Le pompiste pompé
Ce récit a été écrit pour « À chacun son histoire », autrefois sur Doctissimo et maintenant sur le forum Slygame. Il faut s'inspirer d'une photo pour écrire un texte, celui-ci est d'abord publié anonymement.
Evan voulait entrer à la célèbre société d’étudiants Verdania, qui, comme son nom ne l’indiquait pas, était surtout réservée aux sodomites. Afin d’être politiquement corrects, on acceptait les 58 nuances de genres disponibles sur Facebook, en espérant que les candidats se renseignassent avant et ne rejoignissent pas la société s’ils étaient non-gays.
Evan se définissait surtout par « c’est compliqué », était naïf et puceau. Il pensait que Verdania était une allusion à l’écologie. Comme il voulait sauver la planète, il envoya donc le bulletin d’inscription (il avait quand même du mal à trouver Greta sexy, elle ne le faisait pas bander). On lui répondit fort poliment que sa demande serait acceptée lorsqu’il se serait livré à une formalité administrative. On lui donnait rendez-vous le vendredi suivant à 20 heures au local de la société situé près d’une station-service.
À l’heure dite, Evan entra dans le local et constata avec surprise que les autres étudiants avaient non seulement le masque antiviral réglementaire mais aussi des lunettes à soleil pour qu’on ne les reconnût pas. L’un d’entre eux se présenta comme le maître de cérémonie et l’informa qu’il avait 30 secondes pour quitter les lieux s’il ne voulait pas qu’on le bizutât. Evan n’avait pas de turboprocesseur dans le cerveau, ayant plus été gâté par la nature au niveau de l’entrejambe, il ne comprit pas immédiatement et il resta.
Les étudiants l’immobilisèrent, le déshabillèrent, lui enfilèrent un masque à gaz muni d’un long tuyau, lui enserrèrent le cou avec un collier clouté, l’affublèrent d’autres accessoires. En moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, il se retrouva à côté d’une pompe à essence, la bite à l’air (désolé pour les censeurs).
Une voiture s’arrêta, le conducteur descendit, ouvrit le hayon d’où sortit un berger allemand qui vint flairer la bite d’Evan avant d’uriner contre ses jambes. Non, cela ne se passa pas comme cela, le conducteur remit son chien à l’ordre avec un coup de pied et lui intima d’aller pisser ailleurs.
— Le plein de super ! dit l’homme en allumant une cigarette.
Evan s’exécuta, pensant que le nouvel arrivant était un comparse. Il n’avait pourtant pas l’air d’un étudiant, il avait largement dépassé le quintal et la cinquantaine, allure de rocker à la retraite.
— Vous connaissez l’histoire du pompiste pompé ? demanda l’homme avec un rire gras.
— Non, balbutia Evan.
— Vous avez une belle queue. Vous permettez ?
L’homme s’agenouilla et s’empara du membre flasque d’Evan. Il était doué : malgré la situation assez incongrue, il réussit à provoquer une érection chez notre bizuté, et même à le faire jouir.
Il remonta dans sa voiture avec son clébard sans payer l’essence, Evan ne le remarqua même pas, il était encore troublé de la première fellation qu’on lui avait faite.
Les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures (contrairement aux bites, enfin il y en a qui aiment les petites bites ou qui en ont à leur plus grand désespoir), les autres étudiants virent chercher le malheureux pompiste pompé, on lui enleva son accoutrement mais on oublia de lui rendre ses habits. Le maître de cérémonie le proclama membre à part entière de Verdania et nota la longueur de son membre sur le tableau d’honneur. Le crémant coula à flots.
Evan, lorsqu’il fut gris, osa demander au maître de cérémonie :
— C’était qui le type qui s’est arrêté ?
— Sais pas, un automobiliste.
— Ce n’est pas vous qui l’avez engagé ?
— Non, pourquoi ?
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