Séance Photos

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Ramonville, lundi 28 janvier

Thomas avait plusieurs fois été tenté de jeter un œil à la messagerie du Réseau rose. Il travaillait depuis son domicile et il lui aurait été facile de se connecter sur son ordinateur personnel, durant l’une des interminables réunions en visio. Il avait réussi à résister jusqu’à la fin de sa journée de travail. Quand il succomba enfin, il put constater que trois courriers attendaient d’être lus. L’un venait de Léo et Camille. Il commença par les deux autres, qui n’étaient que des messages de bienvenue et des invitations à faire plus ample connaissance. Thomas se promit d’y répondre, mais plus tard. Il ouvrit le dernier. Léonard et Camille, la rédaction semblait conjointe, les félicitaient pour avoir franchi le pas. Suivaient quelques lignes flatteuses à l’endroit des jeunes gens, puis une adresse où, précisait Camille, Marie pourrait trouver des tenues convenant aux soirées lors desquelles elle se ferait un plaisir de la retrouver. Suivait un code pour accéder aux parties privées de la fiche et une incitation à compléter le profil Tom & Mary de quelques photos mettant en valeur les nouveaux membres de la communauté.

Thomas se rappela qu’il avait suggéré à Marie de prendre quelques clichés durant le week-end, ce qu’ils avaient tous les deux oublié de faire. Il était en train de fantasmer sur les poses lorsque son épouse rentra du travail.

« Comment s’est passée ta journée, mon cœur ?

— On a eu la visite d’un représentant du siège, venu nous faire un laïus sur le harcèlement au travail, comment reconnaitre les signaux faibles, que faire si une salariée vient nous rapporter des comportements inappropriés… tu vois le genre !

— J’imagine, ton esprit s’est évadé, tu a pensé à Léonard.

— Non, pourquoi ?

— J’imagine qu’il ne doit pas s’ennuyer dans sa clinique.

— Tu crois que ça marche toujours le coup de l’infirmière soumise, sans rien sous la blouse ?

— J’en sais rien ! Léo et Camille nous ont envoyé un message sur le Réseau rose.

— Ah oui, c’est vrai, j’avais déjà oublié. Qu’est-ce qu’ils disent ?

— Camille te fait passer l’adresse d’une boutique, rue Saint-Rome. On pourrait y faire un tour samedi prochain.

— Oui, pourquoi pas, répondit Marie mollement, et quoi d’autre ?

— Ils nous suggèrent de présenter des photos. Tu te souviens qu’on en avait parlé vendredi, et on a complètement zappé !

— C’est vrai. C’est pas urgent, si ? Je suis un peu fatiguée.

— On va encore oublier, il n’y en a pas pour longtemps, et puis, on sait bien comment ça va finir !

— Bon, d’accord, si ça t’amuse, mais j’ai envie de boire un verre avant, et puis j’ai faim aussi. »

Le diner vite expédié, Marie disparut dans la salle de bain pour se préparer. Elle revint quelques minutes plus tard, vêtue d’un jean usé et d’une chemise blanche. Elle avait libéré et brossé ses longs cheveux, leur donnant un agréable volume.

« Ça te convient comme ça ? demanda-t-elle.

— Tu es parfaite, je crois que ça va plaire.

— Tu as vu des photos de Camille ?

— Oui, tiens, regarde ! répondit Thomas en tournant l’écran de son ordinateur.

— Elles sont plutôt sages, tu ne trouves pas ? Elle ne montre pas grand-chose.

— C’est quand même assez érotique, commenta Thomas, elle a de jolis seins.

— Les miens sont tout aussi mignons et tu peux les prendre dans tes mains, protesta Marie en écartant les pans de sa chemise.

— Oui, c’est bien comme ça ! conclut le jeune homme en braquant son mobile. »

Quelques minutes plus tard, Thomas avait transféré une douzaine d’images sur son portable. Marie lui en fit éliminer quelques unes. À la fin, ils se mirent d’accord sur une demi-douzaines de photos formant une mini-série en forme de strip-tease plutôt soft.

« À ton tour, dit soudain Marie en s’emparant du téléphone. Il n’y a pas que les filles qui doivent se mettre à poil. »

Thomas se prit au jeu, jouant au Chippendale devant la cheminée. Lorsqu’il fit glisser son caleçon, Marie posa le mobile et se mit à genou devant son mari.

« Tu avais raison, on sait toujours comment ça finit ! »

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