Saint Valentin

3 minutes de lecture

Buzet-sur-Tarn, vendredi 14 février

En rentrant de Toulouse, un message à la radio rappela à Camille que ce vendredi était le 14 février, Saint Valentin, fête des amoureux. Peu portée sur les tâches ménagères, elle n’envisageait pas de préparer un dîner raffiné à son compagnon. Buzet, par chance, hébergeait un restaurant gastronomique proposant des plats à emporter. Dès son retour, elle passa commande à l’établissement où elle était reconnue comme une cliente fidèle. Le chef lui fit quelques propositions et ayant fait son choix, elle précisa que Léonard passerait chercher les plats en rentrant de la clinique, un peu plus tard. La cave de la villa, par contre, était toujours bien approvisionnée. La jeune femme sélectionna un vin de Gaillac blanc, une bouteille de Loin de l’œil, produite par un couple d’amis vignerons, ainsi qu’un rouge d’Espagne, un grenache de la Rioja. Léonard arriva peu avant vingt heures, chargé des mets collectés chez le traiteur.

« Qu’est-ce qui justifie ce traitement d’exception ? demanda le médecin.

— Tu as oublié ? C’est la Saint Valentin aujourd’hui.

— Et non, je n’ai pas oublié ! répondit Léonard en sortant de la poche de son manteau une petite boite entourée d’un ruban rouge. Pour toi, mon amour. »

Camille déballa le paquet et découvrit une splendide bague sur laquelle était montée une pierre verte.

« Une émeraude, précisa Léonard, elle se mariera bien avec la couleur de tes yeux.

— Tu es fou ! répliqua la jeune femme.

— À quoi bon gagner de l’argent si on ne le dépense pas ? »

Camille passa l’anneau à son doigt.

« C’est juste ma taille !

— Je dois avouer que j’ai vérifié avant d’aller chez le joailler. »

Camille sortit la bouteille de Gaillac et la posa sur le plan de travail de la cuisine.

« Sers-nous un verre, s’il te plait, je vais me changer. »

Quelques minutes plus tard, elle était de retour, vêtue d’une robe en dentelle noire, ne laissant aucun doute sur le fait qu’elle ne portait rien en-dessous.

« Est-ce que je te plais comme ça ? demanda Camille en tournant sur elle-même, sous les yeux de Léonard amusé.

— Il n’y a aucun doute, tu es la plus belle femme que je connaisse. Et sans doute la plus coquine aussi.

— Justement, je me suis dit que je pourrais inviter Carmen un de ces jours.

— C’est vrai, il y a Carmen aussi, difficile de trancher, répliqua Léonard avec un grand sourire.

— Je ne suis pas jalouse, et puis je sais qu’elle me racontera tout dès le lendemain !

— Va pour Carmen alors !

— Mais je me suis dit qu’il faudrait lui trouver un partenaire pour la soirée, tu aurais quelqu’un à me suggérer ?

— Voyons! pour Carmen, il ne faut pas se tromper. Que penses-tu de mon collègue Flamand ? Sa femme doit partir skier avec les enfants à Baqueira pour les vacances. Il va être seul pendant deux semaines, le pauvre !

— Flamand ? Tu veux rire, il ne parle que de chasse et de voitures. Il est ennuyeux à mourir !

— Oui, mais il est beau gosse !

— Ça ne suffit pas. Pas pour Carmen en tout cas.

— On oublie la clinique alors, voyons du côté du golf. Un divorcé, ça peut aller ? Je pense à Manuel Etcheverry. Il a de la classe, il est cultivé, il est riche et ça ne se voit presque pas.

— Je l’ai déjà rencontré ?

— Non, je ne crois pas. Tu t’en souviendrais. Une Andalouse et un Basque, ça peut s’entendre ?

— Pour une soirée, ça doit pouvoir coller.

— Tu voudrais organiser ça pour quand ?

— La semaine prochaine ?

— Le samedi, on a déjà prévu de retrouver ce couple au Private.

— Oui, c’est vrai, le vendredi soir alors !

— Je l’appellerai demain. »

Les deux amants firent honneur aux plats et au vin. Camille avait dressé une table de fête, avec de la vaisselle fine et des chandelles. Le repas terminé, tous deux se retrouvèrent dans le salon. La jeune femme força Léonard à s’asseoir au milieu du grand canapé avant de lancer une musique adaptée. La voix de Diana Krall interprétant The Look of Love monta des enceintes et Camille commença à onduler langoureusement avant de faire glisser sa robe sur ses épaules.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eros Walker ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0