ÉCHAPPE TOI SI TU PEUX II : Le retour du come back (par Ewøks, dit l'Ocelot)

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Dimanche 31 Octobre 2021, 15h52 – repère secret de Gourdin l’enchanteur.

Une nouvelle fois, l’alarme retentit dans le hangar désaffecté qui lui sert de base d’opération depuis maintenant trois ans. Une nouvelle fois, quelque part dans la ville, quelqu’un s’était permit d’entamer un Kiwi gold ™ avant l’heure indue.

L’homme soupira, avala une quinzaine de ces pilules bleues qui font de lui le surhomme que tout le monde craignait et sorti prestement, ignorant es douleurs récalcitrantes liées à son otite chronique qui le faisait souffrir depuis deux jours déjà.

Une brise froide caressa son visage alors que le jour dominait la ville dans une quiétude trompeuse. Car, et Goudin l’avait bien compris, le mal et la noirceur se cachait parfois dans les visages les plus angéliques.

Guidé par son infiniment puissant braquemart enchanté, il trouva sans peine le lieu de résidence du futur sodomisé. Un immeuble haut de cinq étages en bas duquel une meute de chiens errants se disputaient les restes d’un gigot trop cuit. Quelque part dans le lointain, la sirène d’une voiture de police hurlait aux nues.

Le mage soupira à nouveau. Ce boulot l’avait d’abord passionné, car il n’y a que dans le désir du devoir accomplie que l’on peut se servir d’un engin comme cette verge turgescente veinée de mille artères violacées. Mais après des années à visiter les trous de balles de tous ces garçons et ces filles refusant par défiance ou inconscience la seule règle immuable établie par l’univers lui-même : pas de Kiwi gold ™ avant 16h30, il hésitait. Ces intestins méritaient-ils vraiment le sort que lui, Gourdin, leur resservait à chaque fois.

Il en doutait. Chaque fois un peu plus.

Las, il passa la porte du hall de l’immeuble sans même faire attention aux rats qui fuyaient sur son passage, inquiétés par l’ombre disproportionnée que faisait planer le chibre de l’homme fatigué.

Sans aucun doute possible, sa verge indiquait le cinquième et dernier étage. Il essaya l’ascenseur antique, mais lorsque son doigt appuya sur le pressoir, rien ne se passa. Évidemment.

Traînant des pieds il se dirigea vers les escaliers.

« Inutile, mon ami, de fuir, car par mon zgeg je vais t’occire… non ça ne va pas » pensa Gourdin. « Trop direct, ça manque de panache ».

« Debout ou à quatre pattes, dans tes sphincters, ça sera l’éclate… bof, pas assez subtile ».

L’inspiration cessait de lui venir. Il décida qu’il improviserait finalement en fonction de la circonstance.

Marche après marche, étage après étage, il gravit la distance qui le séparait du malheureux. Mais alors qu’il atteint l’ultime palier, un souvenir remonta du flot de poussière alcoolisé que constituait son esprit. Il était déjà venu ici, il le savait.

Un étrange sentiment s’empara de lui quand l’aiguille de son pantalon indiqua clairement la porte à défoncer : celle-ci avait déjà été forcée. Il y avait de cela plusieurs années, comme en témoignaient les bandeaux de police gisant au sol, autrefois barrière de fortune contre les inopportuns visiteurs de la scène du crime.

Par un effort surhumain, il parvint à ramener au devant de ses réminiscences la course poursuite qui avait eu lieu ici. Il visualisait un taxi, un gendarme et un zoo. Et le nom à peine lisible sous la sonnette finit de raviver les souvenirs.

Marc.

« Impossible, je l’ai laissé sans vie dans un buisson, après qu’avec mon chibre, je lui ai limé le fion ».

Incrédule, il pénétra dans l’appartement. Rien n’avait changé depuis à sa première visite. Même l’assiette dans laquelle Marc avait commencé à déguster le fruit défendu (tout du moins avant l’heure promise) était restée à sa place.

Par des pulsations vigoureuses, le dard d’Odin indiquait formellement que la future victime se trouvait sur sa droite, derrière une porte blanche fermée.

La main tremblante, il actionna la clenche. Décidément, Gourdin le magicien avait tant perdu de sa superbe. La porte, dans un grincement strident, s’ouvrit et dévoila un homme aux tempes grisonnantes assis dans un fauteuil roulant vétuste. Devant lui, sur une table de camping, deux moitiés de Kiwi gold ™ trônaient outrageusement.

— Impossible, suffoqua Gourdin. Je t’ai tué, transpercé de ma lance et inondé de mon illustre semence !

La parodie d’homme recroquevillée sur elle-même pianota sur un clavier d’où une voix numérique s’éleva bientôt :

— Tu as essayé, Gourdin. Mais tu as échoué. Tu as meurtris mon corps, détruit mon esprit, mais mon désir de vengeance m’a tenu en vie jusqu’ici. Maintenant, tu vas mourir.

Profitant de la faiblesse évidente de l’handicapé, Gourdin s’élança en avant, son pieu fièrement brandi droit devant lui comme une rapière prête à empaler pour la deuxième fois Marc le survivant. Mais quelque chose le stoppa en pleine élan. Pendant cet instant de stupeur où il était tombé nez à nez avec son ancienne victime, quelqu’un en avait profité pour nouer les lacets de ses baskets ensemble.

— Non ! Mon unique point faible ! Comment savais-tu !

— Il ne le savait pas, mais moi, oui. Fit une voix dans son dos.

Lentement, Gourdin se retourna.

— James, lâcha-t-il sobrement.

— Hé oui ! James ! C’est moi !

— Non, ce n’est pas possible !

— Bah si.

L’homme se retourna pour vérifier qu’ils étaient bien juste trois dans l’appartement délabré.

— Mais comment ? Renifla Gourdin. Tu es pourtant le petit-fils du cousin au quatrième degré de la mère de mon grand-père du côté de ma belle-mère. Je te connais depuis 2007 où je t’avais poké sur Facebook ™ . Ce poke ne signifie donc rien pour toi ?

— Non Gourdin. Car en plus d’être le petit-fils du cousin au quatrième degré de la mère de ton grand-père du côté de ta belle-mère, je suis le meilleur ami de Marc. Et lui m’a envoyé pas moins de seize invitations à jouer à Farmville ™ . Ça, ça compte vraiment.

Pendant que son ennemi se pavanait de son score incroyable obtenu sur Farmville ™ , Gourdin profita de son inattention pour enlever discrètement ses baskets, puisque liées entre elles, elles ne lui serraient plus du tout les chevilles.

Dès qu’il fut libre, il bondit sur ses pieds à la surprise générale et asséna un coup de tige circulaire à ses opposants. Marc prit le gland en pleine gencive, mais parvint à s’y accrocher et stopper la course du membre fou.

Profitant de la confusion du mage, James tenta de se jeter sur Gourdin, lequel esquiva la charge d’un pas de côté. Le jeune homme alla s’écraser sur son meilleurs ami.

« Car ceux qui luttent contre mon châtiment, se verront perforés par mon gland ! ».

Il y eu un flottement un peu gênant.

— Ouais je sais, pas top, avoua l’alpha et l’oméga.

Dégrafant un slip blanc de taille S que reconnaissait bien Gourdin, James libéra à son tour un pénis d’une taille remarquable.

— Magicien Gourdin à la lance ardente, je suis ton adversaire, celui dont on dit que l’érection plonge dans l’ombre tout un hémisphère.

Sans plus attendre, James tenta d’attraper par l’oreille le puissant Gourdin, mais à cause de l’otite de celui-ci, glissa sur une dose certaine de cérumen, l’envoyant se ramasser goulûment sur le tapis empoussiéré du salon. Il ne réalisa que bien trop tard qu’il gisait là, le froc baissé, allongé sur le ventre, son céan bien tendu à la vue du célèbre Gourdin. Lequel n’en demandait pas tant et, les bras croisé sur le torse tel la réincarnation d’un pharaon, se laissa choir sur sa victime, sa masse de chair ostensiblement dressée vers un point d’impact précis.

Hélas, tout ceci était sans compter sur l’héroïsme du pauvre Marc qui tenta de s’interposer. Seulement en fait d’un jeune homme vigoureux, la pâle copie de chiffon désarticulée qu’il était devenu ne fit que s’enrouler autour du manche rougeoyant de Gourdin qui enfila tout de même l’innocente et vierge cavité dans laquelle disparue corps et bien Marc le regretté.

Un long et douloureux cris déchira le quotidien de la ville. Le hurlement s’estompa sur un Gourdin fatigué, à bout de force, assis devant la table sur laquelle le narguait deux demis-Kiwis gold ™ .

Après un rapide coup d’œil au cadran solaire qui débandait maintenant, celui-ci lui indiquait 16h30 pile. Fourbu et affamé, le sage mage entreprit de boulotter le fruit sacré.

Seulement voilà, quelques cuillerées dégustées plus tard, un bruit sourd se fit entendre. Envoyant voler en éclat la porte blanche de laquelle Gourdin avait actionné la clenche quelques minutes auparavant, un immense ogre fit son apparition, exposant sa nudité sale et luisante.

« Qui l’eût cru ? À l’heure indue. L’imbécile mangea le fruit défendu. Par Gungir la luisante, et par mon torse velu, Ce petit cul payera son dû » fit la créature d’une voix rauque.

— Mais c’est impossible, il est 16h30 !

— Hon, hon, répondit l’ogre en niant de la tête. Il est 15h30, heure d’hiver.

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