Prologue

4 minutes de lecture

Toulouse, samedi 18 janvier

Le conducteur s’engagea sur la sortie de la rocade, suivant les indications données par le GPS. Après quelques centaines de mètres, le système de guidage lui demanda de tourner à droite, dans une ruelle sombre. De part et d’autre, des bâtiments d’activités et des petits entrepôts, tous fermés à cette heure tardive.

« Tu es sûr que c’est par là ? demanda la jeune femme assise à ses côtés, d’une voix inquiète.

— Oui, regarde sur l’écran, il faut encore avancer un peu plus loin. »

Après un dernier virage à angle droit, la façade de l’établissement apparut enfin. C’était le seul bâtiment éclairé, surtout grâce à l’enseigne de néon d’un rose criard.

« Le Pink, c’est bien là, dit l’homme, soulagé au fond de lui-même. Il y a plusieurs voitures arrêtées.

— On dirait qu’il y a du monde dans les voitures. Tu crois qu’ils attendent ?

— On est un petit peu en avance, sur le site il était écrit vingt deux heures, il est moins trois. Je vais me garer et on patientera un peu. »

Au bout de quelques minutes, une lumière apparut au-dessus de la porte et trois couples descendirent de leurs véhicules.

« Tu vois, dit l’homme. Allez, on y va aussi. »

Les deux jeunes gens suivirent le mouvement. Ils patientèrent encore un petit moment à l’extérieur puis la porte s’ouvrit enfin. Une femme entre deux âges, vêtue d’une tenue légère les invita tous à entrer. Ils pénétrèrent dans un sorte de sas, tenant lieu à la fois de caisse et de vestiaire, fermé de lourdes tentures. La femme arrivée en premier ôta son lourd manteau d’hiver et sortit de son sac une paire d’escarpins à hauts talons, qu’elle enfila à la place de ses sneakers. Sous le manteau, elle ne portait qu’une robe très courte et des bas résille.

À leur tour, les derniers venus déposèrent leurs manteaux et déclinèrent leurs prénoms, à la requête de l’hôtesse.

« C’est votre première fois ici ? demanda la femme derrière le comptoir.

— Oui, en effet répondit le jeune homme, intimidé. Il y a un problème ?

— Oh non, pas du tout, rassurez-vous. Bienvenue au Pink. Je vous laisse faire connaissance au bar, je viendrai vous retrouver un peu plus tard pour vous faire visiter l’établissement. »

Au-delà des rideaux, s'ouvrait un long corridor sombre menant à une pièce plus vaste. De faibles lumières rosées montaient du sol, laissant deviner quelques statues représentant des divinités dénudées, des deux sexes. Dans la grande salle, un bar occupait tout un côté de la pièce, sur le mur d’en face, de petites alcôves avec des banquettes et de petites tables basses. Le rose dominait. Au milieu de l’espace, une petite piste de danse, parcourue des éclairs lumineux de lasers et de projecteurs. Les clients arrivés avant eux s’étaient regroupés au bar, semblant se connaître, les conversations avaient déjà commencé. Une jeune femme officiait derrière le comptoir, une robe très transparente ne cachant que très peu de ses seins généreux.

« Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? demanda-t-elle aux derniers arrivants. Vous pouvez choisir ce que vous voulez, les trois premières consommations sont comprises dans le prix de l’entrée.

— Un verre de Prosecco, demanda la jeune femme.

— Un gin tonic pour moi, dit son compagnon. »

Pendant que la barmaid préparait les boissons, une jeune femme blonde aux longs cheveux ondulés se retourna vers eux.

« Bonsoir, je m’appelle Camille, c’est votre première soirée ici ? Je crois que je ne vous ai jamais rencontrés, je m’en souviendrais, ajouta-t-elle avec un large sourire.

— Oui répondit l’homme, je m’appelle Thomas, et voici ma compagne, Marie.

— Le beau brun ténébreux là-bas, est mon chum, reprit Camille, il s’appelle Leonard. Je vous le présenterai tout à l’heure si vous le souhaitez. »

La blonde désignait un homme en discussion à l’autre bout du bar, cheveux bruns mi-longs, soigneusement coiffés, le regard acéré.

« Il est encore tôt, mais rassurez-vous ça va s’animer dans un moment. Profitez de votre verre, plus tard vous aurez du mal à approcher du bar.

— Vous venez souvent ici ? demanda Thomas.

— Ça dépend, répondit Camille, il peut nous arriver de venir deux ou trois fois le même mois, puis plus rien pendant quelques semaines. Il y d’autres endroits sympa à Toulouse, et puis nous aimons aussi les soirées privées.

— Les soirées privées, releva Marie, c’est quoi ?

— Et bien, on se retrouve à quelques uns dans une grande maison pour s’amuser toute la nuit. C’est très amusant. »

Camille n’eut pas le temps de développer davantage, Leonard se dirigeait vers eux.

« Tu me présentes tes nouveaux amis ? demanda l’homme.

— Voici Marie et … excusez-moi ?

— Thomas, compléta l’intéressé.

— C’est leur première fois ici, et je crois qu’ils découvrent la vie nocturne.

— Et bien, vous avez choisi un des meilleurs endroits pour débuter. Vous allez voir, l’ambiance est très conviviale ici. Vous n’allez pas avoir de mal à vous faire de nouveaux amis, d’autant que Marie, vous êtes une fort jolie femme, mais il faudrait que Camille vous donne quelques adresses pour choisir vos tenues.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? balbutia Marie rougissante.

— Oh, rien, votre robe est charmante pour aller boire un verre avec vos amies, mais elle est un peu trop sage pour un lieu comme celui-ci. »

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Eros Walker ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0