absolu. Il y a dans cette exagération de la prouesse technologique, un message qui, si l’on réfléchit bien, s’avère plutôt risible. La « titine » familiale… par la magie de l’image publicitaire, se métamorphose en un engin spatial, qui fend l’espace intersidéral.
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