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Gaillac, mardi 11 février

« Tu as un moment ? demanda Ducros en passant la tête dans le bureau de l’adjudant.

— Entre Laurent, tu as du nouveau ?

— Oui, peut-être, j’ai consulté le Fichier des Personnes Recherchées, comme tu me l’as suggéré hier. J’ai peut-être quelque chose. Il y a un peu plus de six mois, un couple, les Delcasse, a également disparu sans laisser de trace, sans raison apparente. Ce sont les collègues de Muret qui ont ouvert le dossier.

— Tu les as contactés ?

— Oui, bien sûr. Le contexte ressemble à peu près au nôtre. Un couple de 47 et 44 ans, sans problème connu. Ils étaient domiciliés à L’Herm, mais travaillaient pour l’un à Toulouse et l’autre à Portet. Une amie de la femme a contacté la gendarmerie, n’arrivant plus à la contacter. Une patrouille s’est rendue au domicile des disparus et a interrogé les voisins. Personne n’était au courant de leur départ, la maison ne donnait pas de signe de fermeture prolongée. Il n’y avait qu’une voiture dans le jardin, celle de la femme. La voiture du mari a été retrouvée quelques jours plus tard dans un parking public de Toulouse, le parking Esquirol. D’après le gestionnaire, elle y est entrée le samedi 17 août à 21 heures. Comme c’était la période des vacances, personne ne s’est inquiété. Ce n’est qu’au mois de septembre que le véhicule a été enlevé.

— Effectivement, ça ressemble à notre dossier, commenta l’adjudant. Que s’est-il passé ensuite ?

— Rien, les gars de Muret ont enregistré la déclaration, mais il n’y a pas eu d’enquête.

— Ils n’ont pas transmis au Parquet ?

— Il n’y a pas de trace et le collègue ne m’en a pas parlé.

— Bon, je vais appeler Laura Marques pour voir ce qu’elle en pense. Tu as pris les coordonnées de cette amie ?

— Oui, j’ai son nom, Maria Cantoni, et son portable.

— Bien, contacte-la pour voir s’il a du nouveau. Si ça se trouve, ils sont rentrés et personne n’a prévenu la Gendarmerie.

— Je le fais tout de suite, conclus Ducros avant de quitter le bureau. »

L’adjudant prit le temps d’intégrer ce fait nouveau. Muret était assez loin de Gaillac, mais les Martinez n’avaient pas hésité à se rendre à Toulouse. L’Herm était plus proche. Pouvait-il y avoir un point commun ? Si le couple Delcasse était parti en vacances, il n’aurait pas laissé sa voiture à Esquirol, en plein centre de Toulouse. On l’aurait retrouvée à l’aéroport de Blagnac ou à Matabiau. En même temps, se dit Keller, en plein mois d’août, on se soucie moins d’une absence inopinée. L’adjudant composa le numéro de la magistrate. Elle répondit tout de suite.

« Bonjour Laura, c’est Marc Keller. On vient de découvrir une disparition troublante, l’été dernier à Muret.

— Comment ça ? interrogea la substitute.

— Ducros a consulté le fichier des personnes recherchées. Il a trouvé une déclaration pour un couple. Il y a pas mal de similitudes avec les Martinez.

— Il y a eu des investigations ?

— Et bien, vu que c’était en plein mois d’août, les collègues ont pensé qu’ils étaient partis en vacances sans prévenir et ce n’est pas allé plus loin.

— Ils sont peut-être rentrés depuis !

— Oui, bien sûr. J’ai demandé à Ducros de vérifier, mais le cas échéant, ça vaudrait peut-être la peine de creuser un peu, tu ne crois pas ?

— En effet, c’est assez troublant. À quoi penses-tu ?

— Au minimum aller faire un tour sur place, parler aux voisins, et contacter leurs employeurs aussi.

— Tu sais où ils travaillaient ?

— Non, pas encore, juste que c’était à Toulouse et Portet. Pour le moment j’ai une identité, une adresse à l’Herm et l’immatriculation de leur voiture.

— Bon, tu peux te renseigner un peu, mais on sort un peu de notre juridiction, je ne veux pas de problèmes de territoire.

— Si les deux sont bien liés, ce serait gros, non ?

— Oui, en effet, et dans ce cas, c’est Toulouse qui pourrait reprendre la main.

— On a quand même progressé, non ? Il faut qu’on continue.

— Tu as réussi à pénétrer ce fameux réseau ?

— Les techniciens sont dessus, et je garde un atout dans ma manche. Je peux faire saisir les ordinateurs du dentiste. Je pense qu’il aurait du mal à expliquer la perquisition à sa femme… Je ne l’ai pas menacé encore, je ne voudrais pas qu’ils effacent leurs traces.

— C’est d’accord, explore cette piste, mais essaie de le faire en bonne entente avec tes collègues ! »


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