Narbonne, juillet 2023

Je viens de retrouver mon petit cahier bleu, celui où j'avais recommencé à déposer mes pensées il y a deux ans. Il attendait au fond d'un carton que j'avais laissé dans le grenier par manque de temps. Avant que les vacances d'été ne se deploient à nouveau, je termine mon emménagement et je m'installe. Définitivement.

En retrouvant ce confident, j'ai eu l'envie de le relire, de revivre cette période correspondant à un tournant dans mon existence. C'est sans doute ma part de nostalgie. Ce récit m'a rappelé à quel point ma peur du changement avait failli ruiner ma vie. J'ai presque des difficultés à me reconnaître.

À cette époque j'étais désespérée, même si je commençais lentement à reconstruire mon estime personnelle. Je préfèrais parler de mal-être, évitant l'éventualité d'une potentielle dépression. Je vivais seule avec ma fille, pressée de quitter le nid et l'abime se profilant à mon horizon m'effrayait. Comment allais-je le combler ?

Nous avions traversé l'incroyable période du confinement lié à la covid 19. La vie recommençait doucement à reprendre ses droits. Les personnes vaccinées pouvaient à nouveau prendre l'avion. Nous étions peu nombreux à tenter l'expérience face aux risques de restrictions qui menaçaient encore à l'époque. Le destin avait le temps de s'occuper de moi et une amie, aujourd'hui devenue chère, était à mes côtés pour m'encourager à reprendre ma vie en main.

Ingrid