Chapitre 18 : La dernière nuit

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Langoureusement allongée dans le lit d’Arturo, Ingrid savourait leur étreinte passionnée. Les draps tiédis par leurs ébats caressaient son corps nu à chacun de ses mouvements. Ils avaient toute la nuit pour eux avant qu'elle ne s'envole pour Lille. Et elle attendait que son amant récupère en se rappelant leur première nuit ensemble.

Elle s’était doutée qu’il avait volontairement laissé sa voiture en bas de chez lui afin de lui proposer de visiter son appartement à leur retour du restaurant. En entrant dans son appartement, elle pensait découvrir à une garçonnière faite de meubles disparates et d’un désordre plus ou moins rangé en fonction du temps qu’il aurait consacré à y créer un environnement accueillant pour elle. Jamais elle n’aurait imaginé un intérieur minimaliste, aux meubles design et épurés, donnant un style contemporain à son habitation. L’homme qu’elle découvrait en même temps que son appartement, lui offrait une nouvelle facette de sa personnalité qui la mit en confiance.

La pièce principale comprenait une cuisine ouverte avec un îlot central entouré de chaises hautes permettant de se dispenser de table et d'optimiser l’espace disponible. À l’autre extrémité, un coin salon constitué de fauteuils beiges face à un mur écru destiné à servir d’écran de home cinéma, témoignait des goûts de son propriétaire. Elle s’était tout de suite sentie chez elle dans cet intérieur à l’image d’Arturo, à la fois simple et distingué, et elle ne s’était pas fait prier pour visiter les autres pièces. Fièrement, il lui avait montré la salle de bain qu'il avait aménagée avec une douche à l’italienne. Un travail minutieux qui lui avait permis de conserver les “azulejos” d'origine, ces carreaux de faïence bleus typiques du Portugal. Ensuite, il avait conduite vers une chambre spacieuse aux murs couleur taupe. Le vaste lit, recouvert d’une légère couette gris souris, avait agi comme un appel. Elle lui avait sauté dans les bras, les faisant tomber tous les deux sur le matelas king size.

Ingrid n’avait pas reconnu son corps, avide de prendre les commandes, comme s’il était affamé par ces années d’abstinence. Elle savait que certaines femmes de son âge développaient une nouvelle libido vers quarante-cinq ans, lors de cette seconde adolescence qui chamboulait leurs hormones. Elle n’aurait jamais imaginé que cela soit possible pour une femme qui avait toujours été étouffée par les convenances . À moins que ce ne soit l'influence d’Édith et ses encouragements à se libérer et à se lacher avec Arturo, qui l'avait révélée à elle-même.

Elle avait eu beaucoup de mal s’extraire de ce lieu de plaisir pour tenir la promesse qu’elle avait faite à Édith de passer leur dernière journée de vacances ensemble. Mais cette dernière nuit était entièrement à eux et Arturo avait prévu de profiter de ce moment en prenant le temps de laisser son désir monter lentement. Musique d’ambiance, lumière tamisée et huile de massage, il avait sorti le grand jeu pour que cette nuit soit inoubliable.

Le temps commençait à lui sembler long lorsqu'elle sentit le besoin de s’étendre, telle une étoile de mer, en direction de son amant. Sa jambe s’enroula ensuite autour de celle d’Arturo qui en profita pour l'attirer vers lui.

  • Tu es vraiment insatiable, ma douce.
  • Maintenant je n’ai plus aucun doute, tu vas me manquer. Alors j’en profite, minauda-t-elle.
  • Et si tu revenais début octobre, lorsque nous passons à la mi-saison et que j'ai plus de temps. De tels moments ne peuvent pas finir demain.
  • Tu me tentes ... mais tu sais que je ne crois pas aux relations à distance. J’ai vécu pendant des années avec un homme qui me trompait chaque fois qu’il était seul.

Percevant la faille qui la rongeait, Arturo la serra contre lui.

  • Je ne sais pas combien de temps notre histoire durera mais, je te promets qu’il n’y aura que toi tant que nous serons ensemble.

Ingrid l’embrassa à son tour, mettant fin à la conversation. Lorsqu’elle sentit le désir d’Arturo se réveiller, elle l’arrêta.

  • Ne bouge pas, c’est à mon tour de te masser. Et je compte bien me venger de ce que tu viens de m’infliger.

Elle fit couler l’huile directement sur son torse qui se contracta sous la morsure du froid puis elle le chevaucha. Cette fois, c’était elle de mener la danse.

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