Le Private

3 minutes de lecture

Saint-Sulpice-la-Pointe, samedi 15 février

Thomas et Marie avaient prévu d’arriver au Private assez tôt, pour se donner le temps de découvrir les lieux avant de retrouver leurs nouveaux amis. Selon le GPS, il fallait prévoir une demi-heure pour faire la route depuis Ramonville. Après un diner rapide, Marie avait déclaré qu'elle devait se préparer. Thomas ignorait ce que cela voulait dire. Pour lui, il suffisait de changer de vêtements, mais sa compagne avait visiblement d’autres idées en tête. Il s’installa donc devant la télévision, passant rapidement sur toutes les chaines avant de se fixer sur un match du championnat de rugby. Montpellier recevait Toulon, pas vraiment des équipes que suivait Thomas, supporter du Stade Toulousain. N’ayant rien de mieux à faire, il se servit un verre et s’installa pour attendre sa compagne.

Il ne pouvait tout à fait s’empêcher de penser à la discussion qu’il avait eue avec Léonard quelques jours plus tôt. Se sentait-il prêt à voir Marie dans les bras d’une autre femme, voire d’un autre homme que lui ? Une femme, oui, pensait-il, mais un homme ? Il ne savait pas vraiment. Et lui-même, avait-il réellement envie de Camille ? Oui, sans doute, c’était une femme séduisante, mais comment réagirait Marie ? Il n’y avait qu’une façon de le savoir, il n’allait pas renoncer maintenant.

C’est au moment de la mi-temps que Marie revint dans le salon. Elle avait enfilé la robe rouge achetée quelques jours plus tôt et ses jambes étaient gainées de bas résille noirs. Elle avait à la main une paire de chaussures à talons hauts.

« Je te plais comme ça ? demanda la jeune femme en tournant sur elle-même. »

Le mouvement vit voleter les pans de la robe sur sa poitrine, dévoilant des seins juste voilés d’étoiles de strass collée sur les aréoles.

« Sublime, commenta Thomas. J’adore ! »

Marie avait relevé ses longs cheveux bruns, dans une sorte de chignon déstructuré, dont s’échappaient de longues mèches. Elle s’était composé un maquillage sophistiqué auquel Thomas n’était pas habitué.

« Dis donc, où as-tu appris à te maquiller comme ça ? demanda-t-il, étonné.

— Les tutos, c’est pas pour les chiens ! répondit Marie avec assurance. Tu me sers un verre avant de partir ? »

Il était presque vingt-trois heures quand Thomas entra sur le parking du club. Il y avait déjà un bon nombre de voitures, de tous types, dénotant la diversité de la clientèle. Il remarqua un SUV Maserati, rare autour de Toulouse, plusieurs berlines de luxe, Mercedes, BMW ou Jaguar, mais aussi des Clio, Golf et autres 308. Il se dit qu’une fois à l’intérieur, il serait difficile d’associer les voitures à leurs propriétaires. Le club était de toute évidence d’un meilleur standing que le Pink. L’hôtesse à l’accueil se montra prévenante et une employée zélée s’empara de leurs manteaux. Elle eut quelques mots admiratifs en découvrant la tenue de Marie. Thomas en fût secrètement flatté. La salle principale était assez spacieuse, décorée de grandes photos en noir et blanc, audacieuses, mais de bon goût.

Une dizaine de personnes étaient déjà sur la piste de danse, éclairées par des lasers en mouvement permanent. La plupart des femmes portaient des tenues sexy, les hommes étaient plutôt chic, mais sans veste ni cravate. Les deux arrivants ne se sentirent pas déplacés dans ce lieu. Ils se rapprochèrent du bar où les conversations allaient bon train. Un couple d’âge mûr leur fit une place et engagea la conversation. La femme complimenta Marie pour sa robe et sa coiffure. Elle devait avoir une cinquantaine d’années, mais avait une allure élégante et sportive. Laissant Marie faire connaissance, Thomas appela la barmaid. Constatant que beaucoup de clients s’étaient fait servir du champagne, il fit de même. Il revenait avec les deux flutes quand il entendit une voix dans son dos. Il se retourna pour reconnaitre Léonard qui venait vers lui, Camille sur ses pas.

« Je vois que vous avez déjà fait connaissance, déclara Léonard en désignant le couple au bar, Francis et Sophie sont des habitués du club. Nous nous connaissons bien, n’est-ce pas ? compléta Léonard en embrassant la femme à pleines lèvres.

— On va vous laisser entre vous, répondit-elle.

— Pourquoi ? Au contraire, profitons de l’occasion pour boire un verre ensemble. »

Léonard leva le bras et fit un signe. La serveuse comprit tout de suite et lui tendit deux flutes pleines.

« Au plaisir de vous revoir, lança le médecin à l’adresse du jeune couple. Je pense que nous allons passer une bonne soirée. »

Après quelques minutes de bavardage, Sophie proposa aux jeunes femmes d’aller danser. Elles se frayèrent un passage jusqu’au milieu de la piste. Très rapidement, un petit cercle admiratif se constitua. Camille et Sophie avaient entrepris une chorégraphie de plus en plus rapprochée autour de Marie, qui au gré de ses mouvements, découvrait plus ou moins généreusement sa poitrine. Puis les mains commencèrent à la frôler, avant que les corps ne se touchent.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Eros Walker ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0