Ring My Bell - Chapitre 20
The night is young and full of possibilities
Well, come on and let yourself be free
My love for you so long I've been savin'
Tonight was made for me and you
You can ring my bell, ring my bell *
L’été mourrait et tu étais donc retourné à Issoire. En dehors des vacances, tu n’avais que de courtes permissions : arrivée le samedi à 21 h et départ le lendemain à 13 h. Ta première perme arriva. Tu te demandais si tu devais attendre avant de me toucher. Je ne t’ai pas laissé hésiter. Sérieux, on n’avait pas le temps ! À peine arrivés de la gare, je t’ai entrainé dans ma chambre. Alors que je te déshabillais, un feu délirant m’a envahie. Je brulais. J’ai su que je t’aimais. Je t’ai pris violemment. Une fois nos sens apaisés, allongée face à toi qui étais à genoux, mes jambes nonchalamment reposées sur les tiennes, tu me contemplas et tu réalisas : « Tu dois m’aimer pour t’abandonner comme ça. »
Quand tu apportais la froideur de la nuit, je sentais encore mieux ton corps, comme étranger. Puis la fièvre arrivait et nos peaux s’unissaient dans la même moiteur. La buée sur les vitres. Je ne peux jamais attendre longtemps, il faut que je prenne immédiatement possession de toi. Tu aimes que je te saute dessus.
Notre amour n’a pas de règles, alors ce n’est pas un peu de sang qui nous arrêtait Ce n’était pas comme si nous pouvions patienter. Quand nous nous retrouvions, nous étions insatiables. Affamés, il serait fou de nous faire attendre. Nous aurions pu devenir sanglants. Alors qu’il suffit de glisser une serviette rouge sous mes fesses…
Tu empoignes mon sein et tu le mords. J’aime voir tes épaules si fortes se mouvoir au-dessus de moi et ton visage tendu, ta bouche entrouverte sur un souffle primal. Je veux sentir tes mains curieuses se réfugier au creux de mes fesses. Te griffer, t’embrasser, te lécher. Dis-moi que je suis à toi, que je t’appartiens. Je viens sur toi et je te fais ondoyer, je te regarde jouir. Parle-moi, dans un souffle, que je réponde au creux de ton oreille. Des mots crus, des mots à nous, puisque nul ne nous entend. Ton dos musclé roule sous mes doigts, tes fesses rondes et dures s’enfoncent. Tu me fais gémir et tu t’abandonnes aussi.
Ta langue me caresse, joue avec moi et s’insinue. Je ne regrette pas de t’avoir fait réviser la géographie féminine. Tu joues et ça me rend folle. Je me durcis au contact de la bouche chaude, me cambre et m’ouvre pour te laisser entrer encore plus profondément. Tu t’arrêtes un instant, tortionnaire satisfait. Mon plaisir submerge tout et éclate en toi.
Tiens mes bras, je suis ta prisonnière. Tu te perds en moi, tu te noies en moi. Je suis à toi, tu portes mon corps au bout du tien, tu es moi. Je caresse mon sexe contre ta cuisse, je suis animale, ça t’excite. Viens derrière moi, que je sente ton ventre contre mon dos, ton sexe dressé contre mes reins. Tu dévores mon cou, nos bouches se fondent, tes mains enclosent mes seins et cherchent mes cuisses. Je me retourne et me penche, à mon tour de te manger. Ton sexe est si doux, si tendu, je prends possession de toi, avec gourmandise. Ton odeur, ta peau, ta respiration qui s’accélère et ta main qui caresse mes cheveux. Ton regard filtre au travers de tes paupières mi-closes, ta bouche entrouverte laisse échapper un râle chaud et musical qui m’excite. Ta peau est si soyeuse. Je sens que tu vas partir. Je guette chacun de tes mouvements. Tu fonds en moi, je te bois avec délectation. Tu te dissous, nos êtres se mélangent. Nous sommes infinis, nos corps ne nous enferment pas, mais nous délivrent. Je suis homme, tu es femme.
J’ai parcouru ton corps tant de fois que je peux le reconstituer en imagination. Mes mains s’agitent dans le néant, elles sont tellement avides de toi, elles t’appellent, elles tracent des cercles incantatoires, leur danse est une prière. Je te mange du bout des doigts, je me caresse à toi, tes frissons coulent en moi. Tu te prolonges en moi.
Je te cajole aussi, je te masse et te câline, te conduisant aux portes du sommeil. J’effleure ton visage, je papouille tes cheveux. Tu es si beau.
J’aime te laver. Tu es comme un enfant qui prend son bain, je te dorlote. Je parcours tes jambes, l’intérieur de tes cuisses, ton ventre dur qui sursaute, la courbe émouvante de tes pectoraux, si virile et féminine à la fois, je m’attarde sur son ton visage, j’essaie de ne pas mettre de savon dans tes yeux, tu me souries.
Je descends à nouveau. Ton aine m’attire irrésistiblement, cet endroit qui n’est plus ton ventre et pas encore ton sexe. Si sexy… Sa vue me trouble toujours. Je ne résiste pas au plaisir de changer les règles du jeu. Je veux te mener au-delà des cajoleries. Je suis maitresse de ton être, tu m’appartiens.
La baignoire… Je me lavais les cheveux, penchée au-dessus du bac. Tu me regardais. Tu viens derrière moi, tu me caresses les fesses et tu remontes mon peignoir. J’écarte lentement les cuisses. Ton regard s’attache à mes mains qui s’agrippent convulsivement aux rebords. N’arrête pas, je t’aime tant, reste en moi.
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* Ring my bell, Anita Ward, 1979. Le texte est riche en sous-entendus, la cloche en question désignant le clitoris. La nuit est à peine entamée et pleine de possibilités Bien, viens et laisse-toi aller Mon amour pour toi, depuis si longtemps je le préserve Cette nuit a été faite pour toi et moi Tu peux faire sonner ma cloche
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